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L'amour et la pulsion érotique ?

Publié le 30/08/2004

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amour

L'amour et la pulsion érotique ?   Termes du sujet: AMOUR: 1. Sens courant : sentiment d'affection passionnée d'un être humain pour un autre. 2. Sentiment de profond attachement (à un idéal moral, philosophique, religieux) impliquant don de soi et renoncement à son propre intérêt (exemple : l'amour de la justice). Pulsion Du latin pulsio, « action de pousser «. Chez Freud, poussée, force à la limite du somatique et du psychique, faisant tendre l'organisme vers un but et exigeant satisfaction. Freud pose l'existence de pulsions de vie (pulsions sexuelles et d'autoconservation) et de pulsions de mort. En recourant au mythe pour figurer, plus qu'expliquer, les racines métaphysiques de l'amour, Platon, par exemple, exprime à quel point le désir révèle à celui qui désire ses manques constitutifs. Mais, en même temps, l'érotisme marque le refus humain de réduire l'activité biologique de reproduction à sa pure naturalité.

amour

« instinct, la vérité prend ici la forme de l'illusion, afin d'agir sur la volonté.

[…] Il s'imagine alors qu'il consacre tousses efforts et tous ses sacrifices à son plaisir personnel, alors que tout cela n'a lieu que pour conserver le typenormal et de l'espèce, ou même pour amener à l'existence une individualité tout à fait déterminée, qui ne peut naîtreque de ces parents-là ». Transition : Ainsi la différence entre l'amour et le désir érotique semble essentiel dans la mesure où le premier n'existe pasréellement mais n'est qu'une manière romantique de parler de se désir c'est-à-dire de le raffiner et de le rendreacceptable moralement ; mais il n'en reste pas moins illusoire.

Dès lors faut-il revenir sur cette distinction. II – L'amour comme refus du désir a) Platon dans le Banquet nous propose une théorie du désir.

Pour lui, le désir est un manque essentiel, une pénurie, une pauvreté : le désir est incomplétude et détresse.

Et c'est notamment ce que l'on peut observer àtravers le récit du mythe de la naissance d'Eros (amour ou désir).

Son père serait Expédient, grands moyens, samère (Pénia), pauvreté.

Or le manque est ce qui caractérise notre nature, ce dont le mythe de Prométhée rendcompte.

Le désir se situe donc dans un entre deux entre richesse et pauvreté.

Il s'agit d'une oscillation permanentequi met en exergue le manque d'être essentiel de l'homme.

Cette oscillation fait que le désir n'est jamais satisfait, ilest toujours renaissant.

En ce sens, on peut dire que le désir n'est pas compatible avec l'Amour en tant que retourà l'unité divine mais aussi au bon et au bien : « A la naissance de Vénus, il y eut chez les dieux un grand festin oùse trouvait entre autres Poros, fils de Métis.

Après le repas, Pénia s'en vint mendier quelques restes et se tintauprès de la porte.

En ce moment, Poros, enivré de nectar (car on ne faisait pas encore usage du vin), sortit de lasalle et entra dans le jardin de Jupiter, où le sommeil ne tarda pas à fermer ses yeux appesantis.

Alors, Pénia,poussée par son état de pénurie, imagina d'avoir un enfant de Poros.

[203c] Elle alla donc se coucher auprès de lui, et devint mère de l'Amour.

C'est pourquoi l'Amour devint le compagnon et le serviteur de Vénus, ayant été conçu lejour même où elle naquit ; outre que de sa nature il aime la beauté, et que Vénus est belle.

Et maintenant commefils de Poros et de Pénia, voici quel fut son partage : d'abord il est toujours pauvre, et, loin d'être beau et délicat,comme on le pense généralement, il est maigre, malpropre, sans chaussures, [203d] sans domicile, sans autre lit que la terre, sans couverture, couchant à la belle étoile auprès des portes et dans les rues ; enfin, comme sa mère,toujours dans le besoin.

Mais, d'autre part, selon le naturel de son père, il est toujours à la piste de ce qui est beauet bon ; il est mâle, hardi, persévérant, chasseur habile, toujours machinant quelque artifice, désireux de savoir etapprenant avec facilité, philosophant sans cesse, enchanteur, magicien, sophiste.

De sa nature il n'est ni mortel[203e] ni immortel ; mais, dans le même jour, il est florissant et plein de vie, tant qu'il est dans l'abondance, puis il s'éteint, pour revivre encore par l'effet de la nature paternelle.

Tout ce qu'il acquiert lui échappe sans cesse, ensorte qu'il n'est jamais ni riche ni pauvre ». b) C'est en ce sens que l'on peut comprendre que Platon dans le Lysis nous dit justement de ne pas se livrer à celui qui a du désir pour nous car son désir est bas mais au contraire vers celui nous aime vraiment c'est-à-dire celuiqui peut nous amener un peu plus loin vers notre quête de sagesse et du Bien : « Hippothalès, fils d'Hiéronyme,repris-je, inutile de me dire si tu aimes ou non : je sais que tu aimes et que tu n'en es même plus aux premiers pasdans la route de l'amour.

[…] Lysis […] ta pensée seule m'intéresse, car je désire savoir comment tu te comportes àl'égard de celui que tu aimes.

[…]Ainsi donc, repris-je, mon cher Lysis, chaque fois que nous sommes en possessiond'une science, tous s'en remettent à nous pour ce qui la concerne.

[…] Comment trouver alors des amis ? Quelleaffection peut s'attacher à nous dans l'absence de toute qualité utile aux autres ? C'est impossible en effet.

Toi-même, ni ton père ne peut t'aimer, ni personne ne peut aimer qui que ce soit en tant qu'inutile.

[…] Voilà,Hippothalèse, la vraie manière de parler à celui qu'on aime : il faut l'abaisser et diminuer son mérite, au lieu del'admirer bouche bée et de le gâter comme tu fais ». c) Dans ce cas, on peut comprendre que Platon distingue entre un désir haut et un désir bas dans le Lysis : « Et quand on a pour quelqu'un de l'amitié, de l'amour, un désir quelconque, la raison qui fait qu'on a ces sentiments, etsans laquelle on ne les éprouverait pas, est qu'on est rapproché de celui qu'on aime par l'âme, par quelque qualitéde l'âme ou du caractère, ou par la forme visible.

[…] Nous reconnaissons qu'une certaine parenté de nature produitnécessairement l'amitié.

[…] Il est donc nécessaire aussi que le véritable amant, celui qui n'est pas un simulateur,soit aimé en retour par l'objet de son amour.

[…] Si la convenance diffère de la ressemblance, notre conclusion n'estpas sans valeur, à ce qu'il semble, sur la nature de l'amitié.

Mais si ces deux mots signifient la même chose, il nousest difficile de négliger notre affirmation précédente, et de nier que le semblable soit inutile au semblable en tantqu'il est semblable ; et quant à dire qu'on peut aimer l'inutile, c'est absurde ».

Dès lors, comme il le note dans leBanquet : « Il est constant que Vénus ne va point sans l'amour : s'il n'y avait qu'une Vénus, il n'y aurait qu'un amour ; mais, puisqu'il y a deux Vénus, il faut nécessairement qu'il y ait aussi deux amours ». Transition : Ainsi il semble donc qu'il y ait une dichotomie entre l'amour et le désir.

Néanmoins, cela ne signifie pas justementqu'il soit impossible de concilier Eros et Agape dans la mesure où une dialectique semble envisageable dans un retourà l'unité transcendante métaphysique de l'être. III – L'harmonie dialectique de l'amour et de la pulsion érotique. »

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