Devoir de Philosophie

Le sujet comme altérité ?

Publié le 07/02/2004

Extrait du document

Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même ». Le moi serait une singularité indéfinissable par-delà toutes les qualités qui pourraient servir à le cerner. ASCAL: Qu'est-ce que le moi ? Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir ? Non ; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'âme ? et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ?

« NIETZSCHE : EST-CE BIEN "JE" QUI PENSE ? Réalité spirituelle pour Descartes, unité transcendantale selon Kant, laconscience ("je") est le sujet qui rend possible la pensée et laconnaissance.

Nietzsche discute cette idée d'un "je" qui serait ainsi"cause de la pensée".

Le concept de sujet ne serait-il d'ailleurs pas lui-même une illusion ? « Si l'on parle de la superstition des logiciens, je ne me lasserai jamais desouligner un petit fait très bref que les gens atteints de cettesuperstition n'aiment guère avouer ; c'est à savoir qu'une pensée vientquand "elle" veut et non quand "je" veux, en telle sorte que c'est falsifierles faits que de dire que le sujet "je" est la détermination du verbe"pense".

Quelque chose pense, mais que ce soit justement ce vieil etillustre "je", ce n'est là, pour le dire en termes modérés, qu'unehypothèse, une allégation ; surtout ce n'est pas une "certitudeimmédiate".

Enfin, c'est déjà trop dire que d'affirmer que quelque chosepense, ce "quelque chose" contient déjà une interprétation du processuslui-même.

On raisonne selon la routine grammaticale : "Penser est uneaction, toute action suppose un sujet actif, donc..." C'est par unraisonnement analogue que l'atomisme ancien plaçait à l'origine de la"force agissante" la parcelle de matière où réside cette force et à partir de laquelle elle agit, l'atome ; desesprits plus rigoureux ont fini par apprendre à se passer de ce dernier "résidu terrestre", et peut-être arrivera-t-on un jour, même chez les logiciens, à se passer de ce petit "quelque chose", résidu qu'a laissé ens'évaporant le brave vieux "moi".

» Ordre des idées 1) Exposé d'un fait : des pensées peuvent m'apparaître sans que je les aie voulues. 2) Première analyse de ce fait : celui-ci constitue une objection à la croyance selon laquelle les penséesrésultent de l'activité du sujet conscient.Cette croyance nous trompe parce que, si "quelque chose pense", il n'est pas du tout évident que ce quelquechose soit "je". 3) Approfondissement de l'analyse de l'acte de penser- Critique de la thèse : "quelque chose pense".

Cette idée ne décrit pas le mouvement réel de la pensée, elleen est déjà une interprétation particulière.- Origine de cette thèse : la grammaire.

On passe abusivement du sujet grammatical à l'idée d'un sujet réel : laconscience ("je") ou, plus généralement "quelque chose".- Une comparaison, enfin, montre comment l'étude de la pensée pourrait faire l'économie d'une "réalité" dontelle dépendrait : l'étude scientifique des forces ne suppose plus aujourd'hui l'existence d'une substance qui enserait le support (par opposition à ce que pensait le matérialisme antique). Présentation Descartes affirme que les choses sont douteuses, qu' elles ne sont pas telles qu'elles apparaissent, mais il nedoute pas que la conscience soit telle qu'elle s'apparaît à elle-même.

Dans le cogito, sens et conscience dusens coïncident.

Avec Nietzsche nous entrons dans le doute sur la conscience.

Dans Ainsi parlait Zarathoustra,Nietzsche affirme que le sens et la conscience ne sont que des instruments et des jouets car, derrière eux, àla lisière, «se tient un maître plus puissant, un sage inconnu qui a nom "soi"».

Ce dernier habite le corps, il estle corps.

Participant de la grande raison organique, il rit du moi et de ces bonds prétentieux.

Aussi devrait-ondire «ça pense» en moi plutôt que je pense.

Dans le texte qui suit, Nietzsche nous montre que la pré-éminencedu Je dans le «je pense» n'est en somme qu'une simple affaire linguistique. Analyse Ce texte commence par la critique d'une croyance, celle des logiciens qui posent d'une manière illégitime lesujet «je» comme condition du verbe «pense».

A cette croyance, Nietzsche oppose un fait : il y a des penséesqui nous viennent à l'esprit sans que nous les ayons voulues.

Aussi, en conclut-il, on devrait dire «quelquechose pense» plutôt que «je pense».

Ensuite, l'auteur étend sa critique à la proposition «quelque chose pense»: Il y a là, dit-il, la croyance en la vérité éternelle de la grammaire et par conséquent au sujet, à l'attribut, aucomplément, mais rien ne nous permet d'affirmer que ce «quelque chose» qui s'annonce grammaticalementcomme le sujet du verbe «penser» soit vraiment quelque chose, c'est-à-dire un sujet réel.

Le texte s'achèvepar une comparaison qui nous éclaire sur le sens de la critique de Nietzsche : l'atomisme ancien posait, commecause de la «force agissante», l'atome.

Or il s'est avéré qu'on pouvait se passer de ce dernier «résiduterrestre» dans l'explication scientifique des forces.

Nietzsche en conclut qu'on pourrait aussi se passer de ce«quelque chose» qui est un résidu du «moi».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles