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Les principaux concepts de la pensée de Nietzsche

Publié le 22/03/2015

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nietzsche

Mort de dieu : Montée de l'athéisme dans le monde contemporain et effondrement de toutes les valeurs traditionnelles et pratiquement de toute la civilisation qui l'accompagne.

 

Philosophie moderne, pour laquelle «Dieu est mort«, qui donc refuse de croire au monde supérieur et qui en même temps, déniant toute valeur au monde subsistant, réduit tout à néant.

 

La philosophie de Nietzsche --- nihilisme extrême (XIII, 29), extatique, (XI, 276), accompli (XIII, 19) --- qui appelle à la création de nouvelles valeurs et affirme le monde, sa pleine réalité comme monde de l'éternel retour* et l'innocence de ce devenir*.

 

Courage de la lucidité qui représente aux yeux de Nietzsche sa plus haute vertu personnelle d'Esprit libre (VII, 144).

 

C'est elle qui lui a permis de se débarrasser du «préjugé typique auquel on reconnaît les métaphysiciens« (VII, 22) de la solidarité des valeurs.

 

né avec Socrate, elle a subsisté, dans la norme de vérité, chez ceux-là mêmes qu'elle permet à cet Esprit libre de dénoncer.

 

L'esclave*, jaloux de l'aristocrate*, va chercher à déprécier celui-ci et à le déprécier d'abord à ses propres yeux, en lui faisant honte de sa différence et en le culpabilisant.

 

Tragédie : Genre littéraire qui naît à Athènes au Ve siècle av. J.-C.

 

essentiellement représenté par Eschyle, Sophocle et Euripide.

 

L'improbité socratique a remplacé la probité* tragique, contre la lucidité s'est imposée l'idée, illusion qui va dominer toute la civilisation occidentale jusqu'au XIXe siècle, que l'être est parfaitement rationnel et que --- dans ce monde ou dans un autre --- tout s'explique et se trouve justifié.

 

2) Nietzsche lui-même, en tant que prophète du retour éternel : «Il était midi, quand il n'y eut plus Un mais Deux...

 

Nietzsche, dans Ecce Homo, s'expliquera sur le choix de ce prête-nom.

 

Le Zarathoustra historique, est l'ancêtre d'une démarche philosophique, le dualisme, qui va caractériser toute la civilisation occidentale : c'est lui qui a donné à l'opposition morale du bien et du mal la dimension métaphysique et cosmologique --- monde des Idées/monde sensible, au-delà/ici-bas --- qu'on lui retrouve, via Platon et le Christianisme, dans toute cette pensée ; c'est lui qui le premier a procédé à «la transposition en métaphysique de la morale«, et «le premier a vu dans la lutte du bien et du mal la vraie roue motrice du cours des choses«.

 

Or c'est précisément l'inverse qu'est venu dire --- et faire dire à son Zarathoustra ---Nietzsche, «premier immoraliste« (VIII, I, 335), qui remplace la morale traditionnelle par une «extra-morale« (VII, 52), et qui --- c'est tout le sens de sa philosophie de l'être comme «volonté de puissance« et de «l'innocence du devenir« --- refuse ce dualisme d'inspiration morale.

 

Cependant ce n'est pas --- pas seulement --- en manière de plaisanterie que Nietzsche fait dire à son Zarathoustra «juste le contraire« (VIII, I, 335) de ce qu'a dit le Zarathoustra historique ; cette démarche est en effet à rapprocher de l'histoire de l'idée de probité* dont Nietzsche a montré qu'elle s'était maintenue, sous l'illusion, à travers toute l'histoire de la pensée et que c'est elle qui, chez lui-même, et déjà chez Schopenhauer, avait, par un véritable retournement dialectique, forcé cette pensée à découvrir son propre mensonge : «La morale se dépassant elle même par véracité, la morale se dépassant en son contraire --- en moi --- voilà ce que signifie dans ma bouche le nom de Zarathoustra« (VIII, I, 335).

 

nietzsche

« 52 Nietzsche ou la probité aristocratique, j'entends par là cette croyance [ ...

] qui nous persuade qu'un être « comme le nôtre » a naturellement besoin que d'autres êtres lui soient soumis et se sacrifient à lui » (VII, 192).

-6) L'humanité aristocratique sait faire preuve de la plus brutale dureté, «prendre sur elle de sacrifier [ ...

] une foule d'êtres humains qu'elle réduira et rabaissera dans son intérêt à l'état d'hommes diminués, d'esclaves, d'instruments» (VII, 181).

-7) Mais, bien sûr, elle fera une exception pour les siens, l'aristocrate sait respecter ceux de sa caste et notamment ses ancêtres et leurs traditions,« les forts [ ...

] savent vénérer» (VII, 184).

- 8) Tous ces caractères constituent pour lui sa valeur propre, sa bonté, car il considère que la vraie bonté est force, grandeur, et non bienfaisance, qu'être bon ce n'est pas être gentil c'est exceller : « selon la morale des maîtres c'est le «bon » qui est craint et veut se faire craindre, tandis que l'homme « mauvais » c'est celui que l'on considère comme méprisable » (VII, 185).

-9) Sa confiance en lui-même lui permet de regarder de haut le génie -l'artiste notamment -toujours incertain, toujours en quête de l'approbation d'un public.

- 10) Nietzsche termine en précisant que cette noblesse est affaire d'atavisme, qu'on la tient de ses ancêtres.

- Sans doute est-ce ici le lieu de rappeler la méthode de lecture de ses aphorismes, fondée sur un « savoir ruminer» (VII, 222) que Nietzsche lui-même nous recommande'.

Comme annoncé 2 il importe donc de procéder à cette rumination et d'entreprendre une seconde lecture de ce portrait qui, s'il fallait le prendre au premier degré, ne serait pas moins odieux que ridicule 3 .

- 1) La fin du chapitre fournit une clef de relecture : on y apprend que la distinction de l'aristocrate n'est pas la détestable fatuité que Nietzsche semblait suggérer elle est« respect de soi» (VII, 203).

À partir de là tous les autres traits qui définissent l'aristocrate reçoivent à leur tour un tout nouvel éclairage : -2) Son indépendance n'a du coup plus rien à voir avec la détestable habitude de soumettre les autres à son bon plaisir.

Elle nous signifie en réalité que «l'humanité aristocratique [ ...

] est créatrice de valeurs (VII, 183), l'aristocrate c'est celui qui n'accepte plus de trouver les normes de sa conduite toute faites dans les exigences d'un Dieu transcendant, c'est celui qui grave de nouvelles 1.

Cf., plus haut, la note 4, p.

5.

2.

Cf., plus haut, la note 1, p.

29.

3.

Nous devons cependant à la vérité de reconnaître que certains interprètes -cf.

par exemple, par un Collectif d'auteurs, Pourquoi nous ne sommes pas Nietzschéens, Paris, Grasset, 1991 -refusent délibérément le principe même de cette relecture, à laquelle Nietzsche nous invite pourtant expressément (VII, 222), et négligent toutes les précisions que Nietzsche nous donne sur la volonté de puissance comme volonté de se dominer soi-même, comme comble du raffinement et d'exigence se résumant dans le « respect de soi », et non comme comble de la brutalité qui constituerait un complet avilissement de soi ; ce qui bien sûr les conduit à s'arrêter à un Nietzsche tel qu'effectivement il serait véritablement dégradant de se montrer nietzschéen.. »

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