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L'historien peut-il être objectif ?

Publié le 17/01/2022

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L'histoire faite par un historien ne peut être objective au sens strict, mais l'historien peut être ( il le doit !) objectif au sens commun du terme c'est à dire impartial. En dépit de tout ceci il reste une possibilité d'une histoire objective. Les historiens travaillent en commun ce qui permet la rectification des thèses, la méfiance à l'égard d'une sensibilité propre s'accroît. La multiplicité des interprétations n'est pas un mal en ce qu'elle reflète la multiplicité des points de vue quand l'événement se déroulait. Une autre méthode en faveur du travail historique, et non la moindre est le recoupement en aveugle de diverses études menées par diverses équipes qui aboutissent sans concertation à la même connaissance historique. Bien que la raison du plus grand nombre ne soit pas le meilleur (ici la vraie), on peut ici supposer que si les recherches ont été menées aussi scientifiquement que possible que leur conclusion est au minimum incomplète. Après avoir discuter de la connaissance historique et avoir conclu qu'elle ne peut être au maximum, vu les facteurs minimalisants dus au sujet même, qu'une connaissance rationnelle déduite de faits lacunaires et somme toute assez imprécise et incomplète. Combien de points flous forment ''les mystères de l'histoire''. Examinons maintenant, en développant ce qui précède, le pourquoi de l'histoire. Pourquoi les hommes ont-ils une histoire?

L'histoire semble pouvoir se définir comme la connaissance vraie du passé. Dès lors si l'histoire est bien une science, une science humaine, et qu'elle a une fécondité cognitive et gnoséologique, il semble bien qu'en vue de l'obtention de la vérité l'historien doive être objectif. Cependant, si l'historien s'occupe du passé, il faut bien remarquer que le passé ne se donne jamais directement à lui. Il est l'effet de la rétrodiction, c'est-à-dire témoignage que ce soit des personnes ayant vécu les évènements ou bien par l'interprétation qu'il peut faire des traces dans le sol, pour les archéologues, ou des faits qui lui sont proposé. Or si les témoignages que l'historien recueille peuvent déjà ne pas être objectif se doit-il pourtant lui, dans son travail d'enquête d'être objectif. Pourtant, si nous nous situons en science humaine, il ne faut pas oublier la part justement humaine et donc faillible de l'histoire, du reste comme les sciences dures aussi. En effet, nous pourrions prendre l'exemple de Soboul voyant dans les Sans-culottes la préformations des camarades communistes. L'histoire semble ne pas pouvoir obtenir l'objectivité exigible pour une science recherchant la vérité. Faut-il la condamner ? Peut-être pas si l'on considère que l'objectivité dans toute science est un idéal ce qui explique la valeur toujours croissante de la recherche ; non plus si l'on considère le travail du scientifique au sein d'une équipe, d'un groupe critique. La communauté devient alors le gage de son objectivité. En ce sens, bien plus que l'objectivité de l'histoire c'est la possibilité de l'histoire comme science qui est ici posée.

« a pu dire que « l'histoire de France de Michelet nous apprend plus de choses sur Michelet lui-même que sur la France » ! Raymond Aron a bien mis en lumière la subjectivité de la connaissance historique.

Pour lui, la réalité historique est « équivoque et inépuisable ».

Valéry dit que l'histoire « justifie ce que l'on veut ».

Dans sa richesse hétéroclite, il y a toujours de quoi justifier n'importe quelle position a priori de l'historien.

L'historien se projette dansl'histoire avec ses valeurs et ses passions.

Il ne saurait survoler l'histoire, la constituer du point de vue de Sirius, caril est homme lui-même, il vit dans l'histoire, il appartient à une époque, à un pays, à une classe sociale.

Il est lui-même prisonnier du cours de l'histoire.

L'histoire science (l' « Historie » disent les Allemands) est un acte de l'historien et cet acte lui-même un événement historique, il appartient à la réalité historique (« Geschichte »).

C'est pourquoi toute science historique, elle-même moment de l'histoire, serait condamnée à une relativité, à unesubjectivité irrémédiable : « La conscience de l'histoire est une conscience dans l'histoire. » Ceci exclut toute possibilité de tirer de l'histoire des « leçons ».

Car l'historien ne tire pas sa philosophie ou sa morale de ses connaissances historiques.

Tout au contraire il constitue sa vision de l'histoire à partir deperspectives philosophiques, morales politiques qui la précèdent et se projettent en elle.

Il en est de l'histoirecomme de la mémoire individuelle ; c'est à partir des « visées », des projets présents –dirigés vers l'avenir- que les individus et les peuples reconstituent leur passé.

L'histoire subjective serait donc inévitable- et par là même, osaientdire les historiens allemands au temps du nazisme, légitime.

« Chaque génération se forme sa propre conception historique selon ses nécessités nationales. » Cet antirationalisme, d'ailleurs, est lui-même un fait historique.

Il reflète l'époque troublée qui est la nôtre.

LeXIX ième pouvait se permettre un idéal d'objectivité parce que, malgré la révolution de 1848 et la guerre de 1870,ce fut un siècle relativement stable.

Comme l'écrit P.

H.

Simon : « Entre le canon de Waterloo et celui de Charleroi, l'Europe a connu 99 ans de paix relative. » Au contraire, notre siècle est beaucoup trop historique pour se permettre d'être objectivement historien.

Le mot histoire aurait communément évoqué, il y a cent ans, dans un testassociatif, les mots archives, documents, bibliothèque, tandis que pour nous il évoquerait : révolution, torture,bombes atomiques.

On comprend dès lors que Marrou puisse écrire : « L'histoire est la réponse… à une question que pose au passé mystérieux la curiosité, l'inquiétude, certains diront l'angoisse existentielle. » Mais sans vouloir minimiser cette découverte contemporaine de la subjectivité historique, il nous reste àl'interpréter.

Loin d'en tirer parti pour rejeter l'idéal d'objectivité rationnelle formulé (en termes peut-être tropétroits) par Langlois et Seignobos , nous la mettrions volontiers au service de l'idéal rationaliste.

La prise de conscience des difficultés extrêmes de l'objectivité en histoire est pour l'historien une invitation à redoubler deprécautions, une mise en garde contre lui-même.

La prise de conscience de la subjectivité peut alors êtreconsidérée comme un moment dans la conquête de l'objectivité.

Si Langlois & Seignobos n'ont pas soupçonné toutes les difficultés de la tâche, n'ont pas reconnu tous les pièges de l'irrationnel, nous ne dirons pas qu'ils furenttrop rationalistes mais qu'ils ne le furent pas assez.

Et si toute perspective historique (comme chacune desgéométries possibles) implique inévitablement un système de postulats, en « explicitant autant qu'il le peut ses postulats », l'historien accomplit un progrès vers la rigueur scientifique.

Comme Marrou l'a brillamment montré, la découverte de la subjectivité historique, bien loin de légitimer le truquage des matériaux de l'histoire, doit donner àl'historien le sentiment plus vif de sa responsabilité, et lui imposer l'honnêteté la plus stricte. TRANSITION Cette analyse n'est-elle pas démentie par toute une tradition historique ? Les historiens n'ont-ils pas parfoisconstruit l'histoire à la lumière de leur propre idéologie, convictions et sensibilité ? Et quand bien même les faitshistoriques seraient soigneusement et objectivement attestés, selon quels critères décider de leur véritableimportance ? Cette importance des faits ne procède-t-elle pas d'un choix de fait partisan ? Pour étayer et étoffer votre devoir: La connaissance historique est-elle objective ? L'homme est le seul être de la nature a avoir une histoire qui est différente de l'évolution de sa propre espèce.

L'ambiguïté du terme ‘‘histoire'', comme nous le rappelle R.Aron, vient du fait ‘‘qu'en français le même mot, s'applique àla réalité historique et à conscience que nous en avons''.

Deux types de problèmes sont posés par l'histoire: primo,l'histoire comme connaissance, discipline intellectuelle, d'ou un problème d'épistémologie et la question l'histoire est-elle une science ? Secondo l'histoire comme réalité vécue d'ou un problème existentiel et les questions pourquoil'histoire, et l'histoire a-t-elle un sens ? La connaissance historique est la connaissance du passé de l'homme.

L'histoire est l'une des dimensions de lamémoire collective elle est de ce fait un aspect des ‘‘des cultures nationales'' et contribue a une identité propre.

Si,par exemple la France et l'Espagne n'ont pas la même culture c'est bien parce qu'elles n'ont pas la même histoire.

Ladéfinition proposé par l'historien découle de plusieurs présupposés.

Seul l'homme a une histoire, il n'y a pas d'histoire. »

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