Le « je » est-il un autre ?
Publié le 27/02/2008
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[ B) parce que ] Les identifications participent à un jeu. La façon dont l'enfant est désiré, nommé, le jeu des relations familiales, les identifications affectives et culturelles,conscientes et inconscientes, font que l'identité de chacun est constituée de multiples sédiments empruntés à d'autres.
L'un desenjeux de la maturation psychiques est d'ailleurs l'individuation, la capacité à se différencier réellement d'autrui et de devenirrelativement actif, lucide et responsable, dans la société qui est la sienne.
Ainsi, pour Jung, le processus de l'individuationconsiste à se confondre avec un modèle culturel ( personnalité fictive ou ayant existé ) appelé « archétype » pour en tirer desrègles d'action et des caractéristiques distinctives, pour ensuite s'en démarquer durant l'adolescence.
Sur l'impuissance àdevenir identique au modèle, le sujet prend conscience de ses limites et de ses capacités qui lui appartiennent.
[ C) parce que ] L'altérité forme alors mon autonomie. L'altérité, ou reconnaissance de la différence, est ainsi relation avec la singularité, qui implique l'autonomie ( se donner sapropre loi d'action ).
Je ne peux être sujet de ma propre existence, c'est-à-dire assumer mon identité d'être conscient, que si jereconnais, d'une part, l'altérité du monde, la différence entre existence naturelle et existence consciente ; et d'autre part,l'existence d'autres êtres conscients, tout aussi libres que moi, et qui sont ainsi à la fois semblables à moi et différents de moi.L'existence consciente est ainsi amenée à reconnaître la liberté comme valeur.
Le respect de la liberté devient l'exigence d'uneexistence consciente, qui reconnaît et accepte l'altérité de l'autre être humain.
Conclusion :
Le « je » ne peut être qu'un autre car le mouvement de la conscience ( que le pronom exprime ) tend à s'écarter ou à sedifférencier de la nature, d'une part, mais aussi des autres individus.
Par la dialectique hégélienne, nous pouvons expliquer cemouvement de différenciation par le désir de reconnaissance d'un homme par un autre.
Autrui est fondamentalement le principede mon changement, de mon acte conscient.
Mon identité, ou du moins sa recherche, devient difficile à trouver ou à établir.C'est pourtant en procédant par une identification culturelle que chaque sujet peut former sa propre nature, sa propre identitéavec ses propriétés spécifiques, mesurées par un modèle donné.
L'altérité est donc un principe formateur en ce qu'elle mepermet de me définir comme un être singulier et autonome, homme parmi les hommes..
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