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L'autorité est elle plus importante que la compétence pour élever un enfant ?

Publié le 27/02/2008

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L'opinion commune atteste généralement de la grande complexité du rôle de parent. Nombreux sont, en outre, les livres et experts qui proposent des règles et principes différents d'éducation infantile. Une vision concordante de la nature et des modalités de cette éducation ne semble toujours pas d'actualité. Si la question de la meilleure manière d'éduquer un enfant est si complexe c'est bien parce qu'il est question de l'avenir d'un être n'appartenant à personne mais ayant, dans ses premiers pas, besoin d'une aide extérieure. Ce questionnement trouva d'ailleurs une portée exemplaire avec le cas de Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron, décrit par Jean Itard (cf. le film de François Truffaut) qui a tenté d'effectuer une rééducation complète de cet enfant élevé par des loups. En abordant les notions d'autorité et de compétence, le sujet incite à émettre un jugement de valeur. Laquelle des deux, en effet, prime sur l'autre dans le cadre de l'éducation des jeunes générations ? Si l'autorité caractérise généralement la loi naturelle et traditionnelle du père à laquelle les enfants doivent se soumettre, la compétence serait plutôt le fait de celui qui justifie par raison, par qualités pédagogiques, son statut de bon père. L'éducation est-elle simple question d'obéissance à l'autorité ? Ne faut-il pas plutôt accompagner l'enfant dans ses choix plutôt que de les faire à sa place ?

« C'est justement à une critique de l'autorité et de la discipline traditionnellesque se livre Rousseau dès le début de son Émile ou De l'éducation : « Tout est bien sortant des mains de l'auteur des choses, tout dégénèreentre les mains de l'homme. » Le ton et le programme pédagogique de Rousseau sont clairs.

L'enfant devrarecevoir une éducation « négative », c'est-à-dire le plus possible à l'écart deshommes et de l'influence délétère de la société.

La compétence primera alors,mais également négativement puisqu'elle est l'interdiction même de recouriraux dogmes pédagogiques généralement admis.

L'enfant devra donc se formerle plus possible dur la base de sa propre expérience.

Pas d'autorité, ni devéritables compétences du précepteur, si ce n'est celle d'être le plus discretpossible dans l'accompagnement de l'enfant.Cependant le rôle du précepteur est, paradoxalement, omniprésent.

Il s'agiten fait de parvenir à conditionner l'environnement de l'enfant, à son insu, pourque s'organise autour de lui un monde propre à assurer la formation de sonpropre jugement.

Le précepteur ne laissera rien au hasard mais gardera lesouci constant de ne pas influer dans les prises d'initiatives de l'enfant.

Ce quidoit faire autorité, avec Rousseau, c'est justement l'intelligence etl'expérience raisonnées de l'adulte qui doit guider, le plus discrètementpossible, les pas de l'enfant vers l'homme qu'il doit devenir.

La compétenceétant la foi raisonnée envers les œuvres naturelles, l'éducation doit être lereflet fidèle de cette foi.

La nature prime donc pour l'éducation, chez Rousseau, autorité de la nature alliée à la compétence du discret mais intelligent précepteur.Durkheim réfléchira au problème de l'éducation au travers de sa discipline : d'un point de vue sociologique (Cf.Education et sociologie ).

Il considère donc froidement les caractéristiques concrètes, statistiques, les modèles d'éducation que l'on peut observer dans les sociétés.

L'éducation est ainsi considérée comme processus desocialisation méthodique des jeunes générations.

L'éducateur (famille, école, Etat, église) est omniprésent dans lavie quotidienne de l'enfant qui comprend que son rôle est d'acquérir le plus rapidement possible des conduites envigueur.

Celles-ci ont pour objectif l'adaptation de l'enfant à un environnement social, matériel et politiquedéterminé.

En d'autres termes, l'autorité s'avère, en acte, plus marquée que la compétence elle-même.

En effet, onpeut se demander si nos valeurs sont bien les bonnes et si notre désir de les transmettre à tout prix à nosprogénitures n'est pas un acte même d'incompétence.

Conclusion Si l'on admet, avec Kant ( Réflexions sur l'éducation ), qu'éduquer l'enfant c'est avant tout permettre son développement corporel et spirituel pour qu'il réalise au mieux son humanité, il faut alors reconnaître que nostraditions éducatives sont, dans l'actualité, en crise. Sans doute qu'en matière d'éducation rien ne prime si ce n'est cette capacité à ne rien imposer à l'enfant qui ne s'avère véritablement bénéfique pour lui comme pour l'humanité qui l'accueille.. »

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