Le progres technique a-t-il élargi le champ de la morale ?

Le progrès technique et la morale sont un couple de notions qui ne va pas immédiatement de soi. En effet, le progrès technique concerne les avancées technologiques, le développement des connaissances grâce au développement des compétences et il est directement en lien avec le travail. Dès lors, comment cette activité éminemment concrète peut-elle avoir un impact sur la morale ? En effet, le terme ‘moral’ vient du latin mores qui signifie ‘mœurs’. La morale est donc l’ensemble des règles de conduite au sein d’une société. C’est donc ce qui conventionnellement détermine le bien et le mal, le bon et le mauvais. Ainsi par exemple, l’on est quelqu'un de vertueux, si l’on est quelqu'un de moral. Quel rapport peut-il bien y avoir entre le progrès technique qui est purement matériel (même si la notion de progrès est abstraite, elle est jugée selon des critères matériels) et la morale qui est, elle, une pure abstraction ? Leur rapport se trouve dans le verbe ‘élargir’. L’on se demande donc si le progrès technique a agrandi le champ de réflexion et d’action de la morale en apportant de nouveaux éléments ou des innovations qui nécessitent de nouvelles normes morales. L’aporie se trouve en ceci que la morale étant universelle devrait contenir et traiter nécessairement  déjà tout ce que le progrès technique peut apporter de nouveau, mais que dans le même temps, il est effectif que les mœurs changent et que les progrès techniques avancent et donc que la morale doit intégrer de nouvelles données et de nouvelles situations. Par exemple, comment l’éthique au temps d’Aristote pouvait-elle statuer sur l’industrie ouvrière alors que cela n’existait pas encore ? La morale a-t-elle déjà tout pensé, ou bien y a-t-il des domaines qui lui échappent et qu’elle doit prendre en charge ? Mais alors si le champ de la morale peut s’agrandir, cela signifie qu’elle n’est pas universelle et qu’elle aussi est vouée à progresser ; mais n’est-ce pas contraire à sa définition ?

I.                   Le progrès technique élargit le champ de la morale car il fait intervenir le travail.

II.                La morale n’a pas élargi son champ d’action, mais a fait évoluer en son sein certaines représentations.

III.             La morale est universelle : elle s’applique donc à tous les domaines de la vie de l’homme et ne peut pas élargir son champ.