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Les hommes peuvent-ils être tous égaux ?

Publié le 24/02/2004

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( Il faut toutefois noter l'originalité de cette avancée de la Révolution : ce n'est pas l'autorité de la Loi qui fonde l'égalité mais le fait même qu'un homme soit homme, quelque soit sa naissance, ses origines, il a une valeur absolue) Toutefois, même si ce principe est très beau et constitue une avancée morale importante, ne se heurte-t-il pas à quelques limites qu'il convient de souligner ?   III- les limites de l'égalité civile.    A) Pour Marx, les « droits de l'homme », sous le voile de l'universalisme, ne sont qu'hypocrisie. En effet, l'universalisme et le coté « formel » de la déclaration donne à ceux qui sont économiquement en état d'oppression l'illusion qu'ils sont libres et partant, leur ôte la conscience de leur servitude. Les droits théoriquement reconnus à tous n'ont en réalité de contenu réel que pour les possédants qui disposent des moyens économiques de les mettre en oeuvre. Pour les autres, ils ne définissent que des droits abstraits, purement formels dont, faute de ressources, ils ne peuvent se servir. Cette égalité de droit ne serait que lettres mortes face aux inégalités sociales, l'une ne compensant pas les autres. D'où les revendications des marxistes qui plutôt que de demander le « droit de » (la liberté et l'égalité abstraites), préfèrent les « droits à » (les possibilités concrètes), avec toutefois le risque opposer, l'égalitarisme niveleur et liberticide.   B) On peut trouver une autre critique chez Bentham qui si elle part des mêmes prémisses (le problème de la distinction entre droit et fait) montre quelques problèmes selon une tout autre perspective. Pour Bentham, le problème tient à ce que « les droits de l'homme » en dissociant droit et fait deviennent « anti-légaux » : ils exposent toute loi à contestation et à la désobéissance au nom de droits intouchables ; Or toute loi étant limitation d'une liberté, faire de celle-ci un droit sacré revient à ruiner toute autorité législatrice, donc pas de lois, donc pas de liberté ni d'égalité ! L'ivresse que suscite des mots comme égalité ou liberté crée un véritable théâtre des passions où les criminels s'avancent masqués, et c'est au nom de ces idéaux que les crimes les plus sanglants de notre histoire ont été perpétrés.

Si les hommes ne sont pas naturellement tous égaux, il existe des moyens politiques pour corriger les inégalités naturelles et sociales. Pour que les hommes soient égaux, il suffit de le vouloir. Mais, est-il souhaitable que les hommes soient tous égaux ? L'égalité conduit à la négation des individualités, des talents. L'égalitarisme est une forme de totalitarisme.

« II- L'égalité de droit, l'égalité comme principe.

1) C'est justement pour répondre à un certain arbitraire de la naissance (les privilèges de naissance de l'aristocratie)que peu à peu à émerger dans la philosophie moderne et celle des Lumières, l'idée d'une égalité de droit.

Lesdistinctions sociales ne soient ni importantes ni légitimes en face de l'égalité absolue entre les hommes, égalitéfondée sur la dignité morale de la personne humaine présente en chacun.

C'est ainsi que La Déclaration des Droitsde l'Homme et du Citoyen proclame que « tous les hommes sont égaux en droit et en dignité », au-delà de toutesdifférences physiques, sociales ou culturelles il y a cette égalité inaliénable de droit fondé sur quelque chose decommun à chaque homme : sa valeur absolue en tant qu'homme.

2) On retrouve des prémisses d'une telle idée dans plusieurs pensées précédentes, il s'agit à chaque fois de montrerqu'il y a en l'homme une part « métaphysique » qui transcende les inégalités de fait.

A- On a chez les stoïciens l'idée que chaque homme participe de la Raison universelle, qu'il est capable dejugement rationnel et qu'en cela l'esclave est égal au plus grand roi.

De par cette appartenance à la raison, l'hommetémoigne d'une dignité absolue.

B- Dans la tradition chrétienne, toutes les âmes face à Dieu sont égales.

Quelques soient les inégalités surTerre celles-ci ne valent plus rien une fois l'existence terrestre achevée : un roi n'a pas plus de chances d'entrer auParadis qu'un mendiant (ce serait même plutôt l'inverse).On voit dans ces deux cas, que l'égalité se trouve fondée d'une part par une dimension métaphysique de l'homme (laRaison, l'âme) et d'autre part par une autorité extérieure face à laquelle les hommes sont égaux (Raison universelleet Dieu).3) L'autorité qui dans les démocraties fait que cette égalité peut exister est la Loi.

Dès lors, on peut parler d'un droità l'égalité dans les démocraties et c'est par ce droit que les hommes peuvent être égaux.( Il faut toutefois noterl'originalité de cette avancée de la Révolution : ce n'est pas l'autorité de la Loi qui fonde l'égalité mais le fait mêmequ'un homme soit homme, quelque soit sa naissance, ses origines, il a une valeur absolue)Toutefois, même si ce principe est très beau et constitue une avancée morale importante, ne se heurte-t-il pas àquelques limites qu'il convient de souligner ? III- les limites de l'égalité civile.

A) Pour Marx, les « droits de l'homme », sous le voile de l'universalisme, ne sont qu'hypocrisie.

En effet, l'universalisme et le coté « formel » de la déclaration donne à ceux qui sontéconomiquement en état d'oppression l'illusion qu'ils sont libres et partant,leur ôte la conscience de leur servitude.

Les droits théoriquement reconnus àtous n'ont en réalité de contenu réel que pour les possédants qui disposentdes moyens économiques de les mettre en œuvre.

Pour les autres, ils nedéfinissent que des droits abstraits, purement formels dont, faute deressources, ils ne peuvent se servir.

Cette égalité de droit ne serait quelettres mortes face aux inégalités sociales, l'une ne compensant pas lesautres.

D'où les revendications des marxistes qui plutôt que de demander le« droit de » (la liberté et l'égalité abstraites), préfèrent les « droits à » (lespossibilités concrètes), avec toutefois le risque opposer, l'égalitarismeniveleur et liberticide. B) On peut trouver une autre critique chez Bentham qui si elle part desmêmes prémisses (le problème de la distinction entre droit et fait) montrequelques problèmes selon une tout autre perspective.

Pour Bentham, leproblème tient à ce que « les droits de l'homme » en dissociant droit et faitdeviennent « anti-légaux » : ils exposent toute loi à contestation et à ladésobéissance au nom de droits intouchables ; Or toute loi étant limitationd'une liberté, faire de celle-ci un droit sacré revient à ruiner toute autoritélégislatrice, donc pas de lois, donc pas de liberté ni d'égalité ! L'ivresse que suscite des mots comme égalité ou liberté crée un véritable théâtre des passions où les criminels s'avancent masqués, et c'est au nom de ces idéaux que les crimes les plus sanglants de notre histoire ont été perpétrés.

Conclusion : Si il n'y a d'égalité à proprement dite qu'au sein d'une société, celle-ci est toujours fragile, la réalité ne permettantpas toujours à cette égalité de droit d'être effective, c'est peut-être la tâche la plus importante du législateur :faire en sorte que cette égalité ne reste pas lettres mortes.

Les idéaux de la Révolution ont pu nous donner l'illusionque l'égalité était quelque chose de donné à la naissance, ainsi que la liberté.

Certes.

Mais il faut aussi faire effortvers celle-ci, il faut un effort du politique pour qu'elle soit possible.

[ Rousseau laissait au législateur la tâche defaire en sorte que « quant à la richesse, que nul citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, etnul assez pauvre pour être contraint de se vendre.

»]. »

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