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Les faits sociaux existent-ils par eux-mêmes ?

Publié le 24/02/2004

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EXISTENCE (lat. existere, sortir de, s'élever de)

Gén. Le fait d'être. En ce sens existence s'oppose à néant (il y a quelque chose plutôt que rien) et à essence. Exist. L'opposition de l'existence et de l'essence est, pour l'existentialisme, fondamentale. En effet, ek-sistere, c'est être en dehors de soi-même, en quête de soi. C'est précisément, selon Sartre, ne pas avoir de nature a priori , ne pas savoir à l'avance ce qu'on est, chercher ce que l'on veut être. Alors que les choses sont conçues avant d'exister, ont une essence avant d'avoir une existence, l'homme est libre de se choisir (en lui « l'existence précède l'essence »). L'angoisse fondamentale de l'existence n'est donc pas celle du néant qui s'exprime dans Hamlet (« être ou ne pas être »). Elle est plutôt pour chacun celle du sens qu'il lui revient de donner à sa vie, d'une essence à construire sans aide et sans appui.

« LA SOCIOLOGIE 223 tent des faits biologiques ; avec la conscience apparaissent les faits psychiques ; les faits sociaux supposent une société d'êtres conscients.

A.

Aspects du fait social.

- Le fait social peut donc être considéré de trois points de vue : psychique, cnllectif et phy­ sique.

Le fait social est essentiellement lié au psychisme, sans iequel il n'est pas de société possible; aussi, "en conseillant de le traiter comme une chose "• Durkheim " l'a peut-être dépouillé de ce qui en fait le plus grand intérêts" (1).

Il n'existe, en effet, de faits sociaux que dans les groupements d'êtres doués de psychisme ; les sociétés animales et les sociétés humaines : les végétaux, bien qu'ils vivent d'ordinaire étroi­ tement groupés (en sorte qu'a pu se constituer une phytosocio­ logie), ne présentent rien de vraiment social.

Certains de ces faits, tels que 1 'orguei 1 ou la vanité, la jalousie ou la honte, sont de nature psychique et se passent dans la conscience.

Sans doute, le sociologue est porté à faire peu de cas des données de l'introspection; il considère les phénomènes sensibles plus que les états de conscience : la pratique, plus que les sentiments religieux ; pour connaître les goûts et préférences de ceux auprès de qui il enquête, il aura plus de confiance dans l'étude des budgets familiaux que dans les déclarations qu'on pourra lui faire en se fondant sur l'ob­ servation psychologique.

Néanmoins, tous ces faits n'ont de sens que par les idées et les sentiments qui les inspirent: ils ne peuvent être compris que par une interprétation psycho­ logique.

Cependant, le fait social tel que nous i'avons défini déborde la psychologie individuelle : il relève aussi du psychisme col­ lectif.

Par suite de l'influence de l'éducation, de l'opinion, de l'exemple, par suite du souci du jugement des autres, les idées, les sentiments et surtout le comportement de l'homme vivant en société, diffèrent profondément des idées, des sentiments et du comportement de l'isnlé.

Les relations entre les conscien­ ces aboutissent à la formation d'une conscience nouvelle qui doit être étudiée pour elle-même.

Enfin, le fait social dont parlent les sociologues est, essen­ tiellement et en tant que tel, extérieur et perceptible aux sens.

Il n'est pas confiné dans les consciences, mais s'observe dans (1) M.

Merleau-Ponty, Sens et non-sens, p.

177, Nagel, 1948.. »

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