La richesse contredit-elle la morale ?
Publié le 06/03/2004
                            
                        
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                                                                    Avec le recul du temps, on reste confondu par une telle attitude.Aussi, Rousseau  s'attaquant  au courant  défendu  par Voltaire  et son  esprit,  fait-il figure  de passéiste.D'ailleurs, Voltaire oppose le luxe et son art, à ces sauvages qui mangent de l'herbe ! Le luxe aurait même lemérite de justifier la civilisation !Rousseau n'est pas embarrassé du tout.
                                                            
                                                                                
                                                                    Car, sa position est claire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il le dit et l'affirme comme Socrate avecsincérité, contre les rieurs, les privilégiés.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces arguments convainquent moins que l'esprit.
3 - La méthode naturelleAu xxe les sociologues s'interrogent beaucoup sur cette notion de besoin.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et Rousseau en a fondé les basesmêmes de son discours.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il remarque d'abord l'inutilité absolue du luxe.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il fixe le terme même et la façon deprocéder, ce qu'il appelle la nécessité physique.
                                                            
                                                                                
                                                                    La nature est un guide, comme Montaigne et Descartes ontsu le voir, et il faut suivre ce modèle, c'est-à-dire interroger les besoins du corps.
                                                            
                                                                                
                                                                    Or, le luxe n'en est point.D'ailleurs  Rousseau  précise que la largesse  de la nature  devrait  nous faire réfléchir.
                                                            
                                                                                
                                                                     Car, à tout  besoincorrespond une occupation de notre vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    Socrate avait l'humour de faire remarquer qu'il n'avait besoin de riende tout  ce qu'il  observait  en cette  boutique  de luxe,  à Athènes.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce travers  correspond  à toutes  lescivilisations  qui sont  incitées  à préférer  le superflu  au nécessaire.
                                                            
                                                                                
                                                                     Voltaire a privilégié  cette idée, maisRousseau la condamne par  l'expérience philosophique et surtout parce qu'elle nous éloigne  de la régulationfondamentale : la nature.Rousseau interroge les nécessités de l'homme et le guide, c'est-à-dire la nature.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans La profession de foi duvicaire savoyard, il ne se propose  pas de délimiter un retour  à la terre, une  sorte de primitivisme,  mais ilreplace l'homme aux sources mêmes de la méthode : la nature et le besoin.
                                                            
                                                                        
                                                                    Nous ne pouvons prendre le risquede multiplier les besoins, puisque nous ignorons les moyens de nous en libérer.
 
[On peut très bien être riche et agir sagement.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le sage est celui qui toujours agit droitement,	vertueusement, envers lui-même et autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    A lui de bien se comporter et de ne pas devenir l'esclave de	ses biens.]	
Ce n'est pas la richesse qui fait la vie heureuseSe conformant aux préceptes stoïciens, Sénèque soutient avec la plus grande force l'identité entre bonheuret vertu morale.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'où sa condamnation de l'eudémonisme d'Épicure.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est inconcevable de fonder la sagessesur la quête personnelle du bonheur.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'autant plus si cette quête repose sur le méprisable et illusoire désird'acquérir des richesses.
Ce sont les actes qui prouvent la sagesseSera méprisable celui s'enorgueillit de sa richesse, qui lui voue un amour immodéré.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sera sage celui qui en useavec libéralité.
                                                            
                                                                                
                                                                     Tout est question  de mesure  et de  jugement.
                                                            
                                                                                
                                                                     Sénèque, aussi bien concernant  sesresponsabilités  politiques que sa fortune  personnelle,  défend fermement  ce principe:  le sage  estsouverainement libre d'évaluer la portée morale de ses actes.
Il existe des «préférables»Est purement  désirable la vertu.
                                                            
                                                                                
                                                                     En dehors  de cette  aspiration  au souverain  Bien, il n'existe  que des«indifférents».
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais, parmi eux (par  exemple  la gloire,  le pouvoir,  le confort,  etc.), il en  est  qui sontpréférables à d'autres.
                                                            
                                                                                
                                                                    La richesse est un de ces «préférables».
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle favorise l'homme en quête de vertu bienplus qu'elle ne nuit à ses plus hautes aspirations morales.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
[]	
Comme Cicéron et l'empereur I Marc-Aurèle, Sénèque fait partie de ces penseurs latins qui ont intimementmêlé action politique et réflexion philosophique qui, tout en bénéficiant d'une grande aisance matérielle, ontadhéré à l'austère morale stoïcienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est vrai que Sénèque a raison de défendre l'idée suivante: la richesse.
                                                                                                                    »
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