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L'héritage antique (d'Athènes à Rome) ?

Publié le 04/06/2009

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La « double pulsation antique « comme dit Charles Morazé, marque le point de départ de la grande aventure occidentale. Avec Athènes d'abord le destin de la Grèce s'apparente au destin du monde jusqu'aux conquêtes d'Alexandre, puis le flambeau passe à Rome qui refond l'héritage hellénistique.

Le siècle de Périclès

La civilisation grecque a connu un développement intellectuel prodigieux dans la période classique (Ve et VIe siècles avant Jésus-Christ), alors que son cadre géographique était minuscule et morcelé. La Grèce était divisée en Cités qui, unies pour vaincre les barbares définitivement (bataille de Platée, 27 août 479), se livrèrent sans arrêt ensuite à des rivalités qui opposèrent essentiellement Athènes, Sparte et Thèbes. Arrêtons-nous au sommet de l'histoire d'Athènes, lorsqu'elle est gouvernée par ce surhomme conscient de la conduire à l'un des plus grands moments de l'aventure humaine, Périclès, (vingt ans de paix, vingt ans qui ont permis au Parthénon de grandir, à Phidias de sculpter ses chefs-d'oeuvre, à Thucydide d'écrire la chronique du grand homme et de la grande Cité, 451-431). Périclès est le fondateur de la démocratie athénienne qui sera plus tard systématisée par Aristote. Disciple d'Anaxagore, il tira les leçons de la sagesse grecque : rechercher en tout le parfait équilibre de l'âme et du corps, pratiquer la philosophie sans perdre le goût de l'action. Aristote dira cent ans après : la joie est la plénitude qui se surajoute à l'acte. Mais l'idéal démocratique de Périclès le conduisait à confisquer les biens des propriétaires terriens des cités vaincues pour les redistribuer à des colons athéniens. D'où l'hostilité de toutes les aristocraties terriennes et, en germe, la guerre du Péloponnèse qui est le commencement du déclin pour Athènes. Que reste-t-il de l'enseignement de la Cité ? Un certain nombre de modèles qui vont fortement marquer l'Occident jusqu'à nos jours. Périclès en était d'ailleurs conscient, et il a pu dire (c'est Thucydide qui nous le rapporte) Nous serons dans les temps à venir, comme nous le sommes dès maintenant, objets de l'admiration du monde. Entre deux interminables séries de siècles de nuit barbare, Athènes donne l'exemple de la mesure, du goût, du respect de la personne humaine. Guidée par elle, la Grèce donne au monde ses modèles littéraires éternels, elle invente la tragédie avec Eschyle, Sophocle, Euripide, elle invente la comédie avec Aristophane, elle découvre les secrets de l'éloquence avec Démosthène.

« et la divinité s'incarnant, mais en montrant la divinité attaquée ou déçue et abandonnant l'homme, elle aurait niél'incarnation.

Elle se serait ainsi rendue non pas préchrétienne mais postchrétienne.La culpabilité divine est ineffaçable et l'homme libre doit remplacer les dieux disparus : on discerne ici l'actualité dutragique grec, et ses prolongements dans le théâtre contemporain de Ionesco ou Beckett.Le malheur sans raison, la culpabilité sans crime.

Scandale immédiat, insupportable..., mais si l'on y réfléchit, n'est-ilpas inscrit dans la vie quotidienne, n'est-ce pas lui que proclament tant de faits divers, et qu'admet si facilement,trop facilement, l'opinion? N'est-ce pas lui qu'expriment et dissimulent à la fois la plupart des mythologies, et quiréside au coeur du christianisme lui-même? N'est-ce pas lui, enfin, qui nous livre la ligne profonde de l'histoireoccidentale? Des coupables innocents, c'est absurde.

Un Dieu coupable, c'est monstrueux.

Mais en vérité unmystère plus profond est caché là.

Dieu ou l'homme, lequel est coupable, on l'ignore, mais à travers la tragédie, oncroit deviner qu'ils se sentent coupables l'un de l'autre, coupables de ne plus pouvoir se rejoindre, se confondre,comme ils l'auraient voulu et comme ils le tentèrent, de deux manières bien différentes, à l'aube de l'histoireancienne, puis à l'aube de l'histoire chrétienne.

C'est la trace ineffaçable de cette culpabilité ontologique que portejusqu'à nous la tragédie, et les aventures qu'elle met en scène sont les aspects divers — vus tantôt du côté deshommes et tantôt du côté de Dieu — de cette séparation, de ses conséquences et des efforts toujours manquéspour la surmonter. Le domaine de l'art Dans le domaine de l'art, la Grèce reste la créatrice inégalée du grand art classique, dont les principes pétrissentl'idée du Beau en Occident jusqu'à une date récente.Science du modelé, science des plans : ces langages techniques n'avaient de sens que par rapport à unephilosophie qui les baignait et dont ils étaient les serviteurs.

C'est l'accord par-fait entre ces langages techniques etla philosophie si humaine de l'équilibre, de la mesure, qui a donné la Vénus de Milo ou les chefs-d'oeuvre de Phidiasou Polyclète : la joie de vivre et la volupté exprimées par ces marbres sont cadencées et modérées par la raison,secret du grand art. La philosophie C'est par ses philosophes, cependant, que la Grèce a apporté ses fondements les plus solides à l'Occident :Socrate, Platon, Aristote.Socrate, contre toutes les tyrannies et toutes les oppressions dont l'homme peut se rendre coupable, a affirmé lafidélité nécessaire aux lois sous la forme historique de la Cité athénienne de Solon ou de Périclès.

Socrate nes'adresse qu'à l'individu et soumet tout à la responsabilité personnelle exprimée par l'examen critique.

Cet examenest poussé à l'extrême mais sous l'autorité absolue d'un point fixe que l'on peut appeler le Vrai, le Bien, la Raison.Socrate garde ainsi sa sérénité dans la pire adversité, car mieux vaut subir l'injustice que la commettre.Il restera l'image du « philosophe » pour la suite des siècles.

Platon est le maître de la méthode spéculative qui partdes principes a priori pour en déduire en toute rigueur un système.

L'essentiel de ses enseignements sont repris parAristote, qui a cependant développé une méthode totalement différente : la méthode expérimentale à based'induction et d'analyse à partir des faits.C'est pourquoi Aristote, philosophe de moins grande envergure que Socrate et Platon, est par sa méthode et sonprodigieux sens de la synthèse le véritable ordonnateur de l'héritage classique.

On a pu dire que l'aventureintellectuelle occidentale commençait vraiment avec lui.

C'est pourquoi nous nous arrêterons à un résumé de sonapport sous les angles de la logique, de la morale et de la politique. a ARISTOTE LOGICIENAristote refuse à Platon que nos connaissances puissent venir de la réminiscence (nous aurions contemplé la véritédans une vie antérieure).

Il importe de bien conduire son esprit pour opérer une démonstration déductive correcte.Les distinctions classiques d'Aristote (déduction immédiate, déduction médiate) et sa théorie du syllogisme ontdiscipliné les esprits pour des siècles et ont permis à la réflexion et à la science d'accomplir des progrès impossiblesavant lui.

(Avant lui, les sophistes faisaient jouer leur esprit à vide.) Au même moment, Euclide bâtit sa géométrie. b ARISTOTE MORALISTEAristote a enseigné aux hommes surtout une théorie de la vertu, qui n'est autre que l'ensemble des moyens parlesquels l'homme réalise ce qu'il y a en lui de plus rationnel, donc de plus humain.La vertu est une habitude (un seul acte bon ne suffit pas pour rendre vertueux).

Elle se décompose en vertusdianoétiques (les habitudes qui importent au développement de l'esprit) et les vertus éthiques (celles qui nousmaintiennent dans un juste milieu, elles sont l'effet de la discipline que nous imposons à nos passions). C ARISTOTE POLITIQUEAristote a laissé un monument, sa Politique qui fut l'ouvrage de base de tous les penseurs politiques depuis lors, etcomme le legs de la Grèce, elle-même incapable d'ailleurs de matérialiser plus de quelques années l'idéal défini par leprécepteur d'Alexandre. Pas plus que pour Platon, éthique et politique ne sont des catégories distinctes pour Aristote : le Souverain Bien dela Cité et le Souverain Bien de l'Individu sont intimement liés.

La politique est une morale souveraine » parce qu'elle. »

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