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Le goût du beau est-il de même nature que l'attrait de l'agréable ?

Publié le 27/02/2008

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De même la différence entre la peinture de nu et la pornographie, se situe que dans le second, le but est d'engendrer des désirs sexuels contrairement au premier. 3) La beauté doit être aussi agréable pour se faire accepter.     Pour le peintre et théoricien Mengs, la beauté est la « perfection rendue agréable à la raison par l'intelligence » ; elle a son origine dans l'imitation de la nature qui elle-même contient l'idée du beau ; reproduite simplement, celle-ci « devient appropriée à notre intellect » et acquiert « cette clarté qui fait qu'on la dit belle ». Ainsi, l'attribut spécifique et essentiel du beau n'est autre que la simplicité. Ordre, symétrie, harmonie, unité, tels sont les termes qui reviennent le plus souvent sous la plume de Mengs. Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'art doit retenir notre attention, elle ne peut être pour cela désagréable, froide, elle doit pour cela se présenter sous des jours capables de susciter l'empathie avec le spectateur. Le sentiment de beauté doit être agréable, sinon il tombe dans le sublime, l'horrible. Pour Baudelaire dans ses Curiosités esthétiques « Le beau est fait d'un élément éternel, invariable, dont la qualité est excessivement difficile à déterminer, et d'un élément relatif circonstanciel qui sera, si l'on veut, tour à tour ou tout ensemble, l'époque, la mode, la morale, la passion. »La beauté qui se présente uniquement sur son côté éternel paraîtra froide et abstraite au spectateur si elle n'est pas proposée sous un aspect transitoire. Cet aspect transitoire se retrouve dans le versant historique que chaque tableau possède, dans le sens où il présente des situations et des modes de vie déterminés.

La distinction entre le beau et l’agréable a souvent été faite pour délimiter le domaine de l’art qui devait avoir une dignité ontologique plus grande. L’agréable en cela touche plus des sens comme le goût, le toucher, l’odorat, en tout cas des plaisirs sensuels, le beau, lui, concernerait plus des sens nobles comme la vue et l’ouïe, et intéresserait plus l’intelligence. La question est de se demander si une beauté qui ne toucherait que l’intelligence ne serait pas froide et désincarnée, et s’il ne lui faudrait pas se servir du médium de l’agréable pour se communiquer, dès lors la frontière entre les deux serait bien plus mince.

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