LE MOUVEMENT EN PHILOSOPHIE
Publié le 13/06/2012
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2. Le sophisme éléate. - A qui nie la réalité du mouvement, il incomberait, non seulement de prouver l'impossibilité du mouvement, mais encore d'expliquer la genèse de l'illusion qui engendre l'apparence du mouvement universel. Cette explication est encore à fournir. Mais on peut montrer directement le caractère sophistique des arguments éléates. Le sophisme qui les vicie tous consiste, comme on l'a vu, à imaginer que les parties de l'étendue ou du mouçement sont diflisibles en acte et composées d'éléments indivisibles (points et instants) en nombre infini. En réalité, le mouvement comme l'étendue est un continu et si le mouvement doit franchir un infini, il ne s'agit que d'un infini potentiel, non d'un infini en acte...

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évident.
Cependant, la réalité du mouvement local a été niée
par certains philosophes, qui, en admettant la réalité empi
rique (ou apparente) du mouvement, en contestent la réalité
ontologique.
Nous aurons
à discuter cette opinion.
Mais il
s'agit d'abord de préciser ce qu'il faut entendre en général par
la notion de mourement, ainsi que par les notions d'action et de
passion.
A.
Notion du mouvement.
1.
Les différents mouvements.
- Nous pouvons partir de
l'expérience des différents mouvements, afin de déceler l'élé
ment commun (ou forme) par lequel, si différents soient-ils
entre eux, ils sont des mouvements.
Nous distinguons
d'abord
le mourement local, qui est le passage d'un lieu à un autre
(mouvement physique et proprement dit),- et le mouvement
intérieur ou
changement par lequel une même substance se
transforme, soit quantitatiQement (augmentation ou croissance,
diminution ou décroissance),
soit qualitatiQement (altération).
L'altération,
à son tour, peut être un mouvement aboutis
sant à la transformation d'une substance en une autre substance
spécifiquement
différente (ainsi des aliments qui sont trans
formés en chair et en sang) : c'est ce qu'on appelle du nom
de
mutation substantielle,- ou bien elle peut n'apporter qu'un
changement accidentel (ainsi en va-t-il lorsque Pierre apprend
les mathématiques, ou encore lorsque de l'eau froide est
chauffée ou prend l'état solide, à 0°) : c'est ce qu'on nomme
le changement accidentel.
Le changement, substantiel ou acci
dentel, est dit mouvement par analogie.
2.
Nature du mouvement.
a) Conditions du mouvement.
La première chose que nous
remarquons dans les diverses sortes de mouvement est qu'il y
.
a
deux termes extrêmes, et un sujet permanent.
Le mout,Jement
se fait entre les deux termes opposés (terminus a quo, terminus
ad quem)
et il implique par le fait même la réalité d'un même
sujet permanent, qui change de lieu ou qui devient tel ou tel.
- Et cela reste vrai même du changement substantiel, car si
la substance change d'espèce, la matière nous apparaît comme
le sujet qui perdure sous cette mutation spécifique.
S'il n'y
avait pas un sujet permanent, il n'y aurait pas deux termes.
»
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