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Les diverses sensations

Publié le 13/05/2012

Extrait du document

Le nombre des sens.- La diversité qualitative des sensations n'a jamais été en question. Mais le nombre des sens et des sensations a paru s'accroître avec les recherches de psychophysiologie, c'est-à-dire qu'on a cru découvrir, par différenciation d'organes sensoriels, des sens spécifiques qu'autrefois on ne distinguait pas. Les anciens, en effet, ne connaissaient que cinq sens externes, toucher, goût, odorat, ouïe, vue, parce qu'ils ne décelaient que cinq organes sensoriels externes. Ces organes sensoriels sont-ils réellement plus nombreux ? C'est ce qu'affirment certains psychologues modernes, en partant de ce principe que, pour admettre l'existence d'un sens spécifique, il est requis, mais suffisant qu'on puisse lui assigner un excitant, un organe et une modalité propres.

Sensible par soi et sensible par accident. - Cette distinction répond à la distinction moderne de la sensation pure et de la perception. Le sensible propre est celui que le sens per(oit en raison de luicmême (par exemple, la couleur de l'orange) ; le sensible par accident est l'objet même, revêtu des qualités sensibles (l'orange).

« 130 LA SENSATION En effet, les anciens désignaient d'autres choses sous le nom de sens internes.

Ces sens, qu'ils définissaient comme des sens à organes internes et dépendant dans leur exercice de l'action des sens externes, étaient pour eux au nombre de quatre, à savoir : le sens commun ou conscience sensible, fonction de comparaison et d'unification des données de sens externes, - l'imagination, puissance de reproduire les images des objets antérieurement perçus, - l'estimative ou instinct, sens de l'utile et du nuisible, - la mémoire sensible, faculté de conser­ vation des impressions sensiblPs.

Il est certain que ces fonctions méritent d'être nommées des sens intez:nes plus justement que ceux auxquels la psychologie moderne réserve ce nom.

Car il est de fait que les " sens internes » de la psychophysiologie se ramènent au toucher interne (ou cénesthésie), lequel est en · continuité avec le toucher externe et n'en diffère pas spécifique­ ment.

Plutôt que des sens internes et des sens externes, il vaudrait donc mieux distinguer une sensibilité superficielle (les cinq sens et le sens thermique) et une sensibilité profonde (cénesthésie ou toucher interne).

B.

Les divers groupes de sensibles.

106 1.

Sensible par soi et sensible par accident.

-Cette distinc­ tion répond à la distinction moderne de la sensation pure et de la perception.

Le sensible propre est celui que le sens per(oit en raison de luicmême (par exemple, la couleur de l'orange) ; le sensible par accident est l'objet même, revêtu des qualités sen­ sibles (l'orange).

2.

Sensible propre et sensible commun.

- Le sensible par soi peut être propre, lorsqn'il spécifie spécialement un sens (à titre d'objet formel) : ainsi la lumière et la couleur pour la vue, - ou commun, lorsqu'il est l'objet secondaire de plusieurs sens.

Les sensibles communs sont le mouvement local, l'espace (distance, figure, relief) et la durée 107 .

3.

Qualités premières et qualités secondes.

-Nous avons déjà indiqué le sens et l'histoire d13 cPtte distinction (1.

338), qui correspond sensiblement à la division en sensibles propres et sensibles communs, mais qui traduit surtout une conception mécariistique des qualités.

Les qualités premières (étendue, figure et mouvement) seraient seules objectives et réelles, les autres étant au contraire " subjectives )).

Ce point de vue est. »

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