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l'étonnement est-il a la base de l'acte de philosopher ?

Publié le 17/11/2005

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Le philosophe s'étonnerait devant des choses qui passent parfois inaperçues, voyant des choses que les autres ne voient pas, et que lui-même ne voyait pas auparavant. Dès lors, l'étonnement serait l'acte par lequel le questionnement commencerait. Étonnement ne ferait plus qu'un avec questionnement. L'acte de philosophie commencerait bien par un étonnement initial devant un monde et des choses qui nous échappe et continuerait pas un questionnement inédit sur ce qui a étonné.            
Conséquence : l'étonnement est bien la base de l'acte de philosopher. 
- « C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. « Aristote, Métaphysique, 982 b 11. - « S'étonner, voilà un sentiment qui est tout à fait celui du philosophe. La philosophie n'a pas d'autre origine «. Platon, Théétète, 115 d.
Le sujet pose une question des plus déconcertantes. En effet, alors que l'origine de la philosophie remonte à Héraclite ou à Parménide pour le monde occidental – c'est-à-dire il y a plus de VI siècle ! –, alors que nous n'avons cessé de penser et de philosopher depuis lors, il nous demande si l'étonnement est à la base de l'acte de philosopher. Comme si nous pouvions nous étonner encore après plus de vingt-sept siècles de philosophie. Comme s'il y avait encore des sujets inexplorés qui provoqueraient encore en nous un étonnement nouveau. Les philosophes ne parlent-ils pas toujours de la même chose ? Ne pensent-ils pas toujours les mêmes sujets ? De quoi pourraient-ils bien s'étonner ? Qu'est-ce que l'étonnement si après tous siècles il agit encore en nous ? Et comment peut-il être la « base « de la philosophie ? Enfin, la philosophie est-elle un « acte « comme le présuppose le sujet ?  
  • I) L'étonnement est la base de la philosophie.
a) Les habitudes s'acquièrent avec le temps. b) L'étonnement est la première vertu philosophique. c) De l'étonnement naît la curiosité.
  • II) S'étonner n'est pas à la base de l'acte de philosopher.
a) Tout acte de connaissance obéit à une nécessité pratique. b) La connaissance dérive du désir. c) Connaître c'est d'abord se rassurer.
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« - « S'étonner, voilà un sentiment qui est tout à fait celui du philosophe.

La philosophie n'a pas d'autre origine ».Platon, Théétète, 115 d.

- « c'est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher »Descartes. Plus que la base, l'étonnement EST l'acte même de philosopher. 4.

La philosophie n'a pas toujours été.

A l'origine, les Grecs ont commencé à penser devant le spectacle de la nature.Devant les phénomènes, devant la profusion des choses, devant leur beauté, ils ont tenté d'en saisir le principe.Émerveillés par un tel spectacle, ils ont voulu en connaître la cause.Dans un premier temps, pour répondre à leurs interrogations, ils ont forgé des mythes.

C'est pourquoi tous lesmythes grecs sont si importants, ils sont les embryons de la pensée grecque.

La Théogonie de Hésiode, L'Iliade oul'Odyssée mettent en œuvre un rapport au monde, aux éléments, aux dieux et à l'être que n'auront de cesse derepenser les penseurs grecs.Par exemple, pour expliquer cette chose qui est sous nos yeux – la nature – le mythe crée une théogonie.

Ainsi, lanature – Physis – est l'état d'implication fécond de deux dieux, Ouranos et Gaia.

Le ciel et la terre.

Ces dieux sont àl'origine de toute chose qui est sur terre : tout ce qui est a été conçu par eux, par leur accouplement.

Ces dieuxeux-mêmes sont les enfants d'Abîme – Chaos.Le mythe ne dit donc rien et il dit tout.

Il ne pense pas en profondeur le Chaos, la Physis et la terre et en mêmetemps il structure toute une pensée naissante.

C'est en partant du mythe que les Grecs ont commencé à penser.Les notions grecques, avant d'être des noms communs furent des noms propres, ceux de dieux qui formaient lemonde.

Kronos, Chaos, Gaia, Ouranos, et bien d'autres encore.Puis, un jour, le mythe ne leur a plus suffi.

Ils ont donc cherché au cœur même de ce qui, pour eux, est, au cœur dela physique, des explications moins merveilleuses.

Les premiers penseurs grecs furent donc des « physikoi », des« physiciens ».De là est née l'interrogation proprement philosophique, qui consiste à s'interroger rationnellement – et non plus demanière mythique.

La philosophie est donc belle est bien l'acte même de s'étonner.

Conclusion : Non seulement à la base, mais encore il EST l'acte même de philosopher ! Et le mot « acte » fait de laphilosophie un agir.

La philosophie est une activité qui trouve sa source dans l'étonnement, une praxis – un actequi trouve sa finalité en lui-même – qui n'existerait pas sans l'étonnement initial.

« Ce fut l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques.

Audébut, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s'avançant ainsi peu à peu, ilscherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et desétoiles, enfin la genèse de l'Univers.

Apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance(et c'est pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe est composé demerveilleux).

Ainsi donc, si ce fut pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à laphilosophie, il est clair qu'ils poursuivaient la science en vue de connaître et non pour une fin utilitaire.

Ce qui s'estpassé en réalité en fournit la preuve: presque tous les arts qui s'appliquent aux nécessités, et ceux quis'intéressent au bien-être et à l'agrément de la vie, étaient déjà connus, quand on commença à rechercher unediscipline de ce genre.

Il est donc évident que nous n'avons en vue, dans la philosophie, aucun intérêt étranger.Mais, de même que nous appelons homme libre celui qui est à lui-même sa fin et n'est pas la fin d'autrui, ainsi cettescience est aussi la seule de toutes les sciences qui soit libre, car elle seule est sa propre fin.

». »

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