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La technique a-t-elle changé la morale ?

Publié le 22/02/2012

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Comme on peut le voir dans le récit que Platon du mythe de Prométhée dans le Protagoras, le besoin est né de la nature ou condition mortelle de l'homme ou plus exactement du mauvais partage des biens entre les animaux ; partage opéré par Epiméthée. Si l'on peut parler effectivement de besoin c'est dans la mesure où ce dernier est essentiellement un manque matériel. Or pour pallier ces manques, Prométhée « dérobe à Héphaïstos et à Athéna le génie créateur des, en dérobant le feu ; et c'est en procédant ainsi qu'il fait son cadeau aux hommes. Voilà donc comment l'homme acquit l'intelligence qui s'applique aux besoins de la vie ». Le feu est ici le symbole de la technique dans la mesure où c'est lui qui permet particulièrement le développement de l'outil qui dans son étymologie grecque renvoie bien à la technique. Cette dernière est donc conçu pour le moyen d'assouvir nos besoins fondamentaux. Ainsi la technique serait une aide pour l'homme et l'on pourrait s'interroger sur le rapport d'inclusion entre la technique et la morale. Pourtant le développement des techniques implique un question éthique dans son rapport à la naturalité de l'homme (1ère partie). Or il semble que l'évolution de la technique n'implique pas une transformation de la morale ou simplement un renouvellement de ses questions (2nd partie). Dès lors plutôt qu'une véritable transformation, on assister à un développement nouveau avec la question de l'éthique de la responsabilité (3ème partie).
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« fait jour au monde, elle se dévoile au grand jour.

Et c'est dans l'arraisonnement que se trouve le danger de latechnique, c'est-à-dire dans son essence.

De ce point de vue, on peut dire aussi avec Max Weber dans le Savant et le Politique que la technique produit un « désenchantement du monde » donc une transformation de l'homme en un être désillusionné et rationalisé et ce désenchantement produit un renouvellement de la question morale dans lamesure où c'est le « que dois-je faire ? » qui trouve de nouvelles solutions. Transition : Ainsi il semble bien que la technique modifie les question morales.

Cependant, ce serait alors que les questionsmorales sont fonction de l'époque.

Les normes morales ne serait pas alors universelles. II – l'hypothétique et le catégorique a) En effet, si les évolutions de la technique modifiaient les questions morales alors la morale serait fonction descirconstances.

Elle ne serait plus alors universelle.

Or si la morale n'est pas universelle elle n'a pas de valeur etdépendrait alors des circonstances ce qui serait ruiner la morale.

Or ce qu'il faut bien voir c'est que les questionstechniques issues de la techniques relève de impératifs hypothétiques mais non des impératifs catégoriques qui euxrestent universellement valables.

Et c'est bien ce que l'on peut voir à travers la morale de Kant notamment dans la Fondation de la métaphysique des mœurs et dans la Critique de la raison pratique .

La technique ne pose que la question de la fin et des moyens.

Comme le note Kant dans ses Leçons de Logique , les impératifs s'entendent comme toute proposition qui exprime une action libre possible par laquelle une fin déterminée est réalisée.

Kant,notamment dans la Critique de la raison pratique , dans l'Analytique des principes, distingue deux types de principes objectifs gouvernant l'action, deux sortes d'impératifs: les impératifs hypothétiques et l'impératif catégorique.

Lesimpératifs hypothétiques sont bien des principes objectifs, des déterminations de la raison, mais la raison ne prescritque le contenu de l'action, non la fin de l'action.

L'action commandée par l'impératif hypothétique n'est pascommandée pour elle-même; elle est commandée en vue de réaliser une autre fin.

Autrement dit, l'impératifhypothétique prend cette forme: “Si tu veux obtenir cela, tu dois faire ceci”.

Seul le moyen de l'action estdéterminé par la raison, mais la fin de l'action reste contingente.

Le même impératif hypothétique servira les buts(contingents) du médecin et de l'empoisonneur.

Au contraire, l'impératif catégorique commande une action parceque cette action est nécessaire en soi.

Il commande ce qui doit être fait parce qu'il est bien de le faire et quel'action enveloppe sa propre nécessité, ou est à elle-même sa propre fin. b) Les impératifs hypothétiques sont de deux sortes : les impératifs de l'habileté et les impératifs de la prudence.Tous les moyens qui nous permettent de réaliser tous les buts que nous pouvons nous donner sont appelés desimpératifs de l'habileté.

Les principes d'action sont alors choisis selon leur efficacité.

Un bon impératif de l'habiletéest un principe efficace.

Mais si ces impératifs s'imposent à l'homme qui recherche un but que cet impératif luipermettra d'atteindre, ils ne s'imposent justement pas à celui qui ne s'est pas donné un tel but.

C'est pourquoi Kant considère ces impératifs comme des principes problématiques (qui peuvent ou non s'imposer).

A ces fins seulementpossibles, Kant oppose une fin réelle (empiriquement ou anthropologiquement telle), c'est-à-dire un buteffectivement recherché par tout homme : ce but, c'est le bonheur.

Les principes d'action qui formulent les moyensd'atteindre ce but sont des impératifs de la prudence.

Ce sont bien, là encore, des impératifs hypothétiquespuisqu'ils prescrivent une action en vue d'une fin.

Mais il (ne) s'agit (que) d'impératifs de la prudence parce que laprudence est une certaine forme de prévision qui permet de rechercher en tout la plus grande source de plaisirs etd'éliminer le plus possible de douleur.

Ainsi, parce que le bonheur est une fin réelle de l'homme, quoique nonnécessaire, Kant nomme les principes de la prudence des principes assertoriques: ils posent une fin qui n'est niseulement possible ni encore nécessaire.

L'impératif catégorique seul, qui est une loi, c'est-à-dire une obligationuniverselle et absolue, pose une nécessité non seulement réelle mais apodictique.

La solution est aisée pour lesimpératifs hypothétiques.

Le besoin des impératifs hypothétiques est conditionnée par la fin recherchée: si l'on veutparvenir à tel but, on doit se donner tels moyens, accepter de faire telle et telle chose.

En somme, la “morale” desimpératifs hypothétiques est de la forme “Qui veut la fin veut les moyens”.

C'est par conséquent la volonté elle-même qui pose la nécessité des moyens.

Donc la contrainte exprimée par l'impératif hypothétique n'est pas imposéeà la volonté de l'extérieur; c'est elle-même qui reconnaît que, si elle veut telle fin, elle doit aussi faire telle chosepropre à obtenir la fin posée.

Autrement dit, le lien entre la volonté et l'impératif hypothétique est un lienanalytique.

Un lien analytique est un lien qui réunit deux termes de telle manière que le second terme découle dupremier, c'est-à-dire ne lui est pas extérieur. c) Or si la question morale se trouve aussi transformée avec le progrès technique c'est qu'elle implique une réflexionéthique sur l'aspect métaphysique ou téléologique de la question à l'aune d'une vision finaliste de l'histoire.

Ainsi leprogrès technique permet à Kant de saisir ces questions au sein de sa morale mais sans en transformer réellement leréellement, mais simplement en le développant.

Et c'est en ce sens que l'on peut comprendre la thèse dumonogénisme que développe en filigrane notamment à travers l'Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique de Kant développant alors un dessein de la nature : « Toutes les dispositions naturelles d'une. »

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