L'approche scientifique de la nature implique-t-elle une éthique ?
Publié le 09/02/2004
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Hiroshima, Tchernobyl, la dévastation dé la terre nous avertissent : pouvons-nous encore avoir confiance dans les capacités de la science ? Le grand biologiste Jacques Monod écrivait déjà dans Le Hasard et la Nécessité (1970) : « L'ancienne alliance est rompue : l'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part. A lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres ».* L'homme est un individu, minuscule vivant au regard de l'univers, qui a la vanité de vouloir le maîtriser absolument, indépendamment des conséquences. Cette « folie » scientifique suscite aujourd'hui de plus en plus de réactions et les philosophes ne sont plus les seuls à mener campagne contre la technoscience. Des mouvements de citoyens, de plus en plus nombreux, s'organisent. Il s'agit non pas de rejeter la science- ce qui serait absurde - mais d'établir un réel dialogue et d'oser les débats contradictoires entre les scientifiques et les citoyens, non plus un rapport d'experts à « ignares » (nous, les non-scientifiques), mais un rapport de citoyens à citoyens, qui étudient et réfléchissent ensemble sur les décisions à prendre concernant la grande aventure de la vie.
► C. La question éthique* En effet, il s'agit de ne pas oublier que la nature est toujours un environnement humain, c'est-à-dire pensée à travers une pratique politique et sociale.
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- L'éthique peut proposer des lois de moralité qui sont indulgentes et qui s'ordonnent aux faiblesses de la nature humaine, et ainsi elle s'accommode à cette nature en ne demandant rien de plus à l'homme que ce qu'il est en mesure d'accomplir.
- « Dans la seule mesure où les hommes vivent sous la conduite de la raison, ils s'accordent toujours nécessairement par nature. » Spinoza, Éthique, 1677 (posthume). Commentez.
- « L'idée de chacune des façons dont le corps humain est affecté par les corps extérieurs doit envelopper à la fois la nature du corps humain et la nature du corps extérieur. » Spinoza, Éthique, 1677 (posthume). Commentez.
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