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Léonard de Vinci

Publié le 26/02/2010

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Fils naturel, Leonardo di ser Piero da Vinci, dit Léonard de Vinci fut néanmoins élevé dans la maison de son père où il reçut l'éducation soignée réservée aux enfants légitimes. A 15 ans il débuta son apprentissage dans l'atelier d'Andrea del Verrocchio ; à 20 ans il fut admis à la guilde des peintres de Florence et à 30 ans, après avoir reçu nombre d'éloges pour ses travaux dont La Madone à l'Enfant, il honora ses premières commandes pour la ville de Florence. En 1482, Ludovic Le More fit venir Léonard à Milan pour lui confier la réalisation de la statue équestre en bronze de Francesco Sforza. Il resta dix-sept ans au service du duc de Milan, période très productive de sa vie où il exécuta plusieurs chefs-d'oeuvre au nombre desquels La Vierge aux Rochers et la fresque murale monumentale de La Cène. De cette époque milanaise datent ses premiers travaux scientifiques. Il commença la rédaction d'une série impressionnante de carnets dans lesquels il notait ses observations et ses idées sur tous les domaines de l'expérience humaine, des théories sur l'art à ses intuitions visionnaires en terme de mécanique, d'ingénierie, d'aérodynamique et d'anatomie. Léonard continua de peindre et de sculpter, mais son énergie créative semblait de plus en plus dédiée à ses recherches scientifiques. Ce qui ne l'empêcha pas de retourner à Florence vers 1500 où il entra au service de Cesare Borgia et peignit La Joconde. Conscient du peu de temps qu'il lui restait à vivre et craignant de ne pas avoir accompli suffisamment d'études, Léonard passa les dernières années de son existence à voyager d'une ville à une autre. En 1516, il accepta de se fixer en France où il fut honoré du titre de "premier peintre, ingénieur et architecte du roi". Ses derniers jours furent remplis du regret "d'avoir offensé Dieu en ne travaillant pas dans son art comme il eût dû."

 

  • L’œuvre de Vinci

   Chronologie et attributions très discutées. Nous donnons l'œuvre complète (plus les “ attributions ” les plus célèbres). C'est au Louvre que se trouve l'ensemble le plus riche de Léonard de Vinci.  

  1.  L'ANGE DU “ BAPTÊME DU CHRIST ” de Verocchio (Offices, Florence).
  2.  GINEVRA DE BENCI (Galerie Lichtenstein, Vienne).
  3.  1478 ? ANNONCIATION (Louvre, Paris), attribution discutée.
  4.  ANNONCIATION (Offices, Florence).
  5.  VIERGE A L'ENFANT (Pinacothèque, Munich), attribution discutée.
  6.  MADONE BENOIS (Ermitage, Leningrad), attribution discutée.
  7.  1481 ADORATION DES MAGES (non terminé, Offices, Florence).
  8.  SAINT JÉROME (non terminé, Pinacothèque du Vatican, Rome).
  9.  LA VIERGE AUX ROCHERS (Louvre, Paris).
  10.  1489 ? LA VIERGE AUX ROCHERS (National Gallery, Londres), attribution discutée.
  11.  1495 1497 LA CENE (fresque, Santa Maria delle Grazie, Milan).
  12.  LA BELLE FERRONNIÈRE (Louvre, Paris), attribution discutée.
  13.  LA VIERGE, L'ENFANT JÉSUS ET SAINTE ANNE (Louvre, Paris).
  14.  LA JOCONDE. Portrait de Mona Lisa del Giocondo (Louvre, Paris).
  15.  LA MADONNA LITTA (Ermitage, Leningrad), attribution discutée.
  16.  SAINT JEAN BAPTISTE (Louvre, Paris).

 

« l'univers entier que la peinture doit embrasser. Mais pour représenter cet univers, le dessin traditionnel de l'humanisme ne pouvait suffire : il fallait une nouvelle"science" de la couleur.

Et voici Léonard découvrant que la qualité de la couleur est d'autant plus belle qu'elle serapproche davantage de la transparence des vitraux ; il ébauche alors une théorie des couleurs complémentaires etdes reflets afin que la couleur soit claire ou non suivant la distance du plan sur lequel elle apparaît ; il distingue lesdifférents caractères de la lumière suivant qu'elle est universelle, individuelle ou réfléchie.

L'ombre intéresse Léonardplus encore que la lumière ; il découvre que les ombres du blanc ne sont pas noires mais bleues, et que les ombresdes autres couleurs dépendent de la couleur de la lumière.

Il sait qu'une surface de peinture rugueuse permet à lacouleur de briller davantage qu'une surface lisse, que l'effet de lumière et d'ombre exige une forme arrondie etapparaît comme une vue lointaine, ce qui exige une touche divise et même une disproportion de figures. C'est dire que Léonard connaît les phénomènes de la nature et leurs rapports avec les représentations picturalesaussi bien qu'un peintre du XIXe siècle, c'est-à-dire comme s'il avait eu derrière lui toute l'expérience des sciencesde la nature telles qu'elles se développèrent à partir du XVIIe siècle. Mais la peinture de Léonard ne concorde que partiellement avec sa connaissance du monde. La Vierge aux rochers, du Musée du Louvre, est peut-être le tableau le plus caractéristique et le plus complet queLéonard nous ait laissé.

Nous pouvons y voir ce qu'il a inclus et ce qu'il a exclu de sa connaissance de la nature.

Il aprofité de la perspective picturale pour créer le sentiment de l'atmosphère qui entoure les figures et pour enlever àla perspective linéaire cette sensation de vide où les figures semblaient ne pas respirer.

Mais ce sont toujours lesfigures humaines qui constituent le sujet principal du tableau, et la nature entière avec ses effets variés ne sert quede fond de grotte pour les figures.

Pas de pluie, pas d'étoiles au ciel, pas de reflets de lumière ni d'éclairagesparticuliers, ni d'ombres bleues, ni de superficies rugueuses pour intensifier la qualité de la couleur, ni de touchesdivisées pour briser la continuité des formes.

En passant de la connaissance de la nature universelle à la réalisationde l'oeuvre d'art, Léonard limite donc considérablement son champ visuel.

Son intelligence se permet des envolsprophétiques vers l'avenir, mais son imagination se détache moins de la tradition de l'humanisme. Toutefois, un élément négligé par cette tradition devient protagoniste dans la peinture de Léonard : c'est lapénombre, la nuance, le dégradé.

Et la raison de l'importance nouvelle accordée à la nuance est une raisonartistique, non scientifique.

Léonard lui-même écrit ceci : "Celui qui fuit les ombres, fuit la gloire de l'art auprès desesprits nobles".

"Guettez, sur les routes, vers le soir, les visages des hommes et des femmes lorsqu'il fait mauvaistemps ; que de grâce et de douceur ils contiennent !".

"Une grâce extrême d'ombres et de lumières s'ajoute auxvisages de ceux qui sont assis sur le seuil des maisons obscures ; les yeux de celui qui les contemple voient la partieombrée de ces visages obscurcie par les ombres de la maison et, à la partie éclairée de ce même visage, s'ajouter laclarté que lui donne la splendeur de l'air". Ce sont donc les délicatesses qu'il aime ; son rêve est fait de ces impressions.

C'est pour elles qu'il peint, pour ellesqu'il renonce à la couleur, à la lumière, aux ténèbres, qu'il veut les demi-teintes, la pénombre ; cette pénombre, ill'étend à tout : aux hommes et aux choses, aux figures et aux paysages.

Et il affirme : la beauté, c'est la pénombre.Lorsqu'il peint la Vierge aux rochers, il fait de l'habitation une grotte, demeure poétique et mystérieuse qui plaît aurêveur.

Et le chef-d'oeuvre est accompli. De ses recherches dans tous les domaines de la science, des tempêtes et des batailles de la vie, Léonard se retirele soir timidement, dans une grotte, pour trouver son art : quelques images autour d'une forme sombre, sans action,apparentées beaucoup plus que par leurs poses par la faible lumière qui les laisse à peine entrevoir et leurcommunique, comme à ce qui les entoure, cette sensation de panique de la nature, le soir. Chez Léonard, l'écart entre la hardiesse sans frein du savant et le recueillement timide de l'artiste ne pourrait êtreplus évident.

La science de la nature avait des frontières trop vastes pour qu'il puisse l'embrasser tout entière avecson sentiment, même en la conquérant par son intelligence.

Se recueillir dans la pénombre lui était une nécessitépour être vrai avec lui-même et découvrir ce qui est le propre de l'art. C'est peut-être cette conscience de la différence entre l'art et la science qui constitue le plus haut message queLéonard nous ait laissé.

Génie universel, certes, mais miroir fidèle de la crise de l'humanisme, premier exemple decette autonomie de l'art et de la science sur laquelle s'est fondée la civilisation moderne. Léonard naquit à Vinci, près de Florence, en 1452 ; entré tout jeune à l'école d'Andrea del Verrocchio, à vingt ans ilest inscrit à la corporation des peintres florentins.

Protégé par Laurent de Médicis, il fut chargé de divers travaux àFlorence.

En 1483, il se trouve déjà à Milan, à la cour de Ludovic le More où il travaille non seulement commepeintre, mais aussi comme architecte et comme ingénieur.

De 1495 à 1497, il peint la Cène à Sainte-Marie-des-Grâces.

Deux ans après, c'est la fuite de Ludovic le More et l'invasion de Milan par Louis XII.

L'année 1500 est, pourLéonard, le début d'une vie errante qui dure jusqu'en 1516 ; il alla à Venise, puis à Florence, prit contact avec CésarBorgia qui en fit son ingénieur général et auprès de qui il rencontra Machiavel.

Après la catastrophe des Borgia en1503, Léonard revint à Florence où Pier Soderini le chargea de travaux d'ingénieur et de la fresque la Batailled'Anghiari pour la salle du Grand Conseil.

Réclamé à Florence comme à Milan, il vécut alternativement dans ces deuxvilles, toujours de plus en plus adonné aux recherches scientifiques jusqu'à ce qu'en 1513, le pape Léon X Médicisétant élu, il se rendît à Rome, toujours occupé par les recherches scientifiques, et sans avoir reçu de charges. »

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