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LE SOCIALISME FRANÇAIS

Publié le 14/06/2011

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D'une façon générale, le socialisme français diffère du socialisme allemand comme le spiritualisme du matérialisme. Il n'est pas positiviste, mais il est bon de l'étudier avant Auguste COMTE, car c'est dans une atmosphère socialiste qu'a vécu ce philosophe.

1° « A chacun selon sa capacité «, proclame Henri de SAINT-SIMON (1760-1825), parent du fameux duc de Saint-Simon. Il veut une société dirigée et c'est aux savants qu'il confie l'autorité. C'est le socialisme autoritaire. 2° Au nom du même principe, Charles FOURIER (1772-1837) pense que le bien ne consiste pas à lutter contre les passions, mais à les suivre, car la nature ne peut être mauvaise. Dès lors, il fonde des phalanstères, où chacun travaille exactement à son goût C'est le socialisme libertaire. 3° Joseph Proudhon (1809-1865), contre lequel ne cessera de polémiquer MARX, est passionné à la fois pour l'égalité et pour la liberté. Au nom de la liberté, il veut maintenir l'initiative privée et même la concurrence, et il repousse toute lutte des classes.

« simoniens.

Il a lancé une idée pratique, en son principe du moins, que l'École “ sociétaire ”, avec Victor Considérant,s'est efforcée de répandre et de développer.

L'économiste Charles Gide n'a pas hésité à voir en Fourier unprécurseur de génie du coopérativisme.

Sur un plan différent, d'autres le rapprochent de Freud, à titre de pionnierde la libération affective et sexuelle.

Il ne serait peut-être pas abusif de voir en lui un des premiers prophètes dusalut par la grâce de la “ spontanéité ”, chère à J.-L.

Moreno, l'apôtre du psychodrame. Œuvres principales : La théorie des quatre mouvements et des destinées générales (1808), Traité de l'association domestique et agricole (1822), Le monde industriel ou invention du procédé d'industrie attrayante et combinéedistribuée en séries passionnées (1829), Pièges et charlatanisme des deux sectes de Saint-Simon et d'Owen (1831),La fausse industrie morcelée, répugnante, mensongère et l'antidote, l'industrie naturelle, combinée, attrayante,véridique, donnant quadruple produit (1835-1836). PROUDHON (Pierre-Joseph).

Né à Besançon en 1809, mort à Paris en 1865. Fils d'un garçon brasseur, il fut d'abord typographe, puis obtint une bourse pour poursuivre ses études à Paris.

Élu àl'Assemblée nationale en 1848, il fut emprisonné l'année suivante pour délit de presse, puis en 1852, pour outrage àla morale.

Il se réfugia à Bruxelles et put rentrer en France en 1862.

Dans son premier essai, il tenta de montrer quel'unité d'origine des langages était à l'origine des espèces humaines.

Il condamna le système économique de sontemps, l'utopie fouriériste, et plus que véritablement révolutionnaire, il tenta de concilier « la bourgeoisie et leprolétariat, le capital et le salariat ».

Dès 1840, il proclamait « la propriété, c'est le vol », mais condamnant les abusde l'étatisme tyrannique, il dut plus tard modifier sa formule célèbre en ce sens :« la propriété, c'est la liberté».

Lajustice fut à la base de sa pensée.

Promoteur de la notion de « lutte des classes », on a pu définir Proudhon en cestermes :« Anarchiste qui déclare :« Je ne suis pas un bousculeur », révolutionnaire qui veut restaurer les vertustraditionnelles et pour qui la femme doit être ménagère ou courtisane, sociologue pour qui la philosophie est une «métaphysique de groupe», mais qui se déclare « l'homme de l'individualité avant tout », libéral qui se désintéresse dela forme républicaine ou césarienne du gouvernement, rationaliste et mystique, visionnaire utopique et réalisateurpratique, apôtre des coopératives ouvrières, des sociétés de secours mutuel, des fédérations supra-nationales,ancêtre du syndicalisme révolutionnaire et de la contre-révolution maurrassienne ».

Il déclara : « Le gouvernementde l'homme par l'homme, c'est la servitude », et souhaita « une Révolution économique et sociale qui proclamât ledrapeau rouge, étendard fédéral du genre humain ».Œuvres principales : Essai de grammaire générale (1837), Avertissement aux propriétaires (1842), Qu'est-ce que la propriété ? (1840), Principes d'organisation politique ou la Création de l'ordre dans l'humanité (1843), Systèmesdes contradictions économiques ou Philosophie de la misère (1846), Les idées révolutionnaires (1849), L'idéegénérale de la Révolution au XIXe siècle (1851), La révolution sociale démontrée par le coup d'Etat (1852), De lajustice dans la Révolution et dans l'Eglise (1858), La guerre et la paix (1861), Du principe fédératif et de T'unité enItalie (1863), La capacité politique de la classe ouvrière (1863).

Un authentique plébéien « Mais voici que Proudhon parut : fils d'un paysan, et dans le fait et d'instinct cent fois plus révolutionnaireque tous ces socialistes doctrinaires et bourgeois [...], il s'arma d'une critique aussi profonde et pénétrantequ'impitoyable [...] Opposant la liberté à l'autorité [...] il se proclama hardiment anarchiste » (Bakounine, in H. Arvon, Bakounine, Seghers, p.

53). Pierre-Joseph Proudhon, authentique plébéien, né en 1809 à Besançon, devient correcteur d'imprimerie, n'ayant puobtenir son baccalauréat, faute de ressources suffisantes.

Il fait paraître, de 1840 à 1842, trois mémoires, qui luiapportent la célébrité, dont Qu'est-ce que la propriété ? En 1846, il publie le Système des contradictions économiques ou philosophie de la misère, qui suscite une réponse virulente de Marx, dans Misère de la philosophie (1847).

Première fracture, première cassure entre l'anarchie et la pensée communiste. Élu député en 1848, Proudhon fait scandale à l'Assemblée, passe à l'opposition après l'élection de Napoléon à laprésidence de la République, est traduit en cour d'assises et condamné à trois ans de prison.

En 1858, il publie De la justice dans la Révolution et dans l'Église, et doit se réfugier en Belgique après avoir été poursuivi et condamné. Amnistié, il rentre en France en 1862.

Proudhon meurt, en 1865, à cinquante-six ans. Que mettre à la place de l'État ? Rien Après 1848, le pouvoir de l'État se voit condamné par Proudhon, qui développe à cet égard une analyse beaucoupplus critique qu'auparavant.

L'Etat, affirme-t-il, dans L'Idée générale de la Révolution au xixe siècle (1851), emprunte à la famille l'idée d'autorité et reproduit la forme patriarcale.

Substitut du père, protecteur du faible,système d'ordre puissant, l'État s'enracine donc, tout comme l'idée d'autorité, dans des couches obscures de notremoi.

Or l'application du principe d'autorité hors de la sphère familiale ne possède nulle légitimité.

Proudhon, siconservateur dans ses moeurs, si attaché à la morale domestique traditionnelle, répudie, néanmoins, dans l'ordrepolitique, ce qui relève de l'autorité gouvernementale. À la place du pouvoir étatique, que mettre ? Rien.. »

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