Les critères du vrai
Publié le 28/01/2012
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Cette dernière proposition précise bien la difficulté. Nous prenons facilement nos images pour des idées, nos mobiles pour des raisons, nos croyances pour des vérités Par-dessus le marché, les influences, la confiance envers des mattres, la pression de ceux qui font autorité, l'assentiment collectif ... contribuent à former en nous des certitudes auxquelles nous ne pouvons pratiquement pas résister. Il est frappant de lire les débats à l'Académie des Sciences le jour où Pasteur présenta son exposé lumineux démontrant qu'il n'y avait pas ....
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pas y avoir d'intuition fausse, mais seulement de pseudo-intuitions ;
de même la certitude est une pseudo-évidence.
Descartes écrit dans le • Discours de la Méthode • : • Je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous
concevons clairement et distinctement sont toutes vraies, mais
qu'il y a seulement quelque difficulté à bien remarquer quelles sont celles que nous concevons distinctement.
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Cette dernière proposition précise bien la difficulté.
Nous prenons
facilement nos images pour des idées, nos mobiles pour des raisons,
nos croyances pour des vérités Par-dessus le marché, les influences, la confiance envers des mattres, la pression de ceux qui • font auto rité •, l'assentiment collectH ...
contribuent à former en nous des
certitudes auxquelles nous ne pouvons pratiquement pas résister.
Il est frappant de lire les débats à l'Académie des Sciences le jour où Pasteur présenta son exp9sé lumineux démontrant qu'il n'y avait pas de • génération spontanée •, que les vers ne naissent pas du fromage, que les souris ne naissent pas des fonds de sacs ni les têtards de la vase, ou plus exactement que les colonies microbiennes des bouillons
de culture ne naissent pas du bouillon, mais des germes apportés par l'air.
Voilà bien une idée qui nous semble aujourd'hui l'évidence
même ; et pourtant Pasteur fut ridiculisé dans le discours du directeur du Muséum, vénérable savant surchargé de titres, impressionnant d'autorité, porté par les croyances collectives, tonnant du haut de la tribune au nom de l'évidence.
Le critère de
la vérité n'est pas tant l'évidence que l'effort par lequel
on fait table rase des causes d'erreur, par lequel on dépiste les
opinions et les croyances pour s'ouvrir à une vision renouvelée et pu.re du réel.
C'est la bonne foi et la sincérité de l'homme qui garan tissent la qualité de sa méthode et qui finissent par ébranler les
convictions périmées ; c'est son humanité qui émeut, et non pas la
clarté de ce qu'il dit.
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II - La conformité au réel.
Selon les scolastiques et la métaphysique traditionnelle, la vérité est • adœqualio rei et intel
lectus •, c'est-à-dire l'accord de la pensée et de son objet.
Il faut trois conditions pour qu'il y ait vérité : une idée, un objet de pensée, la conformité de l'idée avec son objet,
On
peut concevoir trois modalités de cet accord :-accord de l'objet avec l'idée qu'on s'en faisait (l'idée était vraie parce qu'elle se
reconnatt dans l'objet) ; accord de la pensée avec l'objet (opinion qui se vérifie) ; accord de la pensée avec elle-même (vérité formelle,
vérité d'un raisonnement mathématique).
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Dans cette conception, la vérité se ramène ou.
à la réalité ou à la logique d'un raisonnement.
Dans les deux cas, elle implique une mattrise de l'imagination et des croyances, un eflort de méthode, un souel de se transcender et,là encore,c'est dans cet eflort qu'U faut.
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