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Les échanges sont-ils constitutifs de toute société ?

Publié le 04/11/2009

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Selon Claude Lévi-Strauss (dans « Anthropologie structurale «, 1958 et dans ses œuvres ultérieures), le fait social fondateur est l'échange réglé. Les expressions les plus frappantes en sont : le langage, l'échange matrimonial, le commerce.

1 — L'échange matrimonial dans les sociétés dites primitives. La forme la plus simple, dit Claude Lévi-Strauss, est le système-circulaire du mariage préférentiel du garçon avec la fille du frère de sa mère, et de la fille avec le fils de la sœur de son père (cousins germains croisés).

A un stade plus complexe, la loi d'exogamie réglée permet à deux clans d'avoir des relations indispensables à leur subsistance respective : un clan ne peut tuer que l'animal que l'autre a pour totem, et vice-versa. Dans l'échange matrimonial patrilinéaire, le schéma est le suivant :

« 3 — Du troc au commerce.

Le troc est l'échange d'une chose contre une autre sans utilisation de monnaie.

Un tel échange doit se baser sur quelque valeur, et c'est, aux débuts, la valeur d'usage. Très tôt dans l'Histoire (et sans doute dans la préhistoire), des lieux de rencontre entre groupes ethniques outribaux voisins ont été privilégiés, ainsi que des moments du « calendrier lunaire », et ce furent les premiersmarchés. L'intérêt historique, sociologique et économique, de ces premiers marchés est considérable, car les échangesexigeaient un langage, une discussion (le marchandage), des valeurs de référence, des règles admises et même ledéveloppement d'une première logique (l'argumentation), origine d'une juridiction, obligée de naître en même tempsque les litiges. En même temps que la division du travail (processus normal d'une société qui s'organise et qui utilise ses ressourcesnaturelles autant que les talents de ses membres), apparut la monnaie. En effet après des conventions de troc (un bœuf égale 20 moutons, par exemple), on prit une valeur de référencefixe (par exemple « le mouton »), puis on prit une référence encore plus précise et plus générale, permettant tousles échanges : la monnaie. La monnaie fait son apparition après l'idée de la « marchandise-étalon », comme un « étalon-métal ».

On trouve despièces de monnaie en métal précieux dès la plus haute Antiquité. On sait que c'est seulement au XVIIe siècle que naquit le papier-monnaie qui, au début, fut un certificat deconvertibilité en monnaie-métal. Un des avantages indiscutables de la monnaie, outre la quasi-universalité des échanges qu'elle permet, est qu'elleévite d'avoir à consommer immédiatement le produit du troc.

Elle accroît considérablement la disponibilité del'acheteur et constitue un « pouvoir d'achat ». Il est hors de notre propos de passer en revue les transformations de la monnaie (monnaie fiduciaire, monnaiescripturale, chèques, banques centrales d'émission, etc.), car elle nous intéresse ici comme organisation-rationalisation-facilitation des échanges. Le développement du commerce, local puis rapidement international (les Phéniciens furent avant les Grecs, lespionniers du commerce maritime) entraîna toute une série de conséquences, juridiques, économiques, sociales,humaines (amélioration du « niveau de vie ») et même historiques et géographiques car les « grandes découvertes »(Christophe Colomb, Vasco de Gama, Marco Polo, etc.

aux XVe et XVIe siècles) sont dues aux exigencescommerciales.. »

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