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Les valeurs morales sont-elles relatives ?

Publié le 13/01/2005

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On trouve une mise en cause de l'universalité exprimée par le courant sceptique du XVIIème siècle en France, incarné par la figure de Montaigne. Montaigne remet en question la prétention universelle de la morale chrétienne et plus généralement de la morale occidentale. Montaigne écrit en effet: "Les lois de la conscience, que nous disons être de nature, naissent de la coutume : chacun ayant en vénération interne les opinions et moeurs approuvées et reçues autour de lui, ne s'en peut déprendre sans remords, ni s'y appliquer sans applaudissement." ( Essais, 1580-1595). Les lois de la conscience sont les lois morales. Prétendre qu'il n'y a pas de loi morale par nature, c'est affirmer qu'elles sont relatives à notre environnement social. De plus, celles-ci sont l'objet d'une "vénération" seulement due au fait qu'elles sont partagées avec les hommes qui nous sont proches. De telle sorte que si j'agis immoralement, les autres risquent de me désapprouver; au contraire une action morale pourrait être l'objet d' "applaudissement". Ce qui est pointé du doigt, c'est la motivation de l'action morale. Les remords ou, au contraire, les satisfactions sont liés à l'opinion des personnes qui m'entourent.

Première définition de la morale : « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale. « (DESCARTES, Ibidem.) Il semble que la référence à la morale renvoie toujours à une instance supérieure, voire universelle, et que ce référent transcende nos vélléités particulières. Parler de morale relative apparaît comme contradictoire puisque l’adresse à la morale (et même surtout à la Morale) est le moyen d’affirmer un pouvoir incontestable et non soumis aux variations.

« 2.La morale universelle : les lois naturelles et la morale kantienne a) Une des questions que Kant pose dans son projet critique est "que dois-jefaire?" Il s'agit de se demander par cette question quelle instance pourrarégler ma conduite, or l'instance qui, dans la philosophie morale kantienne,donne ses lois à la conscience est la raison pratique.

Les lois morales relèventd'une obligation inconditionnée, c'est-à-dire que je suis obligé d'obéir aux loismorales indépendamment des circonstances.

C'est ce que rend très biencompte la célèbre formule:.« tu dois, donc tu peux » Kant supprime ainsi toutrelativisme de la circonstance.b) Or, la loi morale kantienne obéit à un principe fondamental: « Il n'y a doncqu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après lamaxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loiuniverselle.

» Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1785.

Ceseul impératif permet à chaque être doué de raison d'accéder à la loi morale.Ainsi, dit-on de la lois morale kantienne qu'elle est fondée en raison. Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans cecas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à- dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veuxguérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté saitqu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront àn'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fondqu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : «Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres :• « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

»• « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» c) Ainsi, par ce deuxième aspect, la loi morale devient universelle, elle ne dépend plus des circonstances sociales del'individu.

Et cela du fait que chaque homme est doué de raison.Mais, sans remettre en question cette dernière phrase on peut se demander si la raison universelle n'est pas ici uneraison particulière.

Kant n'aurait-il pas voulu sauver la morale universelle, en universalisant une raison particulière? 3.

Critique de la perspective universelle des lois morales. a) En réalité, la morale kantienne s'expose à la même critique que la loi naturelle.

N'est-elle pas le fruit d'un nouvelaveuglement? N'était-ce pas la traduction d'une vanité de la part de la civilisation occidentale? Et, autre problème,chaque individu ne peut-il pas prendre des valeurs relatives, non fondées en raison pour des valeurs universelles?b) Les valeurs morales ne sont universelles que si tout le monde ressent une certaine mauvaise conscience en leséprouvant.

Rousseau, par exemple, pense que le méchant est moral et qu'il est puni par sa mauvaise conscience.

Ilfait du remord la preuve de l'existence de la conscience en chacun de nous.

Seulement, cette conscience estétouffée par l'opinion, les préjugés de la société.

Mais, on a vu plus haut la critique du remords par Montaigne.c) Toute la difficulté consiste à penser une sorte de plus petit commun dénominateur dans la diversité des valeursmorales.

Faut-il renoncer, sous prétexte qu'elle ne serait pas naturelle, à l'universalité de la morale? Conclusion: Ce que l'on prend pour des valeurs morales universelles peuvent s'avérer être des valeurs subjectives, issues parexemple de mon environnement familial.

Peut-être que les valeurs morales n'ont pas en elle-même l'universalité qu'onleur prête.

Cependant, si les valeurs ne sont pas données, n'y a t-il pas des principes sur lesquels on peuts'entendre, l'universalité de la morale n'est-elle pas à bâtir? Si oui, quels en sont les moyens légitimes? Commentconcilier sur la morale à la fois l'aspect positif du scepticisme (la critique) sans sombrer dans un relativisme absolupour lequel tout est permis? >>>> Seconde correction: http://www.devoir-de-philosophie.com/passup/corriges.php?PARAMS=17965b. »

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