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L'attitude philosophique peut-elle être définie par la décision de ne jamais croire ?

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

  • « L'attitude « peut désigner la pose ou la posture qui caractérise un sujet, le mot d'ailleurs est à l'origine un terme de peinture. Le plus souvent, on désigne par attitude un comportement ou une certaine conduite. L'attitude philosophique peut donc renvoyer à la position, la posture, si l'on veut, de la philosophie, aussi bien qu'au comportement du philosophe, sans qu'il faille trancher trop fortement entre ces deux aspects. L'adjectif « philosophique « suppose de manière un peu abrupte l'idée qu'il y a une attitude spécifiquement philosophique, ce qui ne va pas de soi, si l'on tient compte de la pluralité des positions philosophiques. Inutile, ici, de s'attacher à définir le mot « philosophie « avec trop de précision, on risquerait de s'égarer dans des problèmes qui nous éloigneraient du sujet.
  • « peut-elle « au sens de la possibilité de fait - le sens de possibilité de droit (permission) ne saurait être retenu dans le contexte de ce sujet.
  • « être définie « : ici, « définir « veut dire caractériser essentiellement, donner le trait spécifique qui distingue l'attitude philosophique de l'attitude scientifique, religieuse ou de l'homme en général.
  • « décision « : le terme contient l'idée de résolution et connote une certaine radica-lité, voire irréversibilité du choix. Le fait qu'une décision est un acte libre et déterminé dans le temps ne devra pas être négligé dans l'analyse du problème.
  • « de ne jamais croire « peut désigner le refus de toutes les croyances de type superstitieux ou religieux (superstition, foi), mais aussi le rejet de toutes formes de convictions (opinions).

 

 

Problématisation :

Il faut donc se demander qu’est-ce qui est le plus à même de définir l’attitude philosophique par excellence. Est-ce la découverte de vérités ou la critique ? L’injonction « ne jamais croire « définit-elle de façon satisfaisante la philosophie telle qu’elle est, constitue-t-elle une norme de la philosophie ? La philosophie vise-t-elle seulement le vrai ?

  • 1) L'attitude philosophique peut-elle se définir comme suspension de tout acte de croyance ?
  • 2) Peut-on mettre sur un même plan la superstition, l'opinion, la conviction et la foi religieuse ?
  • 3) Ne pas croire, est-ce rejeter de la croyance ou la neutraliser dans le but de la soumettre à un examen ?

« une relation de croyance. Problématisation : Il faut donc se demander qu'est-ce qui est le plus à même de définir l'attitude philosophique par excellence.

Est-ce la découverte de vérités ou la critique ? L'injonction « ne jamais croire » définit-elle de façon satisfaisante laphilosophie telle qu'elle est, constitue-t-elle une norme de la philosophie ? La philosophie vise-t-elle seulement levrai ? Le moment premier de la remise en question : le scepticisme. 1. a) Le scepticisme désigne des courants philosophiques multiples.

Il y a un scepticisme antique et un scepticisme moderne.

Le scepticisme est en quelque sorte une généralisation dudoute.

Je ne suis sûr de rien, je suis sans cesse trompé par mes sens.

La recherche de la véritén'a pas de terme, je ne peux jamais croire avoir atteint le vrai. b) Il s'oppose classiquement au dogmatisme, lequel se pense comme un système, souvent cosmologique ou théologique qui fait des principes des idées des réalités existantes. c) Précisément, le scepticisme moderne prend corps initialement dans la remise en question des dogmes ecclésiastiques et des éventuelles difficultés issues de questions métaphysiquesinsolubles mais aussi dans la découverte d'autres modes de vie.

Le scepticisme de Montaigne faitde l'homme un animal de coutume.

« L'habitude est une seconde nature, mais je crains que lanature ne soit une première coutume ».

L'incrédulité vis-à-vis de croyances situées dans uncontexte territorial et linguistique définit le scepticisme moderne.

C'est cette crise sceptique quela philosophie moderne aura à cœur de dépasser. d) Toute philosophie, après Descartes, reprendra la nécessité d'un moment de remise en doute.

La critique, la remise en question, devient le modus operandi (la manière d'opérer) de la philosophie La nécessité d'une refondation : le dogmatisme 2. a) Socrate pouvait lancer aux sophistes sa propre ignorance sous la forme célèbre de la formule « je sais que je ne sais rien ».

Ce faisant il mettaiten crise le prétendu savoir des sophistes.

En réalité, ladistinction philosophie sophisme ne se pense pas commeune distinction croyant et incroyant.

Les sophistes ne sontpas ceux qui croient savoir, ils sont aussi d'habilesincrédules, qui ne cessent de remettre en question lescroyances, en visant autre chose que la vérité.

Il ne suffitpas de ne jamais croire pour être philosophe, il faut ne pascroire par amour de la vérité (et non pas pour la gloire de lajoute oratoire.) b) Le moment sceptique va être à l'origine d'une nouvelle refondation.

L'effondrement des croyances donnenaissance à un désir de refondation en prenant acte de lacritique.

Platon, par l'allégorie de la Caverne, exprime lanécessité de ne pas croire aux impressions sensibles.

Il fautremettre en question ce que l'on croit savoir et notammentque l'on croit savoir pour entreprendre la démarchephilosophique.

Mais par la suite il s'agit de fonder ou dedécouvrir le vrai. c) Le doute cartésien n'est qu'une étape, qu'un moment court qu'il faut, précise Descartes, avoir fait « une fois dans sa vie ».

Le doute est ce parquoi, dans les Méditations , Descartes découvre le cogito, première certitude.

Il ne s'agit pas, dans la position de cartésienne, de ne jamais croire mais aussi d'être convaincu par la certitude desvérités premières.

Ne s'agit-il pas pour autant d'une croyance qui s'ignore ? L'indépassable « je sais que je ne sais rien ». 3. a) Si l'on regarde de plus près l'histoire de la philosophie on ne peut que douter de ce qui suit du doute.

Les systèmes philosophiques établis après le moment sceptique ont souvent étéremis en question par la suite.

La philosophie parvient-elle à son projet de découvrir le vrai ?. »

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