La vie est-elle comme une machine ?

Introduction : La fascination qu'exerce la machine sur l'homme vient de ce qu'elle semble se passer de son concepteur pour fonctionner : à peine est-elle enclenchée que le mouvement survient, autonome. Elle apparaît à ce titre comme « vivante », c'est-à-dire capable d'être le principe actif de son propre mouvement. Doit-on pour autant identifier le vivant à une machine ? Définir le premier terme par le second ? La difficulté de cette identification vient de ce qu'elle semble inverser les rapports du vivant et de la machine : définir le premier par le second, c'est définir ce qui est premier (le vivant précède la machine dans l'échelle du temps) par ce qui est second ( la machine n'est survenue que bien après l'apparition du vivant). Comment sans perdre quelque chose de la spécificité du vivant, le réduire dans sa définition au statut de machine ? Les enjeux sont de taille : si véritablement le vivant est identifiable à la machine, alors l'homme peut en user comme il l'entend : plante, bête ou homme, tout est modifiable, manipulable, sans qu'ait à intervenir la moindre notion d'éthique. Il nous faut donc analyser sérieusement la question. Pour ce faire, nous commencerons par déterminer les conditions nécessaires à l'autonomie du mouvement de la machine ; puis nous verrons si ces conditions sont les mêmes pour le vivant.