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Lecture analytique : Chapitre 6 de Candide, Voltaire

Publié le 07/01/2012

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Introduction

Voltaire, est sans contexte un des écrivains les plus représentatifs du siècle des Lumières. Auteur de nombreux contes philosophiques, collaborateur del’Encyclopédie, il est en phase avec les combats de son époque et s’engage directement dans des affaires judiciaires entachées par le fanatisme religieux. A ce propos dans son œuvre intitulée Candide ou l’Optimisme, publiée en 1759, Voltaire réplique aux philosophes optimistes disciples de Leibnitz. Ce conte porte à sa perfection l’art du roman philosophique et toutes les nuances de l’ironie Voltairienne. Dans l’extrait étudié tiré du chapitre 6, les Inquisiteurs de Lisbonne décident d’organiser, à la suite d’un tremblement de terre, un autodafé dans le dessein d’éviter une autre catastrophe. Cependant, le même jour, la terre tremble de nouveau avec un fracas épouvantable. Voltaire insiste ici sur l’intolérance, la fausse bienveillance et sur l’horreur d’une décision absurde dont le résultat escompté est aussitôt démenti. Aussi est-il judicieux de se demander comment Voltaire procède-t-il à cette dénonciation.

 

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« 1- L’humour noir - Dénonciation de la cruauté des inquisiteurs : « Il était décidé… brûlés à petit feu, en grand cérémonie » l.4 Contraste entre la familiarité culinaire de « brûlés à petits feu » et la pompe impliquée par « cérémonie » Atrocité du crime. - La prison se métamorphose en « un appartement d’une extrême fraîcheur et dont on n’est jamais incommodé dusoleil » l.10 - « Pangloss fut pendu quoi que se ne fut pas la coutume » Nouvelle forme de torture prévue par l’inquisition. Ø Bien que détournée, le lecteur peut déceler la cruauté de la cérémonie religieuse par l’humour noir de Voltaire. 2- L’ironie - Voltaire use de l’ironie, il feint d’être d’accord avec ses adversaires et adopte leur point de vue : « les sages » l.1,« efficace »l.2, « bel » l.2 L’auteur établit une connivence avec le lecteur qui perçoit le contraste entre ces mots valorisants et laréalité cruelle ce qui accentue le caractère révoltant de l’Inquisition. - Voltaire justifie l’autodafé par la précision des détails : motifs des peines, signification des costumes, étapes de lacérémonie ; s’amuse à désigner la prison par une périphrase « des appartements d’une extrême fraicheur, danslesquels on n’était jamais incommodé du soleil », une énigme que le lecteur prend plaisir à deviner. Ø Par une ironie du sort bien calculée par l’auteur se produit la calamité contre laquelle on espérait se protéger :« Le même jour la terre trembla… »l.19 3- La fausse logique - «On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu … » l.6 « En conséquence » analyse un lieu de cause à effet or le connecteur logique est ici incohérent, il n’existe aucunlien de cause à conséquence entre ce tremblement de terre et l’arrestation du Biscayen. Absurdité de l’Inquisition qui impose des raisonnements trompeurs. - La futilité des motifs de la condamnation des cinq accusés « avoir épousé sa commère » l.6, « en mangeant unpoulet en avaient arraché le lard » l.7, « avoir parlé »l.8, « avoir écouté avec un air d’approbation » l.9 Les 4 raisons sont présentées comme des raisons suffisantes pour condamner à mort 5 victimes alors que les motifssont très légers. La futilité des crimes contraste avec la violence des châtiments. - La fausse logique est aussi présente dans les conséquences de l’autodafé : « le même jour la terretrembla… ».l.20 Voltaire montre sur un ton détaché que cela n’a servi à rien. Transition Les armes rhétoriques dont se dote l’auteur sont ici au service d’une dénonciation. III- Un texte à dénonciations Voltaire cherche essentiellement à faire réfléchir son lecteur sur ces cibles préférées. A- La dénonciation de l’intolérance religieuse - A l’égard des gens d’autres religions (les deux Portugais « en mangeant un poulet en avaient arraché le lard »peuvent être éventuellement juifs) - A l’égard des philosophes (Pangloss a soutenu des idées hostiles à la foie chrétienne, et candide l’a écouté avecun air d’approbation) - A l’égard même des chrétien (le Biscayen avait épousé sa marraine) B- La dénonciation de l’arbitraire de la justice de l’Inquisition. »

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