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Les «sagesses » : le savoir-vivre égyptien

Publié le 03/01/2015

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La plus ancienne des « sapiences » égyptien¬nes connues remonte à l'Ancien Empire (2700-2200 avant Jésus-Christ), plus précisément à la Ve dynastie, et les plus récentes datent de l'épo¬que romaine. Cette conti¬nuité plusieurs fois millé¬naire a fait de l'Égypte le pays de la sagesse.UNE FAMILLE DE SAGES La famille du grand prêtre Pétosiris, qui vécut sous la XXXe dynastie (vers 360 avant Jésus-Christ) est réputée pour ses « sagesses », gravées sur les parois du tombeau qu'il fit construire pour sa famille et dans lequel cinq générations furent enterrées. En voici quelques extraits. Sishou, père de Pétosiris : « Ô vivants qui êtes sur la terre et qui viendrez vers cette colline, qui verrez ce tombeau et passerez devant lui, venez, je vous guiderai sur le chemin de la vie ; vous naviguerez sans Pétosiris : « il n'y encombre avec le bon vent et vous aborderez sans préjudice au port de la ville des Générations. » a point ici de distinction entre le pauvre et le riche sinon en faveur de qui se révèle sans péché... »

« paroles.

• inente.

rera, ,, .,sse Enseignement de Ptahhotep .) ont été retrouvées.

Et si, au fond, il ne s'agit là que d'un déterminatif, les sages em­ ployant rarement la violence, c'est bien d'enseignement qu'il est question , car les tex ­ tes se présentent le plus sou ­ vent comme une su ite de « conseils » prodigués par un père à son fils .

Voici, par exemple, le début de l'enseignement de Ptah ­ h otep, vizir du roi lsesi, de la v· dynastie (2510 -2460) : « Commencement du discours, fait de belles pa ­ roles, qu'a prononcé ( .

..

) le vizir Ptahhotep tandis qu'il enseigne la connaissance à celui qui ne sait pas( ...

).

Cela sera des plus utiles à celui qui les écoutera, mais chose nui­ sible pour celui qui les trans ­ gressera .

» Le fils de Ptahhotep ne sait donc pas encore ce qu'il lui faut abso l ument connaître pour faire son entrée dans la vie.

Son père va se charger de combler ces lacunes en lui enseignant ce savoir-vivre.

Le jeune garçon doit avant tout apprendre à « écouter ».

Tout un passage de cette « sagesse de Ptahhotep » est construit autour du thème de l 'éco ute, plus précisément autour du verbe sedjem, qui signifie lit- /) téralement !Y « entendre » , écouter », mais aussi, et la chose est très si­ gnificative, « obéir » : « Écouter est utile pour un fils obéissant.

Le fait d'éco uter pénètre l'auditeur, et l'auditeur alors devient obéissant ( ...

).

Comme il est bon pour un fils de recevoir les paroles de son père ( ...

).

Celui qui écoute et obéit est aimé de Dieu.

» Toute sagesse est donc, avant tout, un enseignement.

« Garde-toi de t'approcher des femmes ...

» M ais quel enseignement Ptahhotep souhaitait-il transmettre à son fils ? Cet ens11ignement consiste en fait en un ensemble de règles relatives à la vie en société, une longue liste de préceptes à respecter, et ne comporte que peu -voire pas du tout - de réflexions « philosophi­ ques ».

En premier lieu, il convient d'être humble : «Que ton cœur ne soit pas altier ( ...

).

Discute avec l'ignorant de la même façon qu'avec l'homme ayant des connaissances.

» Ensuite, il faut savoir parler, avoir un comportement adapté à la maât (le principe d 'ordre , d 'harmonie, de véri­ té, de justice qui régit l'uni­ vers), être doux avec ses sem­ blables: « Ne place pas la crainte parmi les hommes ou Dieu te punira lui-même.

» Mais il importe aussi de sa­ voir se tenir à table, d'être un homme de confiance, géné­ reux, de savoir respecter les hommes qui ont progressé dans la vie .

Il faut enfin ap­ prendre à être heureux: « Quand la richesse sera venue, suis ton dés ir, car la richesse n'est pas complète si l'on n'est pas heureux ! » Curieusement, Ptahhotep conseille à son fils de modu­ ler son comportement vis-à­ vis de ses propres enfants en fonction de ce qu'il sont: « S'il écoute tes ins­ tructions ( ...

), alors cherche à lui faire du bien ( ...

).

Mais( ...

) si ses desseins sont mauvais ( ...

), alors éloigne-toi de lui.

» Le fils doit également ap­ prendre à respecter la hiérar­ chie, à être loyal, et, lorsqu'il aura progressé et que, à son tour, il commandera, il lui faudra décider librement, tout en sachant écouter ·: « Tes décisions doi ­ vent faire leur c hemin libre­ ment ( ..

.

).

Écoute calmement les paroles d'un plaignant, ne le repousse pas ...

» Il lui faudra se méfier des femmes : « Garde- toi de t'ap ­ procher des femmes; là où ell es sont, il ne fait pas bon.» Le mariage, en revanche, est nécessaire pour fonder une famille: « Si tu es un homme distingué, fonde un foyer, et chéris ta femme dans ta mai ­ son comme il convient.

» De nombreux autres précep­ tes suivent.

Ptahhotep est un homme sage parce que, ayant atteint un âge véné-. »

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