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Le moi n'est-il qu'une illusion ?

Publié le 12/03/2004

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L'inconscient ne concerne pas uniquement, comme chez Descartes, les mécanismes corporels : il y a bien une pensée inconsciente, agissant en deçà de la conscience. Nietzsche préfigure ainsi les thèses de la psychanalyse. Il ne donne cependant aucune définition de la « pensée « inconsciente, dans ce texte du moins. L'existence d'une pensée inconsciente demeure en effet problématique : comment définir la pensée sinon par la conscience ? C'est une interrogation que le texte laisse sans réponse. B. La conscience se limite à la sphère du langage Les dernières lignes reprennent la thèse initiale du texte : la conscience se limite à ce que nous pouvons communiquer à autrui. Elle n'accompagne que cette petite partie de notre activité qui implique la présence d'autrui. La fin du texte dessine ainsi une identification de la conscience et du langage. Leurs deux champs, selon Nietzsche, se recoupent exactement.

Le "je pense, donc je suis" ne permet de fonder aucune vérité objective. Il se peut même que tout discours sur le moi soit métaphorique et mensonger. Le moi ne serait alors qu'une illusion.

TOUTEFOIS...

Il faut adopter le point de vue de l'autre pour élaborer une théorie du sujet digne de ce nom. Autrement dit, il faut aborder le moi de la même manière que l'on analyse les personnages d'un roman.

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« Le moi n'est qu'une métaphoreFriedrich Nietzsche rejette la notion même de sujet ou de moi.

Pour lui,ces mots (à l'instar de l'ensemble du langage) ne sont rien de plus quedes métaphores trompeuses [Cours de rhétorique).

Cogito exalté avecDescartes, cogito humilié avec Nietzsche, il apparaît bel et bien que latradition a échoué dans sa quête du sujet. Il ne faut pas chercher à construire le moi à partir de l'expérienceinterne.

Il faut plutôt l'élaborer de façon indirecte, en analysant, dans la vie d'un individu, ce qui fait qu'il reste le même. Une théorie du moi est indispensable Comment parler d'éthique sans postuler un sujet (un moi) auquel on puisse attribuer une responsabilité? Laphilosophie se doit de proposer une notion claire du sujet.

Dans Soi-même comme un autre, Paul Ricœur tentedonc de définir le moi de façon nouvelle, enempruntant des éléments d'analyse à la théorie littéraire. Le sujet est défini par son «caractère»Contrairement à Descartes, qui pose l'existence du moi avant toute forme d'expérience, Ricœur propose unethéorie indirecte du sujet.

Ce qui fait la singularité d'un sujet, pour Ricœur, c'est une histoire personnelle - uneintrigue -, qui permet de dégager un caractère (goûts, habitudes, aspirations, etc.). La philosophie devient herméneutiqueC'est le caractère qui constitue le moi d'un individu.

Cependant, cette dernière notion n'est pas une substance.C'est davantage une construction issue d'un travail interprétatif.

Imputer un moi à un individu revient àanalyser son histoire personnelle de la même façon que l'on analyse celle d'un personnage de fiction. Paul Ricœur s'attache à constituer une théorie du sujet qui rompe avec la tradition cartésienne, mais qui netombe pas non plus dans le nihilisme nietzschéen.

Pour cela, il développe une approche originale, fondée sur lepoint de vue de l'autre.

Il s'agit de construire le sujet en recherchant le même dans le divers de sesexpériences.

Cette théorie du sujet a bien entendu l'inconvénient - par rapport à celle de Descartes - de neplus être marquée du sceau de certitude absolue.

Le moi devient quelque chose de non substantiel,d'impalpable.

Mais en même temps il acquiert le statut d'objectivité qui lui faisait défaut.

Il est à noter que PaulRicœur, dans Soi-même comme un autre, jette des ponts entre la philosophie continentale et la philosophieanalytique anglo-américaine.. »

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