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Les médias sont-ils objectifs ?

Publié le 11/02/2016

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Un article de presse ne sera jamais un rapport de comptabilité, «certifié exact». Le fait brut (comme la dépêche d'agence), sans commentaire ni analyse, sans point de vue personnel, n'existe pas. «Un homme armé d'un pistolet-mitrailleur a tué six personnes dans un supermarché»: tel est le fait brut, mais cela ne m’apprend rien. Je veux savoir «qui, où, comment, quand» et, surtout, «pourquoi». Je demande donc au journaliste de me relater un fait, si possible dans un

style qui m'accroche, puis de m'aider à comprendre la portée de cet événement. Je lui demande donc de l'objectivité, mais aussi de me faire partager ce qu'il a vu, approché, compris, donc de la subjectivité. La réponse à notre question ne peut être catégoriquement «oui» ou «non». A ceux qui craignent de voir la subjectivité déformer la vérité, nous répondrons que le lecteur a, lui aussi, sa subjectivité et un sens critique, capables de contrebalancer ceux du journaliste.

« Le journaliste est forcément subjectif Les événements et les faits que le journaliste doit traiter ne sont pas une réalité objective et scientifique.

Il parle des hommes et il est un homme, il est donc subjectif.

Le journa 1ste est par excellence 1 'honunc de son e journaliste est un homme d'action et il a pour sujets les ac­ tions des hommes, qu'il ne peut analyser avec la rigueur de la démarche •On a beau faire croître l'ef­ fort, (.

..

) il n'en résulte ja­ mais qu'une évidence qui est l'impossibilité de sé­ parer l'observateur de la chose observée ...

Paul Valéry scientifique.

Deux jour­ nalistes, confrontés au même événement, n'auront jamais la même réaction.

Le choix même de l'évé­ nement, indépendam- ment de l'analyse et du commentaire , est déjà subjectif.

....

e ten1ps est un >bstaclc à l' objec- • e journaliste est as­ servi à la rapidité du moment , à la succession d ' événements toujours nouveaux et à la contrain­ te de plus en plus as­ treignante du « scoop ».

Il est aussi un observateur qui n'a ni le temps ni les moyens de prendre du recul par rapport à la chose observée.

Il est prisonnier de ce qui fait la modernité des tech­ niques de communica ­ tion ; obligé de réagir vite, il ne peut plus garantir une stricte objectivité.

ubjectif dans le choix de ses sujets, subjectif parce qu'il est un homme , subjectif parce qu ' il a de moins en moins le temps de 1' analyse, le journaliste est encore subjectif dans son langage .

Qu'il s'agis­ se de presse écrite ou de presse télévisuelle, les mots et les images ne sont jamais neutres.

Pour intéresser un lec­ teur ou un télespecta­ teur , il faut certes rela­ ter des événements, mais il faut aussi émouvoir , choquer , séduire; il faut faire appel à l' intelli­ gence et à la sensiblité , donc à la subjectivité .

Le journaliste est un homme parmi les hommes, il ne peut être un témoin neutre .

- Il est subjectif par le choix de ses sujets, par son analyse et par son style.. »

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