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Le jeu et l étude chez Alain

Publié le 12/09/2015

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alain

Surtout aux enfants qui ont tant de fraîcheur, tant de force, tant de curiosité avide, je ne veux pas qu’on donne ainsi la noix épluchée. Tout l’art d’instruire est d’obtenir au contraire que l’enfant prenne de la peine et se hausse à l’état d’homme. [...] L’enfant est un état paradoxal où l’on sent qu’on ne peut rester; la croissance accélère impérieusement ce mouvement de se dépasser, qui, dans la suite, ne se ralentira que trop. [...] Sans doute il y a une frivolité de l’enfant, un besoin de mouvement et de bruit; c’est la part des jeux; mais il faut aussi que l’enfant se sente grandir, lorsqu’il passe du jeu au travail.

« L’enfant, dit cette Ombre, n’aime pas ses joies d’enfant autant que vous croyez. Dans sa vie immédiate, oui, il est pleinement enfant, et content d’être enfant, mais pour vous, non pour lui. Par réflexion, il repousse aussitôt son état d’enfant; il veut faire l’homme. »

alain

« 152 1 Jeu ses faciles.

Après cela bondir et crier, selon la nature animale.

Progrès, dit l'Ombre, par oppositions et néga­ tions.» Dans d'autres propos, on retrouve des affirmations du même genre.

Ainsi, dans un texte du 8 janvier 1914: « Surtout aux enfants qui ont tant de fraîcheur, tant de force, tant de curiosité avide, je ne veux pas qu'on donne ainsi la noix épluchée.

Tout l'art d'instruire est d'obtenir au contraire que l'enfant prenne de la peine et se hausse à l'état d'homme.

[ ...

] L'enfant est un état paradoxal où l'on sent qu'on ne peut rester; la crois­ sance accélère impérieusement ce mouvement de se dé­ passer, qui, dans la suite, ne se ralentira que trop.

[ ...

] Sans doute il y a une frivolité de l'enfant, un besoin de mouvement et de bruit; c'est la part des jeux; mais il faut aussi que l'enfant se sente grandir, lorsqu'il passe du jeu au travail.

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Pour bien faire comprendre cette nécessité de l'effort, Alain emprunte souvent des exemples à la musique: «Toutes les belles choses sont difficiles, comme dit le proverbe, et celui-là ne saura jamais le violon qui n'a su que s'y amuser.,.

(20 novembre 1927) Le travail scolaire n'est pas de l'ordre du jeu.

Il se situe en fait à mi-chemin du jeu et du travail.

Jeu parce qu'une erreur n'y a jamais des conséquences aussi gra­ ves que l'erreur commise par celui qui travaille.

Mais travail parce qu'il participe de ce domaine par le sé­ rieux.

On peut noter que, sur ce point, Alain se situe dans la ligne de Rousseau, même s'il s'en distingue en ce sens que Rousseau préconise une pédagogie de l'intérêt là où Alain insiste plutôt sur les bienfaits de la difficulté vaincue.

Rousseau écrivait en effet dans le Livre II de l'Emile:. »

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