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La trêve de Bruges

Publié le 05/09/2013

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que le mal. Ceci explique l'échec de la seconde session de la conférence qui s'ouvre à Bruges, en décembre 1375.

 

La proposition des nonces d'une trêve de quarante ans est aussitôt repoussée par les deux délégations. Les Anglais soutiennent toujours le clan Montfort qui tente de récupé­rer le duché de Bretagne. Les Français souhaitent avoir les mains libres pour défendre la Castille de don Enrique, mena­cée par les prétentions de Lan­castre. Bref, on s'accorde fina­lement pour prolonger la trêve d'un an, jusque fin juin 1377. Et l'on accepte une ultime ren­contre en juillet 1376. Ce sont déjà, si l'on en croit le chroni­queur Froissart, de biens grandes concessions car « cha­cun se tenait si fier et si grand que raison n'y pouvait des­cendre «.

« délégation, où l'on retrouve Hue de Châtillon, grand maître des arbalétriers, et le juriste Arnaud de Corbie .

Edouard Ill d'Angleterre est quant à lui représenté par son fils Jean de Gand .

Aucun des deux camps n'est réellement décidé à de quel­ conques concessions et l'état d 'esprit est tout à la méfiance.

D'ailleurs les instructions don­ nées par Charles V sont claires : laisser les Anglais se découvrir et parler les pre­ miers ; accepter éventuelle­ ment de céder des terres mais refuser catégoriquement tout abandon de souveraineté.

La première session s'ouvre donc le 27 mars et achoppe sans tarder sur le dossier aquitain.

Les Anglais revendi­ quent la Guyenne en pleine souveraineté alors que les Français y défendent la suze­ raineté de leur roi.

Les nonces proposent de diviser le duché.

Conformément aux ins­ tructions reçues, les délégués français refusent tout net .

Leur position est d'autant plus arrêtée qu 'ils apprennent au même moment l'entrée des troupes royales à Cognac.

Finalement , et pour donner le change, on s'accorde sur une trêve d'un an à compter du 1e• juillet 1375.

Rendez-vous est pris pour de nouvelles discus­ sions à la Noël.

L'échec des négociations Mais en cet été 1375, Charles V et ses conseillers s'interrogent.

Cette trêve ne joue-t-elle pas contre les Français en arrêtant net l'élan de la reconquête ? Pire encore , les milliers d'hommes « démobilisés », livrés à eux-mêmes, ne vont-ils pas se transformer en pillards , en bandits de grand chemin à la recherche de subsistances ? Le remède serait donc pire que le mal.

Ceci explique l'échec de la seconde session de la conférence qui s'ouvre à Bruges, en décembre 1375.

La proposition des nonces d'une trêve de quarante ans est aussitôt repoussée par les deux délégations .

Les Anglais soutiennent toujours le clan Montfort qui tente de récupé­ rer le duché de Bretagne.

Les Français souhaitent avoir les mains libres pour défendre la Castille de don Enrique , mena­ cée par les prétentions de Lan­ castre.

Bref, on s'accorde fina­ lement pour prolonger la trêve d'un an , jusque fin juin 1377 .

Et l'on accepte une ultime ren­ contre en juillet 1376 .

Ce sont déjà , si l'on en croit le chroni­ queur Froissart, de biens grandes concessions car « cha­ cun se tenait si fier et si grand que raison n'y pouvait des­ cendre ».

La dernière session s'ouvre sur une proposition de Charles V qui paraît fort audacieuse : une partie du duché d 'Aquitaine serait concédée en pleine sou­ veraineté aux Anglais jusqu'à la mort d'Edouard Ill pour ensui­ te redevenir un fief soumis à l'hommage au roi de France.

En réalité , le Valois ne prend guère de risque car Edouard Ill, à soixante-cinq ans, est au seuil de la mort -il mourra en juin 13 77.

Les Anglais ne sont pas dupes et refusent ce cadeau empoisonné .

L'impas­ se semble alors totale malgré une dernière initiative de Charles V, qui tente d 'é changer Calais contre la partie méridio­ nale du duché de Guyenne tout en y maintenant sa souve­ raineté.

Là encore , les Anglais y voient malice et opposent une fin de non-recevoir .

Grégoire XI a échoué .

Au prin­ temps 1377, les va-t-en-guerre des deux royaumes fourbissent leurs armes en attendant la fin juin et l 'ex piration de la trêve.

Dès le mois de juillet, la guerre de Cent ans sera relancée .

LA DÉCHÉANCE D'EDOUARD III Lorsque s'ouvrent les négociations de Bruges, Edouard Ill n'est guère en position de force.

En quatre ans, à l'exception de Calais , Bayonne et Bordeaux, il a cédé aux Français tous les territoires conquis jadis.

En Angleterre, il est contesté .

Dominé par sa maîtresse Alice Perrers, le vieux souverain voit s'élever contre lui le Parlement qui obtient, en 1376, la mise en accusation de plusieurs de ses proches et, surtout, l'éloignement de la favorite .

Spectateur impuissant et résigné, Edouard Ill meurt à soixante-cinq ans, le 21 juin 1377.

Son fils, le Prince Noir, étant mort l'année précédente, c'est un royaume profondément divisé qui échoit à son petit-fils, Richard Il, un enfant de douze ans.. »

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