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l'exercice de la réflexion entraîne-t-il le rejet de toute croyance ?

Publié le 17/11/2005

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L'épreuve n'est rien d'autre que l'existence elle-même. Et puisqu'il n'y a pas d'existence sans croyance (en général), l'existence authentique est une croyance passionnée. L'expérience religieuse est la passion de l'intériorité comprise comme tension irréductible entre doute &foi. Alors que la théologie rationnelle tentait de surmonter le doute par une dialectique de la raison et de la foi, Kierkegaard place le doute au coeur de l'expérience religieuse en opposant la raison et la foi. La parole de Dieu elle-même s'évanouit dans le silence de l'intériorité. La foi ne vit plus de la réitération publique de ses incarnations, elle perd la parole de Dieu elle-même s'évanouit dans le silence de l'intériorité. La foi ne vit plus de la réitération publique de ses incarnations, elle perd la parole pour faire place au silence terrible où l'individu ne sait plus distinguer entre le commandement divin et l'intimité personnelle. C'est donc dans « la crainte et le tremblement » que la décision éthique trouvera son fondement. Fondement sans fond... abîme de l'intériorité.

Il est fréquent de souligner que la croyance est toujours irrationnelle, c'est-à-dire peu ou mal fondée. Au contraire, la réflexion se veut à l'écart de tout sentiment, entièrement traversée par une exigence logique. Si les deux attitudes semblent ainsi opposées, doit-on en déduire que l'exercice de la réflexion suppose le rejet de la croyance?

« conquêtes.

A les vouloir toutes, Don Juan sombre dans l'angoisse du rien du tout, de la vacuité.

Puisque l'instant est son plaisir, son plaisir ne dure qu'un instant.

Vivant en prédateur et non en constructeur, Don Juan ne peut jouir que dans l'instant et le particulier et non dans le général et le durable.

A courir trop de proies, le chasseur nerevient qu'avec l'ombre.

L'ironie –présence implicite de l'éthique dans l'esthétique- peut permettre à l'individud'échapper à cette existence inconsistante pour se convertir à l'existence éthique.

L'ironie, définie comme laplaisanterie derrière le sérieux, lui fera prendre conscience que la liberté du vide n'est qu'un vide de liberté.

Et que lechoix est nécessaire, car il est le facteur le plus puissant d'individualisation de sa personnalité.

La volonté del'homme éthique pose le bien et le mal en s'opposant à la velléité de l'homme esthétique.

L'instant qui représentaittout pour l'esthète n'était rien puisqu'il ne servait pas à faire un choix essentiel, existentiel et décisif mais àmaintenir l'individu entre différents possibles.

L'éthicien, homme de bonne volonté, soumet l'existence à l'unité de larègle (le devoir dans la vie conjugale, familiale, professionnelle, confessionnelle, la vie éthique selon Hegel ). Continuité du devoir, fidélité à lui-même et aux autres, il se conforme à l'universel et vit dans la durée.

Si la figurede la vie esthétique est celle du séducteur, celle de la vie éthique prend les traits de l'époux, de l'homme marié.Passage de l'homme à femmes à l'homme d'une femme.

Mais, ce dernier peut bien y trouver quelque joie mais il luiéchappe que l'existence est rebelle à l'alignement.

Ainsi à vouloir pérenniser l'amour dans l'institution du mariage,l'homme éthique met en place les conditions du désamour (édulcoration du sentiment dans la routine).

D'une manièreou d'une autre l'existence rappelle l'homme éthique à sa contingence : l'erreur, la trahison, la souffrance, la maladie,la mort...

rompent le bel édifice de l'existence éthique.

On le verra avec encore plus d'acuité dans la troisième etdernière sphère, la religieuse : exister, n'est pas naviguer sur un long fleuve tranquille ! Mais affronter les tempêtes.Toutes les tempêtes ! Par l'humour, l'individu peut prendre ses distances par rapport à la dérision de l'existenceéthique L'humoriste s'élève au-dessus de tout et de lui-même, il prend conscience de son néant.

Il Sa révision desvaleurs est plus complète que celle de l'ironiste qui jamais ne doutait de son moi et en voulait faire la norme absoluedu monde.

L'ironie voulait marquer la domination absolue de la subjectivité, du moi, ce que ne veut pas l'humour quirit là où attendait des larmes (le sérieux derrière la plaisanterie). L'humour est une prise de conscience de la limite de la condition humaine, de la rencontre entre notre finitude et laconscience de notre éternité.

L'humoriste est celui qui est conscient de l'infirmité de la raison, de l'insuffisante dugénéral pour réaliser toutes les aspiration de l'individu. La foi est le saut qualitatif qui introduit et constitue l'existence religieuse.

Le paradigme de la foi est le dramed'Abraham qui reçut de Dieu l'ordre d'immoler son fils Isaac sur une montagne de Moriyya (« Crainte & Tremblement »).

Scandale absolu.

Injustifiable par la théologie rationnelle, car toute tentative de justification fait de Dieu un donneur de leçon soumettant la foi à l'épreuve, et d' Abraham un ratiocineur spéculant sur les intentions divines.

Le sens de la foi est d'être une obéissance sans condition, envers et contre les certitudes del'homme éthique et au-delà de toute supputation.

L'Absolu est étranger à tout compromis entre foi et raison, foi etmonde : Dieu est étranger à tout ce qui est mondain.

D'un point de vue objectif, sous l'angle du général et de lamorale du stade éthique, fidèle au devoir, la conduite d' Abraham paraît celle d'un meurtrier, même si le meurtre n'est pas accompli (cf.

formalisme kantien).

D'un point de vue moral, on dira d' Abraham qu'il a voulu tuer Isaac . D'un point de vue religieux, qu'il a voulu le sacrifier.

Morale et foi ne se superposent pas : la foi est passion de l'infiniet la morale est raison du fini.

Cette exigence du devoir absolu envers Dieu prime sur la morale et en suspend lavalidité, ce que Kierkegaard appelle la « suspension téléologique de la morale ».

L'homme qui, comme Abraham , opte pour la foi, par le rapport absolu avec l'Absolu répond à l'ordre divin au risque d'entrer en rupture avec lesautres hommes et avec la morale.

Le religieux est le domaine de la solitude.

Celui qui a opté pour la foi est habitépar les mêmes appréhensions qui animèrent Abraham durant son voyage vers la montagne du sacrifice.

La foi n'est pas la condition du bien-être et du bonheur mais incertitude, « Crainte et tremblement », condition terrible du Christsouffrant sa « Passion »...

S'efforcer de devenir chrétien, c'est accepter d'être attisé par la tempête.

Toutes lestempêtes.

Au fond de cette solitude, de cette souffrance, nulle voix humaine.

Il n'y a guère que l'angoisse qui soitune certitude.

La foi est à la fois certitude angoissée et angoisse certaine d'elle-même.

Croire ou ne pas croire, telleque la question que pose Kierkegaard .

La foi est décision, incertitude inhérente au choix subjectif, vérité pour moi : « Il s'agit de trouver une vérité qui soit une pour moi, de trouver l'idée pour laquelle je veux vivre ou mourir ». Puisque l'existence est désespérée (le désespoir naît de l'excès ou du manque de possibilité qui s'offre au moi danssa confrontation à l'être), la foi est une espérance désespérée envers celui à qui tout est possible: « Espérant contre toute espérance, il crut... » dit saint Paul d' Abraham , le Chevalier de la foi (« Epîtres aux romains ») Elle est un mouvement en vertu de l'absurde, car c'est précisément lorsqu'il n'y a plus de raison de croire qu'elle prendtout son sens et sa valeur.

C'est pourquoi la foi ne se prouve pas, elle s'éprouve dans l'épreuve sans que jamais onpuisse savoir qu'il s'agit bien d'une épreuve.

L'épreuve n'est rien d'autre que l'existence elle-même.

Et puisqu'il n'y apas d'existence sans croyance (en général), l'existence authentique est une croyance passionnée.

L'expériencereligieuse est la passion de l'intériorité comprise comme tension irréductible entre doute &foi.

Alors que la théologierationnelle tentait de surmonter le doute par une dialectique de la raison et de la foi, Kierkegaard place le doute au coeur de l'expérience religieuse en opposant la raison et la foi.

La parole de Dieu elle-même s'évanouit dans le silence de l'intériorité.

La foi ne vit plus de la réitération publique de ses incarnations, elle perd la parole de Dieu elle-même s'évanouit dans le silence de l'intériorité.

La foi ne vit plus de la réitération publique de ses incarnations,elle perd la parole pour faire place au silence terrible où l'individu ne sait plus distinguer entre le commandementdivin et l'intimité personnelle.

C'est donc dans « la crainte et le tremblement » que la décision éthique trouvera son fondement.

Fondement sans fond...

abîme de l'intériorité.

Mais le paradoxe ne s'arrête pas là.

Car une existencelivrée à l'angoisse en recevrait encore la signification.

Kierkegaard rappelle que la foi est espérance.

La révélation chrétienne, distincte du spiritualisme païen, appréhende le sentiment de culpabilité comme la conscience d'une fautecommise envers Dieu .

Mais le sens du péché est aussi celui de la rédemption.

La foi apporte donc l'heureuse espérance du salut et le sentiment intime de la béatitude.

D'où la « contradiction religieuse : se trouver sur 70000. »

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