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Le « je » est-il un autre ?

Publié le 27/02/2008

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Hegel souligne que la conscience de soi ne trouve sa pleine satisfaction que dans cette rencontre d'une autre conscience de soi : celle-ci permet à la conscience de se confronter à une image d'elle-même ( elle appartient à l'espèce humaine à la différence d'autres espèces animales ), dans laquelle elle puisse se (re-)connaître, mais aussi de faire l'expérience de sa liberté. Mais sa liberté ne consiste pas seulement à s'affranchir de la nature.               [ C) parce que ] Avec autrui, notre conscience désire la reconnaissance. Le souhait de la conscience est en effet d'être reconnue par l'autre dans la singularité et dans sa liberté ; on sait combien l'enfant a besoin de trouver chez ses parents ou dans son entourage une reconnaissance de sa propre valeur. Mais cette attente se heurte au même désir de reconnaissance venu de l'autre ; or, ma liberté peut fort bien désirer ce qui est convoité par l'autre, ou se trouver en contradiction avec le désir de celui dont j'attends pourtant d'être reconnu : reconnaissance et affirmation de sa liberté deviennent contradictoires. Mais Hegel, dans sa dialectique du maître et de l'esclave, montre son aboutissement : celui qui impose son pouvoir peut devenir dépendant de ceux qu'il asservit, et que l'esclave devient par son travail même indépendant du maître : conflits et contradictions ne sont pas figés, ce sont les moteurs mêmes des transformations de la conscience et de celles de l'histoire. En fonction d'autrui, ma conscience change donc : c'est la loi métaphysique qui sera reprise et théorisée par la phénoménologie du XXème siècle.   [ Transition ] C'est donc par la conscience d'autrui que la mienne se fait autre et existe dans son regard. Cependant, à force de changer ou d'évoluer, ma conscience ne correspond plus à rien. Comme le défend Sartre : elle ne coïncide plus avec son être, anticipant son action.

« [ B) parce que ] Les identifications participent à un jeu. La façon dont l'enfant est désiré, nommé, le jeu des relations familiales, les identifications affectives et culturelles,conscientes et inconscientes, font que l'identité de chacun est constituée de multiples sédiments empruntés à d'autres.

L'un desenjeux de la maturation psychiques est d'ailleurs l'individuation, la capacité à se différencier réellement d'autrui et de devenirrelativement actif, lucide et responsable, dans la société qui est la sienne.

Ainsi, pour Jung, le processus de l'individuationconsiste à se confondre avec un modèle culturel ( personnalité fictive ou ayant existé ) appelé « archétype » pour en tirer desrègles d'action et des caractéristiques distinctives, pour ensuite s'en démarquer durant l'adolescence.

Sur l'impuissance àdevenir identique au modèle, le sujet prend conscience de ses limites et de ses capacités qui lui appartiennent.

[ C) parce que ] L'altérité forme alors mon autonomie. L'altérité, ou reconnaissance de la différence, est ainsi relation avec la singularité, qui implique l'autonomie ( se donner sapropre loi d'action ).

Je ne peux être sujet de ma propre existence, c'est-à-dire assumer mon identité d'être conscient, que si jereconnais, d'une part, l'altérité du monde, la différence entre existence naturelle et existence consciente ; et d'autre part,l'existence d'autres êtres conscients, tout aussi libres que moi, et qui sont ainsi à la fois semblables à moi et différents de moi.L'existence consciente est ainsi amenée à reconnaître la liberté comme valeur.

Le respect de la liberté devient l'exigence d'uneexistence consciente, qui reconnaît et accepte l'altérité de l'autre être humain.

Conclusion : Le « je » ne peut être qu'un autre car le mouvement de la conscience ( que le pronom exprime ) tend à s'écarter ou à sedifférencier de la nature, d'une part, mais aussi des autres individus.

Par la dialectique hégélienne, nous pouvons expliquer cemouvement de différenciation par le désir de reconnaissance d'un homme par un autre.

Autrui est fondamentalement le principede mon changement, de mon acte conscient.

Mon identité, ou du moins sa recherche, devient difficile à trouver ou à établir.C'est pourtant en procédant par une identification culturelle que chaque sujet peut former sa propre nature, sa propre identitéavec ses propriétés spécifiques, mesurées par un modèle donné.

L'altérité est donc un principe formateur en ce qu'elle mepermet de me définir comme un être singulier et autonome, homme parmi les hommes.. »

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