Devoir de Philosophie

L'animal est-il sujet ?

Publié le 09/04/2021

Extrait du document

L’animal est-il sujet ? Depuis l'Antiquité, la question de l'homme et de son rapport à l'animal fait débat. L'homme est jugé supérieur à l'animal, parce qu'il a plus de facultés que lui. Cette position permet de défendre les mauvais traitements que l'homme inflige à l'animal. Certains intellectuels estiment que même si l'homme est supérieur à l'animal, les animaux ont des qualités et doivent être reconnus comme des êtres intelligents et sensibles. D'autres remettent en cause l'idée que l'homme est supérieur à l'animal et certains vont jusqu'à défendre les droits des animaux. De tout temps, la figure de l'animal a servi aux écrivains à parler de l'homme, soit en associant l'homme et l'animal, soit en opposant l'homme et l'animal. Pour Pascal dans « Pensées sur la religion et quelques autres sujets » définit la conscience comme de ce qui est conscient, ce qui est vécu par l’homme, et pour lui la conscience désigne la faculté de l’Homme à connaître son vécu intérieur et psychologique et sur ses actes, donc se percevoir dans le monde extérieur. Ainsi grâce à la conscience je suis un sujet, un « je ». Le sujet est donc un être conscient doué de raison et capable d’agir par sa propre volonté. Pour lui l’objet n’est pas conscient, il est artificiel ou naturel. On définit l’animal comme être vivant organisé, doué de sensibilité et qui (en général) peut se mouvoir, on l’oppose ainsi aux végétaux. Étant doué de cette sensibilité, l’animal est-il sujet ? Pourquoi l’oppose-t-on à l’Homme ? A l’inverse la figure animal ne nous permettrait-elle donc pas de questionner l’Homme ? Nous y répondrons en trois grands axes : tout d’abord nous démontrerons que l’animal n’est pas un sujet mais dans un deuxième temps nous nuancerons en exposant le fait qu’il se peut être moral avant de nous demander dans un dernier temps le statut ontologique de l’animal entre vivre et exister dans le but d’être un sujet pensant. I) L’animal, une « sous-espèce » ? 1) L’animal et la communication instinctive De Saussure, dans Cours de linguistique générale définit le langage comme la faculté que tout Homme possède permettant de symboliser le réel au moyen de signes formant ensemble un système, une langue et ainsi faire usage de cette symbolisation pour communiquer. Grâce à lui, le monde est en moi par la représentation intellectuelle, grâce aux mots le monde prend sens et devient pensable, il est universel. Une langue est donc un système de signes particuliers, une symbolisation particulière du réel et varie selon les domaines géographiques, les cultures. C’est un système de signes, de marques, de symboles, de mots pour représenter une réalité, les mots sont des intermédiaires entre le monde et nous, ils sont propres à une communauté. Von Frisch, zoologue, réalise une expérience sur les abeilles. Leur société est hiérarchisée avec la reine au sommet. Pour sa première expérience, il met en place une ruche vitrée, numérote les abeilles et met à disposition des coupes d’eau sucrée autour de la prairie et observe : l’abeille exploratrice découvre la coupe et communique aux autres abeilles un message précis : elle leur communique la distance (en rond si elle est petite, en 8 si la distance est grande) et la direction (elle la pointe en dansant). Les abeilles communiquent donc des messages entre elles. Mais lors de sa deuxième expérience, il met en place une coupe d’eau sucrée en hauteur. L’abeille exploratrice découvre la coupe mais ne parvient pas à communiquer l’information aux autres abeilles. Elles ne sont donc pas capables d’inventer des signes pour communiquer l’information d’une coupe en hauteur. On peut arriver à la conclusion que les signes des abeilles sont restreints et innés, avec des informations relatives à leurs besoins, pour leur survie, leur communication est donc instinctive et non volontaire. Chez l’Homme le langage révèle des capacités, celles de symboliser le réel, créer des signes, c’est la capacité à penser. On acquière le langage par l’apprentissage, la langue est acquise, On enseigne cette langue, fait fonctionner notre conscience pour avoir notre liberté. Descartes, dans la Lettre au Marquis de Newcastle explique que le langage est le propre de l’Homme car nous sommes des êtres pensants, il reconnaît à l&r...

« Chez l’H omme le langage r é v è le des capacit és, celles de symboliser le r é el, cr é er des signes, c’est la capacit é à penser.

On acquière le langage par l’ apprentissage, la langue est acquise, On enseigne cette langue, fai t fonctionner notre conscience pour avoir notre libert é.

Descartes , dans la Lettre au Marquis de Newcastle explique que le langag e est le propre de l’Homme car n ou s sommes des ê tres pensants, il reconna î t à l’H omme une nature spirituelle, une â me.

L’ H omme n’est pas un « animal-machine » , il a une â me qui pense, contrairement à l’ animal qu’il qualifie d’ automate, qui agit avec instinct.

Il s’oppose donc à Montaigne car selon Montaigne l’ intelligence de l’ animal égale celle de l’ H omme, selon lui il n’est question que d’une diff é rence de degr é entre l’ H omme et l’ animal et atteste même que parfois les animaux ont une intelligence bien plus élevée que celle de l’ H omme.

Or pour Descartes, il n’est pas question d’une différence de degré entre l’intelligence humaine et animale mais de degré : pour Descartes l’ H omme pense à travers son langage et d onc poss è de une â me.

Selon lui les animaux sont incapables de pens é e abstraite, ils sont seulement capables d’exprimer des passions.

Descartes r é fute ainsi deux opinions communes p our la pens é e animale : l’idée d’abord selon laquelle les animaux pourraient parler s’ils avaient les organes pour.

Non, car pour Descartes les animaux inventeraient des codes de comm unication pour compenser.

Il réfute l’idée ensuite selon laquelle les animaux parleraient entre eux mais qu’ on ne les comprend pas.

Non, Descartes indique que les animaux expriment leurs passions alors s’ils avaient des pens é es ils les exprimeraient aussi. 2) L’animal machine Descartes expose dans L'animal-machine une thèse de la métaphysique selon laquelle les animaux sont des machines.

Comme les machines, les animaux seraient des assemblages de pièces et rouages, dénués de conscience ou de pensée.

Cette conception naît chez René Descartes au XVIIe siècle, et s'intègre dans une vision mécaniste du réel.

Ses implications éthiques et religieuses en font une théorie controversée.

Dès sa publication, elle est combattue par des penseurs comme Pierre Gassendi et plus tard par des empiristes comme Étienne Bonnot de Condillac dans son Traité des animaux.

Elle est toutefois largement influente dans d'autres courants.

Au xviiie siècle, La Mettrie en propose une version radicalisée, où l'homme lui-même est assimilé à la machine (L'Homme Machine). L'expression « animal-machine » est inspirée des textes de Descartes, où le philosophe compare les animaux aux machines.

Sa thèse s'expose notamment dans la Lettre au Marquis de Newcastle du 23 novembre 1646, dans la cinquième partie du Discours de la méthode ou encore dans la Lettre à Morus du 5 février 1649. Selon lui, les animaux obéissent à leurs instincts et donc au principe de causalité : en effet, tel stimulus extérieur (par exemple l'odeur d'un prédateur) entraîne chez l'animal telle réponse comportementale prévisible (ici, la fuite).

Descartes affirme donc que l'on pourra un jour créer une machine qui soit indif f érenciable d'un animal.

Pour Descartes, l’animal n’a ni âme ni raison .

En dépit des apparences, l’animal n’a pas de pensées.

Il réagit « automatiquement » à des stimuli.

C’est une créature intégralement déterminée , qui est conçue sur le modèle d’un système mécanique. À l’inverse, l’homme dispose de la pensée et du langage .

Il a une âme et une raison.

Il est libre .

C’est une créature, mais une créature qui porte en elle la marque de l’infinité de Dieu.

L’homme et l’animal sont finis, mais l’homme n’est pas pure finitude.

Descartes pense une rupture profonde entre l’homme et l’animal.

Peu importe tout ce qui nous rapproche en apparence des animaux : il y a une différence métaphysique entre eux et nous.

Descartes le dira explicitement : l’homme est plus proche de Dieu que des. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles