La société est-elle a l'origine de toutes les inégalités ?
Publié le 18/02/2005
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II Le problème de la propriété privée
1 Les origines de l'inégalité
Texte J.-J.
ROUSSEAU, Discours sur les origines et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
"Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire: Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour lecroire, fut le vrai fondateur de la société civile.
Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères etd'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à sessemblables: Gardez-vous d'écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, etque la terre n'est à personne.
Mais il y a grande apparence, qu'alors les choses en étaient déjà venues au point dene pouvoir plus durer comme elles étaient; car cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d'idées antérieuresqui n'ont pu naître que successivement, ne se forma pas tout d'un coup dans l'esprit humain.
Il fallut faire bien desprogrès, acquérir bien de l'industrie et des lumières, les transmettre et les augmenter d'âge en âge, avant qued'arriver à ce dernier terme de l'état de nature".
2 le rôle et la force des lois
Texte Jean-Jacques ROUSSEAU, Discours sur l'Economie politique.
"Ce qu'il y a de plus nécessaire, et peut-être de plus difficile dans le gouvernement, c'est une intégrité sévère àrendre justice à tous, et surtout à protéger le pauvre contre la tyrannie du riche.
Le plus grand mal est déjà fait,quand on a des pauvres à défendre et des riches à contenir.
C'est sur la médiocrité seule que s'exerce toute laforce des lois ; elles sont également impuissantes contre les trésors du riche et contre la misère du pauvre ; lepremier les élude, le second leur échappe ; l'un brise la toile, et l'autre passe au travers.
C'est donc une des plus importantes affaires du gouvernement, de prévenir l'extrême inégalité des fortunes, non enenlevant les trésors à leurs possesseurs, mais en ôtant à tous les moyens d'en accumuler, ni en bâtissant deshôpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir.
Les hommes inégalement distribués sur leterritoire, et entassés dans un lieu tandis que les autres se dépeuplent ; les arts d'agrément et de pure industriefavorisés aux dépens des métiers utiles et pénibles ; l'agriculture sacrifiée au commerce ; le publicain rendunécessaire par la mauvaise administration des deniers de l'Etat ; enfin la vénalité poussée à tel excès, que laconsidération se compte avec les pistoles, et que les vertus mêmes se vendent à prix d'argent ; telles sont lescauses les plus sensibles de l'opulence et de la misère, de l'intérêt particulier substitué à l'intérêt public, de la hainemutuelle des citoyens, de leur indifférence pour la cause commune, de la corruption du peuple, et del'affaiblissement de tous les ressorts du gouvernement".
3 Transition
Si la société est la vie en société est à l'origine des inégalités sociales, il faut alors se demander comment leshommes vivent avec de telles inégalités et si elles sont inévitables ?
III Analyse des inégalités et de leur progrès
1 les inégalités dans l'histoire
Texte Rousseau Second Discours
"Si nous suivons le progrès de l'inégalité dans ces différentes révolutions,nous trouverons que l'établissement de la loi et du droit de propriété fut sonpremier terme; l'institution de la magistrature le second, que le troisième etdernier fut le changement du pouvoir légitime en pouvoir arbitraire; en sorteque l'état de riche et de pauvre fut autorisé par la première époque, celui depuissant et de faible par la seconde, et par la troisième celui de maître etd'esclave, qui est le dernier degré de l'inégalité, et le terme auquelaboutissent enfin tous les autres, jusqu'à ce que de nouvelles révolutionsdissolvent tout à fait le gouvernement, ou le rapprochent de l'institutionlégitime".
2 la domination des riches
Texte R.
DERATHE, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps , Paris, Vrin, pp.
118-119.
"Pour Rousseau, la domination des riches n'est pas moins à redouter que ledespotisme des princes.
Il y a chez les riches un tel appétit de dominationqu'ils finissent toujours par tourner les lois, corrompre les magistrats etréduire leurs concitoyens en servitude.
L'accroissement des fortunes et les progrès de l'inégalité qui en sont la.
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