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La vie morale n'est-elle qu'obéissance à des règles établies?

Publié le 16/09/2014

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morale

Contusion — Nous ne pouvons donc pas admettre que la vie morale ne soit qu'obéissance à des règles établies. Il reste vrai néanmoins que l'obéissance aux règles établies est un important élément de la vie morale : c'est en nous soumettant à une règle que nous n'avons pas faite que nous conquérons peu à peu la moitrise de nous-même sans laquelle il n'y a pas d'autonomie véritable; l'obéissance à la règle est le moyen pra­tique d'obéir à la loi et le mépris des règles établies mettrait l'homme en dehors de la loi naturelle; enfin, c'est la fidélité aux règles établies qui donne la lumière permettant d'en établir de meilleures. La vie morale est bien donc obéissance aux règles établies, mais c'est au-delà de ces règles que nous devons viser.

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« LE DEVOIR, LE DROIT, LA RESPO:SSABILITÉ 345 de la loi naturelle qui les fonde, et c'est à elles que va ! 'obéissance.

Voudrait-on d'ailleurs considérer les loîs naturelles comme « établies '" c'est-à-dire définitivement fix{:cs, nous devrions objecter que si, en soi, il y a des lois naturelles éternelles et immirnhles, pour nous, les lois naturelles ne se découvrent que lentement, à mesure que l'individu et ! 'humanité progressent dans le sens cl 'une plm: haute moralité.

Les règles morales ne sont pas établi> (lJ.

T.'irnoDuoTiox.

a) Le confijt du devoir et de la nature dans notre expé- rience personnelle.

Devo'.r, nature, îl est courant d'entendre opposer ces idées-là.

Qui d'ailleurs n'a pas de leur conllit une expérience perrnn­ nelle? Tout homme, pour peu qne le sens moral ne soit pas entièrement obnubilé en lui, a senti des répugnances naturelles nu devoir, souvent assez fortes pour ! 'emporter.

Cel te lutte a fait croire il l 'cxisfrnce de deux volontés rivales qui rendent nécessaire la morale.

D'un côté, ce que pro­ visoirement nous appellerons nature et qui paraît superficiellement peut· être le fond de nous-mêmes, goùl du plaisir, fuite de la douleur, tout l 'intérèt immédiat de l'animal humain.

D'un autre, cet impératif mysté­ rieux qui semble en uous sans être de nous : il nous est intimé du dedans par la conscience, et cependant il vient de plm: haut que nous puisqu ïl nous donne des ordres que certaines i\mes ressentent plus fortement que ceux des législateurs ltnmains.

D'ailleurs, l'obéissance aux légi8lateurs humains elle-même, si elle ne s'appuie pas seulement sur la crainte du châtiment, ne peut être expliqure que par ce sen~ du dern.îr.

b) Le conflit de la nature et du devoir devant les philosophes.

- Ce conflit ne pouvait échapper aux philosophes, puisqu'il est ! 'essentiel de la morale.

Les uns ont essayé de le réduire, suivant un procédé fréquent, en supprimant un des membres de ! 'antinomie.

Comme il était malai2é de nier la nature, il a semblé plus commode d'anéantir le devoir, en refn- (1) Le même sujet a été proposé à Montpellier en septembre 1946 (Sciences ex;1ér.), mais avec la consigne: «Expliquez ...

n.. »

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