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L'IDÉE VRAIE, EST-CE L'IDÉE QUI RÉUSSIT ?

Publié le 09/02/2004

Extrait du document

Le pragmatisme, avec W. James, soutient que le seul critère de la vérité est le succès. La pensée est au service de l'action. Les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir : l'idée vraie c'est celle qui paie le mieux, celle qui a le plus de rendement, qui est la plus efficace.Pour apprécier la valeur de cette théorie, il faudrait savoir quel sens donner aux formules de James. L'idée vraie c'est l'idée utile. Mais que veut dire « utile «? Faut-il prendre le mot au sens de vérifiable ? En ce cas, le pragmatisme est très acceptable. Descartes lui-même, si attaché qu'il fût aux « idées innées « et aux évidences pures, reconnaissait qu'il se rencontre « beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent et dont l'événement le doit punir bientôt après s'il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet touchant des spéculations qui ne produisent aucun effet «.
  • Parties du programme abordées :
- L'histoire. - Théorie et expérience. - La vérité.
  • Analyse du Sujet : Une formulation assez étrange et provocatrice qui dissimule une interrogation sur la nature, l'essence de la vérité et son rapport avec l'action couronnée de succès. Celle-ci est nécessairement inscrite dans le temps ; la vérité Pest-elle aussi ?
  • Conseils pratiques : Appuyez-vous sur des connaissances solides. N'omettez pas de rappeler l'analyse de Leibniz distinguant les vérités de raisonnement, nécessaires et dont l'opposé est impossible, et les vérités de fait, contingentes et dont l'opposé est possible.
  • Bibliographie :
Platon, La République, Garnier-Flammarion. Leibniz, Nouveaux Essais, Garnier-Flammarion. Hegel, La philosophie de l'histoire, Vrin. Nietzsche, La volonté de puissance, Trident. Mill, L'utilitarisme, Garnier-Flammarion. Foucault, Les Mots et les Choses, Gallimard.
  • Difficulté du sujet : ***
  • Nature du sujet : Pointu

« Le pragmatisme, avec James , soutient que le seul critère de la vérité est le succès.

La pensée est au service de l'action.

Les idées ne sont que des outils dont nous nous servons pour agir : l'idée vraie c'estcelle qui paie le mieux, celle qui a le plus de rendement, qui est la plus efficace. Pour apprécier la valeur de cette théorie il faudrait savoir quel sens donner aux formules de James . L'idée vraie c'est l'idée utile.

Mais que veut dire « utile » ? Faut-il prendre le mot au sens de vérifiable ? En ce cas le pragmatisme est très acceptable.

Descartes lui-même, si attaché qu'il fût aux « idées innées » et aux évidences pures, reconnaissait qu'il se rencontre « beaucoup plus de vérité dans les raisonnements que chacun fait touchant les affaires qui lui importent et dont l'événement le doit punirbientôt après s'il a mal jugé, que dans ceux que fait un homme de lettres dans son cabinet touchant desspéculations qui ne produisent aucun effet. » Malheureusement le mot « utile » tel qu'il est employé par les pragmatistes a le sens le plus large et le plus vague.

James n'a jamais rien fait pour en dissiper l'équivoque : « Ce qui est vrai c'est ce qui est avantageux de n'importe quelle manière. » Ainsi une loi physique ou chimique est vraie si elle a des applications techniques fécondes.

Mais aussiune croyance politique est vraie si elle me donne « bonne conscience », si elle me justifie ; une théorie philosophique est vraie si elle calme mes inquiétudes, si elle assure « mon confort intellectuel », une religion est vraie si elle est consolante, si elle me permet de m'améliorer moralement.

L'idée de Dieu estcomme toutes les autres idées, elle n'est vraie que si elle est rentable et James déclare sans ambages :« Dieu est une chose dont on se sert.

».

La religion n'a pas de valeur en soi, en tant qu'activité désintéressée de l'es¬prit, mais elle en a une en tant qu'elle permet d'exercer une action pratique. « Je dois d'abord vous rappeler ce fait que posséder des pensées vraies, c'est, àproprement parler, posséder de précieux instruments pour l'action.

Je dois aussi vousrappeler que l'obligation d'acquérir ces vérités, bien loin d'être une creuse formuleimpérative tombée du ciel, se justifie, au contraire, par d'excellents raisonstechniques. Il n'est que trop évident qu'il nous importe, dans la vie, d'avoir des croyances vraiesen matière de faits.

Nous vivons au milieu de réalités qui peuvent nous être infiniment utiles ou infiniment nuisibles.

Doivent être tenues pour vraies, dans lepremier domaine de la vérification, les idées nous disant quelle sorte de réalités,tantôt avantageuses pour nous, tantôt funestes, sont à prévoir.

Et le premier devoirde l'homme est de chercher à les acquérir.

Ici, la possession de la vérité, au lieu,tant s'en faut ! d'être à elle-même sa propre fin, n'est qu'un moyen préalable àemployer pour obtenir d'autres satisfactions vitales […]. Mais, maintenant, que faut-il entendre par « l'accord » que la définition couranteexige à l'égard de la réalité ? C'est ici que le pragmatisme et l'intellectualismecommencent à se fausser compagnie.

Le fait d'être « d'accord », au sens le plus largedu mot, avec une réalité, ne peut être que le fait, ou bien d'être conduit tantôt toutdroit à elle, tantôt dans son entourage, ou bien d'être mis en contact effectif etagissant avec elle, de façon à mieux opérer soit sur elle-même, soit sur unintermédiaire, que s'il y avait désaccord […] J'en viens donc à dire, pour résumer toutcela : « le vrai » consiste tout simplement dans ce qui est avantageux pour notrepensée, de même que « le juste » consiste simplement dans ce qui est avantageuxpour notre conduite.

» James , « Le pragmatisme ». La conception pragmatiste de la vérité vient de ce que James subordonne la pensée à l'action.

La réussite de celle-ci devient dès lors le juge de la vérité ou de la faussetéde nos « croyances » ou idées.

Cette vision utilitariste de la vérité s'opposeabsolument à la conception spéculative des philosophes grecs, et d'une manièregénérale à ce que James appelle l' « intellectualisme », c'est-à-dire une définition de la vérité comme simple contemplation du réel :la vérité ne satisfait pas une exigence. »

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