Le moi
Publié le 28/12/2021
Extrait du document
Au préalable, il faut insister sur le sentiment de notre identité et d'une identité dans le temps. Nous nous reconnaissons, en effet, - que ce soit pour nous en féliciter ou le regretter- dans les divers changements qui nous affectent. De l'enfance à la vieillesse, quiconque fait l'expérience d'une réalité permanente qui le distingue des autres. Cependant, il est légitime de se demander si cette personnalité est personnelle ou si elle est le produit de la société. 2. Le Moi est un produit de la société 1° - Il convient de remarquer que nous sommes ce que nous avons été. La personnalité présente répète la personnalité passée : elle en est même la manifestation. Le Moi est donc liée à la mémoire, laquelle en étant conscience de mon identité à travers le temps, me dégage de l’instant où le Moi ne cesserait de se faire ou de se défaire. Or, l’évocation du Moi passé implique des cadres sociaux qui constituent nos repères. Le sujet remarque que son histoire personnelle est liée à l’histoire générale des hommes.
«
3° - La personnalité est ainsi le reflet des influences sociales : l'étiquette, les rites, les conventions d'une
société finissent par former le Moi.
Ainsi la littérature, loin de nous faire vivre d'autres vies, nous conduit à
nous identifier au personnage admiré.
Nous sommes ou tendons à être le modèle (le chanteur ou l'auteur à la
mode).
Mais me Moi est-il uniquement commandé par des normes extérieures ?
3.
Le Moi est une illusion
1° - Le Moi, mais ce n’est personne ! Qu’est-ce qui fait, en effet, que nous soyons nous ? Détachons-nous du
monde extérieur et revenons à nous-même.
Nous remarquons aussitôt que nous ne saisissons que des
affections : nous avons froid ou chaud ; nous nous sentons fiévreux ; nous éprouvons du plaisir ; nous nous
sentons mal à l’aise.
Dans ce cas, on peut dire que le Moi n’est pas séparable des qualités qui l’affectent.
A la
limite il n’est que ces qualités et nous ne le saisissons alors pas comme différent de ces qualités.
2° - Le Moi n’est qu’un mot.
Cette position est soutenue par certains philosophes empiristes.
Pour David Hume
(1711-1776), le Moi n’est qu’une collection d’états de conscience : « L’esprit est une sorte de théâtre où
plusieurs perceptions font successivement leur apparition, passent, repassent, s’écoulent et se mêlent en une
infinie variété de positions et de situations.
Il n’y a pas proprement en lui de simplicité à un moment unique, ni
d’identité à différents moments, quelque penchant naturel que nous ayons à imaginer cette simplicité et cette
identité.
» Il convient de remarquer que toute connaissance du Moi ne peut aboutir car en intervenant
soi-même, on se déforme.
Nous avons sans doute le sentiment de notre identité à travers notre différence, mais
lorsque nous essayons d’expliquer les caractères du Moi, nous nous heurtons aux limites de toute
connaissance qui ne peut que saisir l’objet.
Ainsi que l’affirme Jules Lagneau (1851-1894) : « Il n’y a pas de
connaissance subjective.
»
4.
Le Moi est une conquête.
»
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