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Le travail aliéné de K. MARX

Publié le 07/01/2020

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Dans le système capitaliste, l'ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail. Mais cette privation est l'expression d’une aliénation dans l'acte même de la production. Le jeune Marx oppose ici le travail qui devrait être la réalisation de l'essence de l'homme au travail aliéné qui n'est plus qu'un moyen de satisfaire ses besoins physiques, et ramène l’homme au rang de l'animal.

Il (l’animal) produit seulement ce dont il a immédiatement besoin pour lui ou pour son petit ; il produit d’une façon unilatérale, tandis que l’homme produit d’une façon universelle ; il ne produit que sous l’empire du besoin physique immédiat, tandis que l’homme produit même libéré du besoin physique et ne produit vraiment que lorsqu’il en est libéré. (...)

C’est précisément dans le fait d’élaborer le monde objectif que l’homme commence donc à faire réellement ses preuves • d’être générique. Cette production est sa vie générique active. Grâce à cette production, la nature apparaît comme son œuvre et sa réalité. L’objet du travail est donc l’objectivation de la vie générique de l’homme : car celui-ci ne se double pas lui-même d’une façon seulement intellectuelle, comme c’est le cas dans la conscience, mais activement, réellement, et il se contemple donc lui-même dans un monde qu’il a créé. Donc, tandis que le travail aliéné arrache à l’homme l’objet de sa production, il lui arrache sa vie générique, sa véritable objectivité générique, et il transforme l’avantage que l’homme a sur l’animal en ce désavantage que son corps non organique, la nature, lui est dérobé.

De même, en dégradant au rang de moyen l’activité propre, la libre activité, le travail aliéné fait de la vie générique de l’homme le moyen de son existence physique.

Karl Marx, Manuscrits de 1844, trad. E. Bottigelli, Éditions Sociales, Paris, 1972, p. 64.

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« POUR MIEUX COMPRENDRE LE TEXTE L'expression «être générique» est un terme philosophi­ que, utilisé en particulier par Hegel.

Chaque homme appar­ tient au « genre » humain.

Le genre dépasse l'individu.

En tant qu'être «humain», chaque homme est donc le repré­ sentant du genre, qui dépasse son être individuel.

Le genre est l'universel qui dépasse l'individu particulier.

Comment cet « être générique » peut-il se manifester? Par la conscience que chacun a de son appartenance au genre.

Mais la conscience demeure subjective, intérieure à l'homme.

En produisant des œuvres et en transformant la nature, l'homme peut manifester « objectivement » cette humanité, à l'extérieur de lui-même.

Le monde créé par l'homme et la nature transformée par lui sont des miroirs où il se reconnaît en tant qu'homme.

Dans cette production, ce n'est pas la satisfaction des besoins qui est le but.

À la diffé­ rence de l'animal, l'homme ne produit pas seulement pour satisfaire des besoins vitaux.

Marx dit même qu'il ne produit vraiment humainement qu'une fois le besoin vital satisfait.

L'individu qui ne travaille que pour manger ne manifeste pas son humanité par son travail.

· Or c'est précisément ce qui se produit dans le cas du tra­ vail aliéné.

Dans le travail aliéné, l'homme est privé du pro­ duit de son travail et le travail devient un moyen au lieu d'être une fin en lui-même.

Il est possible de donner de ce texte deux interprétations assez différentes.

Soit on dira que l'aliénation du travail a son origine dans la propriété privée et donc que l'abolition de la propriété permettrait de dépasser l'aliénation du travail.

Soit on conclura que l'aliénation caractérisera toujours le travail, puisque le trav.ail n'est vraiment humain que débarrassé de la fonction de satisfaction des besoins.. »

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