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Les mots ne sont-ils que des mots ?

Publié le 12/03/2004

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. (c'est le principe des slogans publicitaires : donner une force persuasive à quelques mots, même si les mots n'ont pas de rapport direct avec le produit vanté.) Le pouvoir des mots autorise-t-il à penser que les mots ne sont que des mots ? Une autre manière, plus proprement philosophique, de poser le problème du statut des mots, consiste à envisager la relation que les mots entretiennent avec les choses qu'ils désignent : le mot « arbre » a-t-il un rapport d'essence avec la chose « arbre », ou le fait que le mot « arbre » désigne effectivement une chose  « arbre » est-il purement accidentel ? Autrement dit, le mot est-il, d'une certaine manière, la chose ? Cela peut ouvrir sur une réflexion sur le rapport des mots et de la pensée : quel rôle les mots jouent-ils dans la construction de la pensée ? Si combiner des mots c'est permettre à la pensée de combiner les essences des choses, les mots ne sont-ils pas plus et autre chose que les éléments matériels et contingents d'un code de communication ?   Références utiles : Platon, Cratyle. Le Sophiste. Gorgias, Eloge d'Hélène. Textes à utiliser : Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.

Analyse du sujet :

 

·         Le sujet prend la forme d’une question fermée, à laquelle il s’agira de répondre par « oui « ou « non « en conclusion, au terme d’une argumentation documentée.

 

·         La difficulté majeure du sujet tient au fait que le concept de « mot « n’est pas d’emblée une notion philosophique.

 

·         Le mot est l’élément de base à partir duquel on peut, lorsqu’il est écrit, composer des textes (romans, slogans, liste de courses, etc.), lorsqu’il est prononcé, tenir des conversations, produire des discours, etc. On dira donc qu’il est le constituant ultime du discours au sens large.

·         Un discours, pour mériter ce nom, ne doit pas être absurde : il doit posséder une signification. Aussi ne se réduit-il pas à un ensemble anarchique de mots. Si, au sein du discours, certains mots peuvent être isolés, comme des interjections (« aie ! «), des ordres (« debout ! «) ou des approbations (« oui «, « miam «), la plupart d’entre eux sont organisés en propositions en dehors desquelles on ne peut pas déterminer leur signification. L’ensemble des règles qui régissent l’organisation des mots est la grammaire.

·         On peut distinguer plusieurs types de mots, en particulier : les noms, les adjectifs et les verbes. Les noms peuvent renvoyer à des choses, des personnes, des idées, concepts, etc. Les adjectifs désignent des propriétés de ce à quoi renvoient les noms. Les verbes désignent entre autres des actions.

·         D’une manière générale, le mot possède cette capacité de renvoyer à quelque chose parce qu’il est un signe linguistique, c'est-à-dire l’union d’un signifiant (forme graphique ou phonique du mot) et d’un signifié (la signification à laquelle il renvoie).

 

·         Il s’agit de déterminer si le mot est plus que ce qu’il est ou paraît être, autrement dit s’il se réduit à un simple composant. Lorsqu’on dit de quelque chose : « ce ne sont que des mots ! «, on suggère justement que le mot en lui-même n’est rien, qu’il ne possède aucune effectivité, aucun pouvoir.

 

 

Problématisation :

 

Si le mot n’est rien, c’est pourtant par son biais que nous désignons toute choses, que nous communiquons, etc. Est-ce à dire que le mot n’a aucun rôle dans ces deux exemples de situation ? La première question pourrait être formulée ainsi :

I – Est-ce le mot qui permet de produire du sens ?

Envisagé comme signe linguistique, le mot apparaît être ce par quoi on peut désigner telle ou telle chose, action, qualité : il est donc avec la perception un biais par lequel nous entrons pour ainsi dire en contact avec le réel. La question est alors de savoir :

II – Quel rapport le mot entretient-il avec la réalité ?

« Analyse du sujet : · Le sujet prend la forme d'une question fermée, à laquelle il s'agira de répondre par « oui » ou « non » en conclusion, au terme d'une argumentation documentée. · La difficulté majeure du sujet tient au fait que le concept de « mot » n'est pas d'emblée une notion philosophique. · Le mot est l'élément de base à partir duquel on peut, lorsqu'il est écrit, composer des textes (romans, slogans, liste de courses, etc.), lorsqu'il est prononcé, tenir des conversations, produire desdiscours, etc.

On dira donc qu'il est le constituant ultime du discours au sens large . · Un discours, pour mériter ce nom, ne doit pas être absurde : il doit posséder une signification .

Aussi ne se réduit-il pas à un ensemble anarchique de mots.

Si, au sein du discours, certains mots peuventêtre isolés, comme des interjections (« aie ! »), des ordres (« debout ! ») ou des approbations (« oui »,« miam »), la plupart d'entre eux sont organisés en propositions en dehors desquelles on ne peut pas déterminer leur signification.

L'ensemble des règles qui régissent l'organisation des mots est la grammaire . · On peut distinguer plusieurs types de mots, en particulier : les noms, les adjectifs et les verbes.

Les noms peuvent renvoyer à des choses, des personnes, des idées, concepts, etc.

Les adjectifs désignentdes propriétés de ce à quoi renvoient les noms.

Les verbes désignent entre autres des actions. · D'une manière générale, le mot possède cette capacité de renvoyer à quelque chose parce qu'il est un signe linguistique , c'est-à-dire l'union d'un signifiant (forme graphique ou phonique du mot) et d'un signifié (la signification à laquelle il renvoie). · Il s'agit de déterminer si le mot est plus que ce qu'il est ou paraît être, autrement dit s'il se réduit à un simple composant.

Lorsqu'on dit de quelque chose : « ce ne sont que des mots ! », on suggèrejustement que le mot en lui-même n'est rien, qu'il ne possède aucune effectivité, aucun pouvoir. Problématisation : Si le mot n'est rien, c'est pourtant par son biais que nous désignons toute choses, que nous communiquons, etc.Est-ce à dire que le mot n'a aucun rôle dans ces deux exemples de situation ? La première question pourrait êtreformulée ainsi : I – Est-ce le mot qui permet de produire du sens ? Envisagé comme signe linguistique, le mot apparaît être ce par quoi on peut désigner telle ou telle chose, action,qualité : il est donc avec la perception un biais par lequel nous entrons pour ainsi dire en contact avec le réel.

Laquestion est alors de savoir : II – Quel rapport le mot entretient-il avec la réalité ? Proposition de plan : I – Est-ce le mot qui permet de produire du sens ? Wittgenstein, dans les Recherches philosophiques, adopte une position critique à l'égard du nominalisme, etnotamment ce qu'il appelle la conception augustinienne du langage : la signification d'un mot n'est pasnécessairement ce que le mot semble de prime abord désigner, parce que le mot ne désigne justement à lui seul riende déterminé.

Lorsque je dis : « ceci est un marteau », je désigne quelque chose de différent si je suis en train debricoler ou si je suis accordeur de piano.

La thèse de Wittgenstein est double : premièrement, aucun mot nepossède en-soi sa signification, mais prend sa signification dans un contexte particulier.

Deuxièmement, le contexteen question n'est pas uniquement un contexte lexical (comme la proposition, régit par les règles de grammaire) maisune situation bien réelle (par exemple, la pratique d'une activité).

En effet, la proposition « ceci est un marteau »que nous avons pris pour exemple constitue le contexte lexical dans lequel le mot « marteau » est utilisé mais nesuffit pas à déterminer ce que « marteau » signifie, malgré le fait qu'elle soit grammaticalement correcte.

Laconclusion de Wittgenstein est tautologique : la signification, dit-il, c'est l'explication de la signification, c'est-à-direl'explication de l'usage concret (en situation réelle) du mot. Par conséquent, le mot ne permet pas en lui-même de produire une signification, puisqu'il ne signifie rien en lui-même : c'est bien plutôt l'usage du mot qui produit la signification.

Le mot pourrait très bien être remplacé par unautre de manière arbitraire, pour autant que nous nous mettions d'accord sur son usage.

Alors nous nouscomprenons et savons ce que ce mot signifie.

Le mot n'est dans cette perspective justement qu'un mot. II – Quel rapport le mot entretient-il avec la réalité ? Si Wittgenstein a raison, alors le mot de renvoie en lui-même à rien, c'est-à-dire, ne signifie rien en lui-même.

Il nepermet donc pas de décrire quoi que ce soit.

Comment expliquer dans ce cas que c'est, du moins à l'origine, à partirde mots que sont construites toutes nos connaissances théoriques, par exemple physiques, dont la pertinence n'est. »

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