Devoir de Philosophie

Le Langage: une aptitude spécifiquement humaine ?

Publié le 10/01/2020

Extrait du document

langage

accumulé un très grand nombre de réflexions et d'observations : pour l'essentiel elles sont convergentes, et l'on sait à peu près aujourd'hui pourquoi et comment les êtres humains se sont un jour mis à parler.

Sur une très longue période — d'environ deux millions d'années à un peu plus de cent mille ans avant Jésus-Christ— une espèce animale est très lentement devenue humaine. Tout aussi progressif, le développement du langage articulé semble avoir constitué à la fois l'un des facteurs décisifs et une conséquence majeure de cette évolution. Les progrès de la faculté de parler se sont en effet très probablement inscrits dans un processus général complexe, caractérisé par une interdépendance étroite entre les facteurs d'origine biologique et les pressions de type social (cf. textes 2 et 3).

Pour que les hommes deviennent physiquement capables d'articuler des sons, il a d'abord fallu que leur morphologie s'y prête : le passage à la station verticale a libéré aussi bien les membres antérieurs que la bouche, et facilité l'augmentation du volume du cerveau dans la partie arrière du crâne1. Impossible évidemment d'identifier avec certitude la cause de ces transformations, même avec les dispositifs les plus sophistiqués dont disposent aujourd’hui les scientifiques pour observer, analyser, reconstituer les étapes les plus reculées de cette évolution. À plus forte raison, dans les siècles passés, les philosophes ne pouvaient-ils penser cette question de l’origine du langage qu'en recourant aux mythes, à l'imagination ou à la religion (cf. texte 1 ).

... à la nécessité de la communication

Le fait est que ces transformations ont eu lieu, et se sont transmises au sein de l’espèce de génération en génération. Mais pourquoi celles-ci plutôt que d'autres ? Une hypothèse peu contestée a été proposée par Jacques Monod1 2.

Conciliant les apports de sa spécialité, la biologie, avec ceux de l'anthropologie, de la paléontologie et de la linguistique.

Jacques Monod suggère qu'à un moment donné de son évolution, chaque espèce animale se serait trouvée face à des conditions de survie très difficiles. Il y aurait eu alors « pression de sélection ». En effet, chaque espèce n'aurait eu d'autre choix (d'où l'idée de « pression ») que s'adapter ou disparaître. Le hasard aurait alors orienté chacune d'elles dans la voie d'une évolution morphologique et génétique irréversible, qui conduisait nécessairement soit à l'adaptation et à la survie (d'où l'idée de « sélection »), soit à l'extinction.

Les ancêtres de l'homme ont donc probablement été contraints, à un moment donné, de compenser leur infériorité physique par une supériorité dans l'ordre de la ruse et de l'intelligence : les transformations morphologiques évoquées plus haut rendaient possibles le langage articulé et la pensée, dont les progrès servirent en retour de moteur à la poursuite de l’évolution génétique et morphologique.

Si le langage oral articulé est spécifiquement humain, c'est donc d'abord parce que sa maîtrise est une condition de survie pour l'espèce humaine. Concernant les chevaux par exemple, Monod explique que la « pression de sélection » nécessaire à la survie de leurs ancêtres se trouva très probablement être la capacité de courir très vite. Le choix de la parole, loin de leur conférer une quelconque supériorité, les aurait tout aussi probablement conduits à leur perte !

Liée à celle de penser, la faculté de parler apparaît ainsi comme le moyen d'expression et de communication le plus propice à l'organisation de la vie sociale très complexe dont les êtres humains ont un besoin vital.

langage

« accumulé un très grand nomb re de réf lexions et d'observa ­ tions : pour l'essen tiel elles sont conve rgentes, et l'on sait à peu près aujourd'hui pourquoi et comment les êtres humains se sont un jour mis à par ler.

Sur une très longue pér iode - d'env iron deux mill ions d'années à un peu plus de cent mille ans avant Jésus-Christ­ une espèce animale est très len tement devenue humaine.

Tout aussi progressif, le développement du langage articulé semb le avoir constit ué à la fois l'un des facteu rs décisifs et une conséq uence majeure de cette évolut ion.

Les progrès de la faculté de parler se sont en effet très probablement insc rits dans un processus général comp lexe, caractérisé par une i·nterdépendance étroi te entre les facteurs d'origine bio­ logique et les pressions de type socia l (cf.

textes 2 et 3).

Po ur que les hommes deviennent phys iquement capables d'art iculer des sons, il a d'abord fallu que leur morpho log ie s'y prête : le passage à la stat ion vertica le a libéré aussi bien les membres antérieurs que la bo uche, et facilité l'augmen­ tation du volume du cervea u dans la partie arrière du crâne 1• Impossib le évidemme nt d'iden tifier avec cert itude la cause de ces transformat ions, même avec les dispositifs les plus sophistiqués dont disposent aujourd'h ui les scient ifiques pour observer, analyser, reconstituer les étapes les plus rec ulées de cette évo lution.

À plus forte raison, dan s les siècles pas­ sés.

les ph ilosophes ne pouvaient -ils penser cette quest ion de l'origine du langage qu 'en reco urant aux mythes , à l'ima ­ ginatio n ou à la religion (cf .

text e 1 ) .

...

à la nécessité de la communication Le fait est que ces transformations on t eu lieu.

et se sont transm ises au sein de l'espèce de géné ration en géné ration.

Mais pou rquoi celles-ci plutôt que d'autres? Une hypothèse peu co ntestée a été proposée par Jacques Monod 2.

Conc iliant les apports de sa spécia lité, la biologie, avec ceux de l'anthropo logie, de la paléontologie et de la linguistique, 1.

Voir en particulier André Lero i-Gou rhan , Le Geste et la parole , Albin Miche l.

1964.

2.

Le Hasard et la nécessité, Seuil, 1970.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles