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Le travail est-il une malédiction ?

Publié le 17/07/2005

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travail

Car elle plaît moins à Dieu que l'accomplissement pratique de sa volonté dans un métier [Beruf*]. Le dimanche n'est-il pas là d'ailleurs pour la contemplation ? Selon Baxter [ndé: Richard Baxter, XVIIe siècle] ce sont toujours ceux qui lambinent à l'ouvrage qui manquent du temps à consacrer à Dieu au moment opportun. Bref, l'oeuvre capitale de Baxter est imprégnée d'une prédication incessante, presque passionnée parfois, en faveur d'un labeur dur et continu, que celui-ci soit manuel ou intellectuel. Deux thèmes se conjuguent ici. En premier lieu, le travail a dès longtemps fait ses preuves en tant que moyen ascétique, et l'Église d'Occident l'a toujours fort prisé. Cela en opposition marquée non seulement avec l'Orient, mais avec presque toutes les règles monastiques du monde entier. En particulier, le travail est le remède spécifique à employer à titre préventif contre toutes ces tentations que le puritanisme a réunies sous le terme d'unclean life (vie dissolue) et dont le rôle n'est pas mince. La continence du puritain diffère dans son degré, non dans son principe fondamental, de la chasteté monastique ; en fait, par suite de la conception puritaine de la vie conjugale, sa conséquence pratique revêt beaucoup plus d'importance. Les relations sexuelles ne sont permises dans le mariage qu'à titre de moyen voulu par Dieu pour accroître sa gloire, selon le commandement : « Croissez et multipliez Contre toutes les tentations sexuelles aussi bien que contre les doutes religieux ou le sentiment de l'indignité morale, outre une alimentation végétarienne frugale et des bains froids, on dispose du précepte : « Travaille ferme à ta besogne [Beruf*]".

La culture judéo-chrétienne fait du travail une malédiction divine, nous sommes condamnés à travailler pour expier le péché originel. Le travail possède une connotation négative, il a pour origine « tripalium « qui signifie torture, ainsi pourquoi lhomme sinflige t il une telle souffrance? Aujourd’hui nous ne pourrions imaginer notre survie en société sans travail. Daprès Bergson, la fourmi qui possèderait une lueur dintelligence cesserait immédiatement de travailler. Si le travail est un produit de la société, ne pouvons nous pas revenir à un état de nature qui nous permette de nous libérer de ces chaînes? Le travail est lexercice humain par lequel lhomme saccomplit en tant quêtre productif au sein de la société mais également afin de pouvoir sassurer une survie financière. Pour Marx cest à travers le travail que lhomme saccomplit. Il « gagne sa vie « dans tous les sens du terme. Il connote souvent des notions de douleurs, de sérieux contrairement au jeu. De nos jours la question du temps de travail est souvent remise en cause, le réduire pour permettre à lindividu de mieux sépanouir dans le loisir cest toucher à la production nécessaire à lentretien de la collectivité. Pourrait on pour autant nier sa nécessité? Le travail est il seulement une contrainte pour l’homme, aujourd’hui n’y voyons nous qu’une nécessité pesante à notre survie? Le terme de torture au travail est il toujours d’actualité ou pouvons nous le tourner à notre avantage?

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« doutes religieux ou le sentiment de l'indignité morale, outre une alimentation végétarienne frugale et des bainsfroids, on dispose du précepte : « Travaille ferme à ta besogne [Beruf*]".

Le travail cependant est autre choseencore ; il constitue surtout le but même de la vie, tel que Dieu l'a fixé.

Le verset de saint Paul : « Si quelqu'un neveut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus vaut pour chacun, et sans restriction.

La répugnance au travail estle symptôme d'une absence de la grâce.

* Beruf: vocation dans un contexte religieux, métier dans un contexteprofessionnel.

B- Si le travail était une malédiction, l'homme serait condamné malgré lui, or c'est lui qui a créé le travail, il l'a choisipour s'affranchir de sa nature.

L'homme modifie son être et son environnement pas le travail.

Si l'homme peuts'accomplir dans son travail peut on toujours dire qu'il est maudit? Le travail n'est il pas un privilège au contraire quel'homme s'est approprié pour lui seul? "Je pose en principe un fait peu contestable: que l'homme est l'animal qui n'accepte pas simplement le donnénaturel, qui le nie...

l'homme parallèlement se nie lui- même, il s'éduque, il refuse par exemple de donner à lasatisfaction de ses besoins animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apportait pas de réserve." G.

bataille, L'Érotisme Pour Bataille, l'homme se définit par un double être de négation : il nie la nature, le donné naturel et se nie lui-même.

L'homme n'est pas un animal comme les autres puisqu'il ne se satisfait pas du donné naturel.

Lorsque Batailledit qu'il le nie, il signifie qu'il le modifie, le transforme.

En d'autres termes, l'homme est un être qui se construit unmonde.

L'homme est un être de technique qui n'est pas nécessairement adapté au monde qui l'entoure mais quiadapte ce monde à ses besoins.

Il y a donc une différence radicale entre le monde naturel et le monde culturelhumain.

Mais cette négation ne porte pas simplement sur le monde extérieur, elle porte également sur l'homme lui-même puisque tout individu quitte cette naturalité première qui fait de lui simplement un être de besoins.

L'hommen'est pas qu'un être de besoins, en quoi son éducation fait qu'il ne vit pas seulement selon ses pulsions ; parexemple, l'éducation consiste à apprendre à vivre ensemble et donc à différer ses désirs.

Bataille montre alors le lienentre ces deux négations simplement parce que la négation du donné naturel est aussi négation de sa propreanimalité. III Le travail comme privilège A- Il faudrait donc distinguer le labeur qui nous sert à survivre et le travail comme libérateur qui permet à l'hommede se dépasser, de s'extraire de la nature.

En travaillant, l'homme modifie son destin, il se crée un environnementqu'il désire, il ne le subit plus. "La première condition du bonheur est que l'homme puisse trouver sa joie au travail." A.

Gide, Journal 4 août 1935. "Le plaisir du travail peut devenir si complet qu'il en arrive à remplacer tous les autres." A.

Maurois.

Un art de vivre B- Ainsi si à l'origine le travail se percevait comme un punition, il est maintenant largement dépassé.

En travaillantl'homme a supprimé l'unique connotation aliénant du travail et s'est libéré à travers lui.

E travail n'est plus seulementla condition de survie de l'homme, il est devenu la base de son indépendance sa libération, l'homme en travaillant asu tirer à son avantage ce qu'il aurait pu tout simplement subir comme un fléau. "Par "travail" ou activité rationnelle par rapport à une fin, j'entends ou bien une activité instrumentale, ou bien unchoix rationnel, ou bien encore une combinaison des deux." J.

Habermas, La technique et la science comme idéologie En fait l'élément libérateur de l'opprimé, c'est le travail.

En ce sens c'est le travail qui est d'abord révolutionnaire."Sartre, Situations III. »

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