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LES HOMMES ONT-ILS PEUR DE LA VERITE ?

Publié le 11/11/2009

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Déf. : la vérité : vérité d'un fait, (que s'est-il passé ?), qu'il s'agisse de notre histoire personnelle ou de l'Histoire de l'humanité ; vérité d'une affirmation (me dit-il la vérité ?), vérités scientifiques (quelle est la cause de tel phénomène ?), vérités métaphysiques (Dieu, l'origine de l'homme).Découvrir la vérité serait donc découvrir ce que les choses sont en elles-mêmes, retirer le voile qui les cache (vérité en grec se dit aléthéia : dévoilement), et accéder à une adéquation de la pensée et de la réalité, ou du moins, accéder à une pensée conforme à la raison. La vérité ainsi définie s'oppose à l'erreur (savoir qui se croit conforme à la réalité mais ne l'est pas) et à l'illusion (savoir qui se sait confusément non-conforme à la réalité, mais qui préfère en rester là, parce que la réalité, donc la vérité, est trop dure à supporter).  Cette vérité est l'objet d'une quête permanente, que ce soit dans nos vies privées, ou dans le domaine scientifique. Toute l'histoire des sciences, notamment, a été de faire reculer l'erreur. Le sujet étonne donc : les hommes semblent être et avoir été de tous temps à la recherche de la vérité. En effet, c'est en sachant comment sont les choses que l'on peut avoir la conduite la plus adéquate, car on agit toujours conformément à ce que l'on croit être vrai. Ainsi, c'est en connaissant par ex la vérité d'une maladie (ses causes, sa nature) qu'on peut la soigner. On ne peut avoir de prise sur le réel que si on en connaît la vérité.  

Ms dans notre vie courante, la vérité peut représenter un danger pour notre équilibre personnel, un danger qui justifie qu'on en ait peur. Il y a des choses que l'on préfèrerait ne pas savoir pour ne pas souffrir (que notre conjoint nous trompe par ex ; ou que Dieu n'existe pas et que notre existence est absurde). Cette peur peut entraîner le rejet de la vérité, et la préférence non pour l'erreur, mais pour l'illusion qui réconforte.  - Deux terrains sont donc mis en relation par le sujet : le terrain émotionnel (la peur d'une vérité qui déstabilise) et le terrain rationnel (la vérité scientifique est une recherche qui ne s'occupe pas d'affects). Théoriquement, ces deux terrains devraient être séparés. On peut très bien avoir peur de la vérité, mais la raison doit prendre le dessus. L'homme est composé d'une âme et d'un corps, il est un composé de raison (qui exige la vérité) et d'émotions (qui préfèrent le principe de plaisir - cf. Freud). Ainsi, celui qui ne parvient pas à faire prédominer la raison sur les passions bascule dans la catégorie des fanatiques (celui qui veut que le réel se conforme à son illusion) ou des lâches, voire de ceux qui tombent dans la psychose (celui qui fait abstraction du réel et vit dans son illusion réconfortante ; phénomènes de déni, cf. Freud).  Pourtant, il ne faut peut être pas trop rapidement rejeter avec mépris celui qui se complait dans l'illusion, et affirmer que l'homme, l'homme courageux et rationnel, n'a pas peur de la vérité, et que seuls les lâches en ont peur. La nature de l'homme semble être ainsi faite que l'illusion est un besoin face à une recherche de vérité qui dévoile petit à petit l'absurdité du réel, et qui entraîne la souffrance. L'homme a besoin de sens. Volonté de savoir et soif de vivre semblent parfois, être incompatibles. Et justement, l'homme n'est pas un pur esprit, il est aussi un être humain, jeté dans le réel, et qui doit avant tout vivre, assumer le fardeau de l'existence. A partir de là, peut-être que sa recherche de vérité n'est-elle même qu'un désir de sens, si bien que ce que nous appelons vérité ne sont en fait que des illusions élaborées : cf. Nietzsche : « Les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont. «  Nous allons démontrer que derrière l'apparente recherche de la vérité, qui tendrait à prouver que l'homme courageux et raisonnable n'a pas peur de la vérité, l'humanité a si peur de la vérité, qui peut être nuisible au principe de vie, que toute recherche de vérité n'est en fait que désir d'illusion.  Dans une première partie, nous montrerons en quoi la question « les hommes ont-ils peur de la vérité « peut, à première vue, être facilement contrecarrée : les hommes sont à la recherche de la vérité depuis toujours, et c'est cette progression dans le domaine de la vérité qui lui a permis d'acquérir une grande puissance sur le réel.

Dans une seconde partie, nous montrerons cependant que bien des hommes vivent dans l'illusion, par peur d'une vérité qui dérange. Enfin, dans une troisième partie, nous montrerons qu'il est peut être illusoire de distinguer ceux qui recherchent la vérité de ceux qui préfèrent l'illusion : peut être que toute affirmation qui se prétend conforme à la vérité n'est en fait qu'une illusion de plus, qui montre que l'homme a peur de la vérité, et avec raison : la vérité peut être contraire au principe de vie, et c'est tout de même la première tâche que l'homme a à réaliser.

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« L'angoisse de Descartes est d'être dans le faux ; il n'a donc pas peur de la vérité, mais à l'inverse de l'erreur.

A larecherche du vrai, Descartes croit le trouver dans les idées claires et distinctes, qui selon lui, ont été données àl'homme par Dieu.

Descartes construit donc toute sa théorie sur l'idée que l'homme peut accéder à la vérité.

C'estl'inverse qui l'angoisse, l'idée de vivre dans un rêve, ou d'avoir été créé par un « malin génie » qui l'a fait tel qu'il setrompe toujours. C) La science à partir de l'époque moderne : la volonté de connaître le vrai, même si cela représente pour l'hommeune « blessure narcissique »La science, depuis Copernic, a, selon Freud, fait subir à l'humanité trois « humiliations », trois « blessuresnarcissiques ».

Cela commence avec Copernic, qui démontre que l'homme n'est pas le centre du monde, avec sathèse héliocentrique ; puis, Darwin explique que l'homme n'a pas été créé par Dieu mais qu'il descend du singe etqu'il est le produit d'une évolution ; enfin, cela se poursuit avec Freud, qui montre que l'homme n'est pas aussimaître de lui-même qu'il voudrait le croire : il est piloté par son inconscient. Toutes ces théoriesdérangent, et ont été rejetées à l'époque.

Mais depuis, elles ont été acceptées, et on considère que ces troisscientifiques ont considérablement fait progresser le savoir.

Aujourd'hui, ceux qui rejettent ces théories commefausses sont qualifiés de fanatiques, ou sont considérés comme des individus peu renseignés.

Les vérités qu'ilsénoncent dérangent, mais notre désir de vérité a été supérieur à notre peur ; et c'est grâce à ces nouvelles véritésque nous avons pu agir sur le réel : comment imaginer la recherche spatiale sans connaître la vérité surl'héliocentrisme ? Comment soigner les névroses, si l'on ignore le rôle de l'inconscient ? La science moderne continueà nous dévoiler la vérité sur le fonctionnement du monde, et c'est grâce à cela que nous pouvons agir sur le réel(guérir des maladies, construire des appareils performants…) Conclusion de la partie : Depuis toujours, l'homme est à la recherche de la vérité, l'homme cherche à retirer ce voilequi lui cache le réel.

Cette exigence de l'esprit humain tend à prouver que l'homme n'a pas peur de la vérité, qu'aucontraire il la recherche, et que c'est cette recherche de vérité qui lui a permis d'accéder au progrès, et d'améliorerson existence.• Transition : cependant, si le philosophe et l'homme de science recherchent la vérité, coûteque coûte, même si elle est dérangeante, est-ce le cas de tous les hommes ? N'avons-nous pas bien des exemplesqui montrent que l'homme, par peur de la vérité, préfère l'illusion qui réconforte à la vérité qui dérange ? II- L'HOMME A PEUR DE LA VERITE, PARCE QU'ELLE REMET EN QUESTION LA STABILITE DE SON EXISTENCE,CE QUI LE CONDUIT A PREFERER L'ILLUSION On peut distinguer deux sens du mot "illusions'' :- illudere, en latin, signifie étymologiquement « ce qui se joue denous », ce dont on est le jouet.

Dans ce premier sens du mot, on n'a donc pas conscience d'être dans l'illusion, oncroit être dans la vérité, et ce sont les autres qui pensent que nous nous "faisons des illusions'' et qui nous enblâmons- mais on peut rappeler la déf que Freud donne de l'illusion : « Nous appelons donc une croyance "illusion''lorsque, dans sa motivation, l'accomplissement du souhait vient au premier plan, et nous faisons là abstraction deson rapport à la réalité effective ».

Cette def sous entend que l'homme a vaguement conscience qu'il est dansl'illusion, et que la vérité est autre, mais il ne veut surtout pas le voir, car cette vérité, inconsciemment connue ousubodorée, fait trop peur.

C'est surtout de cette illusion là qu'il sera question dans cette partie : l'illusion commeremède à une vérité qui fait peur.A) Le mythe de la cavernePar cette allégorie, Platon montre que la majorité des hommes rejettent la vérité qui leur fait peur, et que bien raressont ceux qui, comme les philosophes, ont le courage de combattre le préjugé, l'opinion, et l'ignorance.

L'homme apeur de ce qu'il ne connaît pas, et préfère rester dans le confort de ce qui est connu, même si ce n'est pas lavérité.B) La religion est-elle une illusion ?1) La religion propose des réponses à toutes les grandes questions métaphysiques qui taraudent l'homme.

Ellerépond donc à sa peur de l'absurdité du monde et de la vie.

Si la vérité est que la vie n'a pas de sens, que l'hommeest contingent, pur produit du hasard, que Dieu n'existe pas, que personne n'entend nos prières, que la justicen'existe que sur terre et qu'elle est aléatoire, qu'il n'y a pas de vie après la mort, que nous ne reverrons jamais ceuxqui nous ont quittés… Alors la vérité est trop triste, et bien des hommes préfèrent vivre dans les dogmesreligieux (tout en déclarant parfois « je sais que ça paraît incroyable, mais j'y crois ! », sous entendu je veux ycroire !), et n'ont pas plus que ça envie de savoir le fin mot de l'histoire) Mais lorsque la science énonce une vérité,l'obscurantisme religieux vire dans le fanatisme, et préfère l'illusion à la vérité qui dérange : Galilée a été jugé par untribunal religieux pour avoir repris les thèses de Copernic.

Aujourd'hui encore, aux Etats-Unis, les créationnistesdéfendent l'idée que la théorie de l'évolution de Darwin est fausse, et que l'homme descend d'Adam et Eve.

La peurde la vérité devient refus et prend la forme de la mauvaise foi.

La science, en effet, peut remettre en question unéquilibre et des certitudes bien confortables.3) Pour Freud, tout cela est bien la preuve que la religion n'est qu'uneillusion destinée à calmer une névrose (mais qui l'entretient aussi).

Pour Marx, la religion n'est que « l'opium dupeuple ».

Pour Sartre, elle n'est que lâcheté de la part de l'homme qui refuse d'admettre l'absurdité de sonexistence. C) Les phénomènes de déni : une peur de la souffranceFreud a montré que ces illusion collectives se retrouvent à l'échelle individuelle : lorsque la vérité fait trop mal,lorsque la souffrance attachée à la reconnaissance et à l'acceptation de la vérité fait trop peur, Freud a montré quele "Moi'' finit par obéir au "ça'' et se réfugie dans le déni : il se reconstruit alors une réalité conforme à son principede plaisir (déni de la mort d'un proche par ex).

Ainsi, une partie du Moi connaît la vérité, mais si cette vérité arrivedans la sphère du conscient, la souffrance sera trop forte.

Pour éviter cette souffrance qui lui fait peur, une partie. »

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