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Le travail nous libère -t-il de la nature ?

Publié le 21/02/2005

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travail
Le travail est une figure de cette négation, car il consiste à modifier ce qui est (donc le nier) pour faire être ce qui n'est pas. L'homme « est ce qu'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est ». Le mode d'être de la subjectivité est donc le projet. Certes il y a des données qui ne dépendent pas de ma liberté, mais je suis libre de décider de mon rapport à toutes ces données extérieures et antérieures. C'est dans ma liberté qu'elle acquièrent un sens. « Je suis condamné à être libre ». De ce point de vue, le travail, entendu comme exercice de la liberté en projet, peut se comprendre comme l'essence de l'homme. Dans ce contexte, la "libération" à l'égard de la nature doit se comprendre comme négation. L'homme n'est donc pas rivé à ses instincts (à une nature), il ne doit pas tant s'en libérer que reconnaître sa spécificité à son égard. Le travail serait donc la marque de notre liberté plus que le moyen de notre libération.

 Pour répondre à cette question, il conviendra de se demander de l’importance de l’opposition entre deux conceptions du travail, celle qui voit dans le travail un bien, un nécessaire éloignement de la nature pour la formation même de la conscience. De l’autre une conception qui voit dans cet éloignement un mal, un oubli de la nature,  un impérialisme, une emprise exercée sur elle et une aliénation de l’homme par le travail, c’est-à-dire le sentiment d’être étranger à soi et aussi à la nature. Entre la tradition issue de Hegel et celle de Marx, notre civilisation devra trouver une troisième voie.

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« Dans ce dialogue de Platon, le personnage de Protagoras (célèbre sophiste) fait le récit du mythe de la situation originelle de l'homme.

Dépourvu de tout, nu et sansdéfense, celui-ci est à la merci d'une nature hostile et peu prodigue à son égard.Chargé par les dieux de distribuer des qualités spécifiques à chaque animal,Prométhée accepte de déléguer cette mission à son frère Epiméthée qui, dansson empressement, oublie l'homme.

Pour éviter que ce dernier ne disparaisse etpour réparer l'étourderie d'Epiméthée, Prométhée dérobe le feu à Héphaïstos et laconnaissance des arts à Athéna pour en faire présent à l'homme.

Mais les Dieuxen sont irrités et punissent Prométhée pour sa forfaiture.

Les leçons de ce mythesont très nombreuses.

D'abord, on peut remarquer que sans les arts et le feu(c'est-à-dire sans la technique), l'homme est dans un état de dénuement total.Comparativement aux animaux, il ne dispose en effet d'aucun "outil naturel" : pasde bec, pas de crocs, pas de fourrure, pas de venin, pas d'agilité à la course…L'homme est donc contraint, sous peine de disparaître, de pallier la faiblesse desa condition par l'usage d'outils et d'artifices divers.

La technique se donne parconséquent, d'abord, comme une nécessité vitale à laquelle nous devons notre survie et notre arrachement à la nature ainsi que notre spécificité.

Mais dans le mythe, il faut rappeler queles dieux punissent Prométhée et ce n'est pas seulement le vol qu'ils sanctionnent parce que celui-cis'apparente plus fondamentalement à un viol : Prométhée a donné à l'homme le moyen d'être une sorte dedieu lui-même, un rival inattendu.

Par le développement des arts et des techniques, l'homme dispose d'unpouvoir extraordinaire.

Alors, le cadeau est peut-être empoisonné : ce pouvoir, l'homme peut-il le maîtriser ?Ce à quoi il doit sa survie ne risque-t-il pas de préparer paradoxalement sa disparition ? Si la technique estd'origine divine, elle procure un grand pouvoir, une immense responsabilité, et elle peut aussi se retournercontre ceux qui ne sont pas conscients des dangers qu'elle engendre. · Transition : mais cela suppose que l'indétermination de l'homme soit comprise comme défaillance de la nature et non comme une possibilité supra-naturelle de l'homme.

Dès lors il s'agirait de reconnaître lafinalité propre de l'homme pour la réaliser au sein du travail.

Mais si l'homme n'est pas rivé à une nature, sijustement la nature ne parvient pas à le contraindre, n'est pas parce qu'il est liberté ? 2.

Mais c'est ne pas voir la spécificité de l'homme, qui est existence avant d'être essence : dès lors, le travail constitue l'humanité de l'homme en constituant sa liberté. · Ainsi, comme l'exprime Sartre dans L'existentialisme est-il un humanisme ? : « l'homme est cet être en qui l'existence précède l'essence » : exister, c'est sortir de son essence.

La condition humaine est qu'il n'y a pas denature humaine.

Dans L'être et le néant , il écrit que le néant est au coeur de la subjectivité.

Le néant, ou la négativité, est justement cette capacité qu'a l'homme de nier le donné.

Le travail est une figure de cettenégation, car il consiste à modifier ce qui est (donc le nier) pour faire être ce qui n'est pas.

L'homme « est cequ'il n'est pas et n'est pas ce qu'il est ».

Le mode d'être de la subjectivité est donc le projet.

Certes il y a desdonnées qui ne dépendent pas de ma liberté, mais je suis libre de décider de mon rapport à toutes ces donnéesextérieures et antérieures.

C'est dans ma liberté qu'elle acquièrent un sens.

« Je suis condamné à être libre ».De ce point de vue, le travail, entendu comme exercice de la liberté en projet, peut se comprendre commel'essence de l'homme.

Dans ce contexte, la "libération" à l'égard de la nature doit se comprendre commenégation.

L'homme n'est donc pas rivé à ses instincts (à une nature), il ne doit pas tant s'en libérer quereconnaître sa spécificité à son égard.

Le travail serait donc la marque de notre liberté plus que le moyen denotre libération.

Nous sommes toujours déjà libres. · Mais il faut aller plus loin et il ne suffit pas de reconnaître la liberté de l'homme.

Affirmer que le travail est le propre de l'homme, c'est affirmer le rapport original que l'homme, par le travail, a avec la nature.

Par le travail,l'homme façonne l'extériorité et lui donne donc sa marque.

Par le travail, l'homme peut donc prendre consciencede lui-même parce qu'il s'objective (se "jette devant" lui) et peut se voir dans ses ouvrages.

Et, comme leremarque plus précisément Hegel dans la Phénoménolgoie de l'esprit , celui qui travail s'oppose à une matière et donc, prend conscience, par opposition, du fait qu'il est esprit.

Ne pas travailler conduit à s'aliéner (devenirautre que soi).

De ce point de vue, le travail nous permet de nous libérer de la nature en ce qu'il permet de nous. »

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