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L'hippocratisme

Publié le 22/02/2012

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Le premier document que l'on rencontre au cours de l'histoire de la médecine est la collection connue sous le nom d'Oeuvres d'Hippocrate, et qui date du milieu du Ve siècle avant Jésus-Christ. Avant cette date, nous n'avons que des fragments épars, aucune doctrine cohérente. Tout a été détruit. L'histoire de la médecine en Occident commence à Hippocrate. On appelle son Oeuvre immense la Collection hippocratique parce que tous ces écrits ne sont pas de la main même d'Hippocrate. Les critiques ont inlassablement tenté de discerner les écrits du maître de ceux de son école. Pour nous médecins, ce problème ne présente pas un intérêt majeur. Ce qui intéresse l'évolution de la médecine, c'est de savoir comment les découvertes, les révolutions scientifiques se sont opérées, en vertu de quels rapports avec les mouvements des peuples, et quelles étaient les connaissances et les limites en un temps donné. Or, nous pouvons affirmer que la pensée d'Hippocrate est bien dans l'Oeuvre d'Hippocrate. Elle y est clairement et abondamment définie. La pensée d'Hippocrate est celle du Ve siècle. L'écho des discussions scientifiques avec les contemporains s'y retrouve aussi. Hippocrate, c'est la médecine nouvelle, qui rompt avec les procédés anciens, les rites religieux et la magie, et qui apporte une méthode, des moyens d'investigation nouveaux, un arsenal thérapeutique abondant.

« qu'entraîne l'action des airs, des eaux et des lieux.

La loi des climats est à la base des constitutions pathologiques. La doctrine des tempéraments est née de ces notions d'interréaction de l'univers sur l'homme.

A une saison, à unclimat donnés correspondent, chez tous les hommes qui en dépendent, des affections toutes marquées du mêmesigne. Le tempérament de chaque individu change à tout instant, et ce changement est une évolution.

C'est pourquoiHippocrate compare l'homme aux saisons : et ceci n'est pas une image poétique, mais indique que tout dans lanature, l'histoire, l'homme, l'univers, passe par des phases de naissance, de croissance, de maturité et de mort.

Lestempéraments évoluent à travers les âges, ils ont une histoire : c'est ce que démontrent les modificationsmorphologiques subies depuis les premiers hommes. Après Hippocrate, la notion de tempérament s'est précisée et le caractère prédominant d'une humeur chez unindividu a donné les tempéraments : sanguin, nerveux, bilieux et atrabilaire. Les théories humorales existaient bien avant Hippocrate ; aux quatre éléments : air, terre, eau, feu, qui président àtoutes les combinaisons de la matière, correspondent quatre qualités : chaud, froid, sec, humide, qui caractérisentles quatre humeurs.

Au temps d'Hippocrate, les humeurs semblent fixées ainsi : sang, pituite, bile jaune, bile noireou, atrabile.

Hippocrate combat les philosophes qui n'admettent qu'une seule humeur.

Le corps est un agrégat desolides et de liquides ; les liquides sont les humeurs ; de l'action des liquides naissent les phénomènes vitaux. La maladie est due à un déséquilibre entre les humeurs ou à un changement de leur qualité.

Leur équilibre est unétat de santé parfaite, qu'on nomme la crase ; mais il ne faut guère se fier à cette crase.

La santé est un étatprécaire : de minuscules défaillances, des perturbations invisibles s'élaborent patiemment dans l'économie, etsoudain c'est le changement brusque, la maladie ; mais celle-ci ne peut être combattue ni attaquée sans grandrisque, et il faut déceler l'histoire de sa soudaine apparition. Alors intervient une grande loi hippocratique : la nature a une tendance naturelle à rétablir l'équilibre perturbé.l'organisme cherche à passer de la dyscrasie, ou perte de l'équilibre humoral, à la crase.

Natura medicatrix : lanature est son propre médecin.

"La nature est le principe de ces réactions qui s'accomplissent dans les maladies etles passions, pour la sauvegarde de la santé et la guérison des maladies, même lorsque la volonté s'y refuse… Lanature est le médecin des maladies.

La nature trouve par elle-même les voies et les moyens, non par intelligence…Le médecin est le serviteur et l'interprète de la nature." Cette tendance naturelle à rétablir l'harmonie s'accomplit au moyen de la coction, phénomène biologique, qui tend àtransformer l'humeur perturbatrice, à la neutraliser, à la cuire, pour pouvoir l'expulser.

Cette expulsion se fait soit pardes voies naturelles, soit par un dépôt en un point quelconque du corps, éruption, abcès, tuméfaction, etc… Ceteffort d'expulsion auquel participe tout l'organisme, c'est la crise. Ces notions de maladie générale qui évolue avec la participation de tout l'organisme, et de maladie locale qui n'estqu'une phase terminale de cette évolution, définissent l'hippocratisme et montrent combien il s'oppose aux notionsde lésion locale cause des maladies. Cette façon de juger la maladie, de saisir tous les phénomènes physiologiques dans leur histoire, nous amène àcomprendre la grande doctrine d'Hippocrate, la prognose.

C'est l'étude du mouvement de la maladie avec son passé,son présent, son avenir.

Le pronostic n'est que le dernier terme de la prognose et ne doit pas être confondu aveccelle-ci. La maladie en soi n'existe pas, il y a le malade.

Il y a un ensemble de mouvements qui découlent les uns des autreset à aucun moment le malade ne présente le même coefficient de symptômes.

Il est soumis à toutes les influencesexternes et internes, celles du passé ancestral comme celles de l'instant présent.

En connaissant tous ces signes,on construit le mouvement de la maladie et on peut alors prédire comment ce mouvement effectuera sa courbe.

Laprognose est l'étude de tous ces signes.

Il faut étudier le mode de vie habituelle, le tempérament, l'alimentation, lesécarts par rapport au type morphologique, les aptitudes, les expressions du visage, les changements des humeurs,sueurs, urines, selles, le sommeil, les songes, etc… L'expression de vitalisme, liée à tous les thèmes touchant l'hippocratisme, a beaucoup varié de sens au cours dessiècles.

Pour Hippocrate, la nature, la physis des philosophes, est un principe unique qui règle l'ordre de tous lesphénomènes, et n'est pas une force déiste extérieure au monde.

Hippocrate pose en principe que la nature estmédicatrice ; il traite de son action, non de son essence : "La nature est une en tout, mais infiniment variée, c'estun agent inconnu dans son essence..." Telles sont les lignes essentielles qui peuvent servir de guide dans cette somme immense qui est l'Oeuvrehippocratique.

Mais bien d'autres aspects de cette Oeuvre ne peuvent être envisagés ici.

Hippocrate donna desdescriptions de la tuberculose pulmonaire et osseuse, découvrit l'auscultation directe (frottements de cuir neuf, râlebulleux, etc…).

Il énonça le principe de l'interchangeabilité des maladies : "Ceux qui sont atteints de fièvre quarte nesont pas atteints d'épilepsie.

Mais s'ils sont atteints d'épilepsie et prennent la fièvre quarte, celle-ci les fait guérir decelle-là." (Aphorismes).

Nous savons qu'actuellement, nous obtenons la guérison de déments paralytiques générauxen leur inoculant la malaria.

Hippocrate déjà notait (Épidémies) : "Alcippe était atteint d'accès de manie.

A la suite. »

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