Les personnes sont-elles des marchandises ?
Publié le 27/02/2008
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moyens Dans la perspective kantienne, la personne est définie comme être raisonnable qui est une fin en soi et ne peut être simplement employée comme moyen : c'est-à-dire que,contrairement à une chose, la personne ne peut entrer dans un rapportmarchand purement instrumental.
La valeur de la personne, dans sadifférence radicale avec les choses, est que son existence est une fin en soiet ne peut être asservie.
Kant distingue dans cette perspective ce qui a unprix, c'est-à-dire ce qui peut être remplacé par une chose équivalente ayantle même prix, et ce qui a une dignité, c'est-à-dire une valeur absolue qui neconsiste pas dans une valeur d'échange matériellement estimable et n'admetpas d'équivalent.
Cette valeur de la personne repose sur sa nature d'êtremoral, qui fonde la valeur absolue des personnes comme dignité et liberté.
Lapersonne ne peut donc, de ce point de vue, être considérée comme unemarchandise, comme une valeur marchande et comme un moyen.
La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distinguedes moyens.
Tout être dont l'existence ne dépend pas de la libre volonté,mais de la nature, n'a qu'une valeur relative, c'est-à-dire en rapport avecautre chose que lui-même.
Les êtres naturels sont des choses.
Les êtresraisonnables, c'est-à-dire capables d'agissements libres, sont des personnes,c'est-à-dire des fins en soi.
Ils ne peuvent servir simplement comme moyens,et par suite limitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'uninconditionnel respect.
La personne est une fin objective, dont l'existencemême est une fin en soi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.
Étant fin en soi, on lui doit un absolurespect.
La personne humaine est la seule valeur absolue existante, il n'y en a pas d'autres sur le plan pratique.L'impératif catégorique pour toute volonté humaine repose donc sur le principe que : "La nature raisonnable existecomme fin en soi." C'est ainsi que nous devons nous représenter notre propreexistence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.
La moralité, soit l'usage de laraison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur la maxime suivante : "Agis de telle sorte que tu traitesl'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme unefin, et jamais simplement comme un moyen." Conclusion Les personnes peuvent apparaître comme étant partiellement des marchandises au niveau de leur valeuréconomique : prendre place dans un système d'échanges économiques revient à être assimilé à un prix, à savoir leprix nécessaire pour que la force de travail soit maintenue, et à un bénéfice permis par le travail effectué.Cependant, souligner cet aspect de la personne peut être perçu comme une inversion de la hiérarchie des activitésqui expriment la condition humaine : ce qu'est authentiquement la personne, ce n'est pas essentiellement une forcede production et de consommation qui possède un prix en termes de marché économique, mais une pensée et unecapacité d'agir qui possède une valeur grâce à ses œuvres et à ses actions.
On peut alors souligner cette idée endéveloppant la distinction entre deux types de valeur, la valeur marchande ou prix, et la dignité ou valeur absolue,comme fin, qui constitue la personne humaine..
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