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Le réel se réduit-il à ce que l'on perçoit ?

Publié le 17/01/2022

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Percevoir suppose donc un sujet qui perçoit, c'est-à-dire qui organise selon certaines règles la diversité des données sensibles. Donc la perception est essentiellement et structurellement déformation de la réalité. Elle est la réalité vue du point de vue du sujet, c'est-à-dire toujours d'un "je" qui unifie les diverses données qui affectent le corps. La perception ne peut donc donner que des connaissances subjectives. Est-ce à dire pour autant que cette connaissance ne saurait jamais atteindre aucune vérité ?

LA PERCEPTION N'EST SUSCEPTIBLE D'AUCUNE CONNAISSANCE INTUITIVE.

C'est au courant phénoménologique que l'on doit les analyses les plus convaincantes sur le fait qu'aucune évidence ne saurait procéder de la perception sensible.En effet, percevoir quelque chose c'est toujours en saisir un aspect, un profil. Ainsi je perçois bien un aspect de ce tapis laineux et rouge, nous dit Sartre, mais je n'en perçois jamais qu'une face, même si ma conscience peut prolonger imaginairement l'envers du tapis ou sa prolongation sous le fauteuil. Bref, il n'y a aucune possibilité de remplir complètement la conscience perceptive.

La perception est le moyen dont je dispose, en tant que sujet de la connaissance pour accéder à la réalité: c'est-à-dire à ce qui n'est pas moi. Mais cette perception m'informe-t-elle complètement ? La démarche scientifique a depuis longtemps montré que la réalité ne se réduisait pas à ce que nous pouvons en percevoir immédiatement; au contraire, la connaissance objective exige le plus souvent que l'on dépasse les données de la perception. Mais ce qui est découvert au terme de l'investigation scientifique est-il en fin de compte l'objet d'une perception ? Ou alors y a-t-il dans la réalité des domaines définitivement inaccessibles à la perception, réservés par exemple à l'intelligence ? L'étude des sciences contemporaines (en particulier la physique) pourra être d'un grand secours pour répondre à cette question.

  • I) Le réel se réduit à ce que l'on perçoit.

a) Les perceptions forment le tout de notre connaissance. b) Il n'y a pas d'au-delà du réel. c) Ce que je perçois est ce qui est.

  • II) Le réel ne se réduit pas à ce que l'on perçoit.

a) La pensée corrige les erreurs de la perception. b) La vision n'est pas une connaissance. c) L'entendement fournit des connaissances assurées.

.../...

« C'est un sujet classique sur la question de la valeur cognitive de la perception.

Nos sens nous trompent-ils ? Ouest- ce les jugements que nous portons sur nos perceptions qui font de celles-ci des connaissances ? Enfin, quandbien même notre perception serait trompeuse, ne peut-on pas dire qu'elle est connaissance ? L'expérience du rêve peut susciter une étonnante question : qu'est-ce qui est réel ? On peut se contenter derépondre : ce qui est réel, ce sont les objets que nous percevons.

Mais n'est-ce pas trop réducteur ? 1.

Exister, est-ce être perçu ? A.

De quelles choses disons-nous qu'elles existent? Nous disons que ce crayon existe, que cette main existe...

Orque sont ces objets, sinon des combinaisons de perceptions? Une main, c'est une certaine forme et une certainecomposition de couleurs qui sont perçues par la vue, et certaines sensations du toucher. B.

Quel autre critère avons-nous de l'existence des choses? Une chose qui ne serait ni vue, ni entendue, ni sentie,ni touchée, ni goûtée ne serait absolument rien pour nous : le fait qu'elle existe ou qu'elle n'existe pas ne feraitaucune différence.

Lorsque je dis que la table de travail existe, je veux dire que je la touche ou la vois, ou bien la toucherais et la verrais si j'étais dans mon bureau.

L'esprit ne connaît que des idées.

Parce que nous ne connaissonsles choses que par idées, elles n'existent que comme nos idées, c'est-à-dire nos sensations. C'est une opinion étrange, inspirée par le préjugé des idées abstraites, qui nous fait croire qu'il existe autre choseque nos perceptions, imperceptible, et qui les provoque : la matière.

Être, c'est être perçu ou percevoir : il n'existeque des idées, et des esprits pour les percevoir. S'il y avait des corps extérieurs à notre perception, nous n'en saurions rien ; s'il n'y en a pas, cela ne change rien.La matière existe si l'on entend par là ce que nous percevons ; mais elle n'existe pas si l'on entend par là ce quenous ne percevons pas en soi, mais qui provoque nos perceptions. Pourtant, si les objets ne sont que nos perceptions, disparaissent-ils quand nous ne les percevons pas ? 2.

Exister, c'est pouvoir être perçu et aussi percevoir. A.

Si les objets n'existent que dans la mesure où ils sont perçus, ils cessent d'exister quand personne ne lesregarde.

Pourtant, la table devant moi est-elle détruite quand je ferme les yeux? Une telle position est peu crédible. B.

Les objets continuent d'exister quand nous ne les percevons pas.

Par conséquent, on ne peut identifier le réel etce qui est perçu, mais peut-être le réel et ce qui peut être perçu.

Ce livre existe, bien que je ferme les yeux et nele touche pas, parce qu'il peut être perçu : si j'ouvrais les yeux, je le verrais. C.

En outre, il n'y a de perception que si quelqu'un perçoit.

Or, en tant que sujet, je ne me perçois pas moi-même.Celui qui perçoit est donc réel, sans être perçu.Nous avons jusqu'ici associé la réalité à la perception.

Pourtant, il semble y avoir bien des réalités que nous nepercevons pas : les atomes, la vertu ou les nombres... 3.

Ce qui est perçu n'est qu'une partie du réel. A.

Les sciences admettent bien des entités qui ne peuvent pas être perçues et posent la réalité de telles entités.C'est le cas de la physique : protons, neutrons...

sont tenus pour réels par les physiciens. B.

En outre, nous ne percevons pas les propriétés abstraites des objets perçus, par exemple les propriétés moralesdes hommes : si nous voyons notre ami, nous ne voyons pas qu'il est vertueux ou malhonnête. C.

Même si nous ne disposons pas d'un critère de réalité, nous sommes donc néanmoins certains que le réel ne peutse réduire à la perception.. »

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