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L'égalité entre les hommes ?

Publié le 27/02/2008

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On éprouve ordinairement un peu d'irritation à discuter de l'égalité humaine. Thème décevant. Tantôt on dirait un lieu commun qui ne mérite pas la réflexion, et tantôt un sophisme qui nie dangereusement l'heureuse diversité des hommes. Nous sentons que l'égalité est une acquisition essentielle de de notre civilisation, valeur toujours menacée, sans laquelle les vertus de justice et même de charité manquent d'assiette. Et pourtant l'égalitarisme est toujours pris en mauvaise part, accusé de vouloir un « nivellement par le bas « et d'avoir des motifs peu avouables, l'envie en particulier et la méconnaissance de la grandeur. Peut-être serait-il bon, avant de juger si les hommes doivent être égaux, d'examiner s'ils le sont effectivement. Etude de fait qui ne remplace pas l'étude de droit mais la prépare utilement et déblaie le terrain. Et selon une méthode d'approche indirecte, voyons d'abord où l'égalité n'est pas. La reconnaissance des inégalités facilite !e dégagement de l'égalité vraie.

  • 1) INEGALITES NATURELLES ET INEGALITES SOCIALES
  • 2) L'AJUSTEMENT DES INEGALITES SOCIALES AUX INEGALITES NATURELLES

 

  • 3) DECOUVERTE DE L'EGALITE REELLE

 

« nature.

A la limite, on aboutit à la fourmilière où une infranchissable distance sépare reines, ouvrières etcombattantes. b) Développement.

Il faut alors voir autre chose que l'égalité formelle.

Entre les intelligents et les sots, les actifs etles lents, les bons même et les méchants, les différences ne sont rien en comparaison de la communauté de naturequi les fait hommes, et comme on dit semblables.

Communauté de nature que nous apercevons rarement, carchacun dans la vie ordinaire la masque et l'orne à sa façon.

Mais dans les moments difficiles, lorsque craque cevernis, c'est une émouvante expérience que de découvrir l'homme nu, en tous le même, derrière le personnagesocial.

« Dans les grandes épreuves ' de la vie, écrit un contemporain (1), l'idée d'égalité prend une force et un reliefextraordinaires.

En cas de disette d'eau ou de nourriture, dans une catastrophe, en face de la mort, toutes lesdifférences s'effacent.

Il ne reste plus que des hommes rigoureusement égaux.

Tous ceux qui ont fait la guerregardent cette impression ».

De telles expériences se décrivent mal, il faut les faire.

Dressons-en pourtant un bilansommaire.

Dans la nudité de la nature, mêmes épreuves pour tous les hommes, souffrance physique, solitude morale,crainte de la mort.

Et mêmes ressources devant ces épreuves.

En face du danger chacun découvre en soi un héroset un lâche également indestructibles, et sait qu'il peut regarder autrui comme son semblable sans humiliation nidédain.

Affirmons donc au-delà des différences individuelles une égalité de nature dont la reconnaissance constituela vertu d'humanité. c) Remarque pratique.

On ne peut parler de cette égalité sans faire allusion aux épreuves qui la révèlent.

Expériencedu combattant, du malade, mais surtout du pauvre.

On comprend dès lors que le peuple dont les conditions de viesont rudes sache d'instinct ce qui est l'égalité et l'anime d'un mouvement qui est à la racine de la justice.

Notons aucontraire que le privilégié risque toujours d'être dupe de son privilège.

L'ingénieur qui raisonne mieux que lemanœuvre, le riche dont les manières sont plus aisées que celles du pauvre sont tentés de ne voir que cessupériorités — réelles mais secondaires —, de se croire d'une autre espèce.

Nous retrouvons ici la critique que fontdes richesses la plupart des moralistes.

Le plus grand danger de la vie facile est de nous séparer de la communautédes hommes. CONCLUSION Il semble qu'une juste réflexion sur ce problème ait toujours à faire la part entre égalité formelle et égalité naturelle.Sur le plan social il faut respecter les différences, ou mieux les organiser pour que s'élèvent les meilleurs.

Mais plusimportant est sur le plan humain le dépassement des différences.

Voir que les hommes se ressemblent davantage entant qu'hommes, qu'ils ne s'opposent en tant que malades ou bien portants, ignorants ou doctes, et même lâches ouhéros.

Affirmation paradoxale peut-être, mais dans quel grand courant spirituel ne la retrouvera-t-on pas ? Dansl'Evangile notamment il n'y a pas grande distance entre le larron qui se repentira et l'apôtre qui reniera — misère etgrandeur communes — et seul est condamné le pharisien parce qu'il se croit d'une autre race que le publicain. (1) Bridoux, « Souvenirs du temps des morts ».. »

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