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L'ignorance est-elle une excuse ?

Publié le 05/04/2005

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Peut-on considérer le sujet comme responsable ?  Le propre de l'erreur est de ne pas savoir que l'on est erreur : il est dès lors difficile de reprocher à quelqu'un de se tromper, s'il le fait en toute bonne foi.  On ne peut dissocier la condition de sujet d'une tâche d'une identification au savoir qui fasse de nous, précisément, le sujet de telle tâche particulière : celui qui ne sait pas n'est pas sujet de son action.  Celui qui agit mal par ignorance est à distinguer de celui qui agit mal sciemment. Le mal serait conscience du mal. On peut comprendre que quelqu'un se trompe par erreur : sans le savoir on ne peut assumer la responsabilité _Platon dit qu'on ne fait le mal que par ignorance du bien. Si l'on juge l'ignorant irresponsable _en droit on dit qu'il est excusé_  on ne peut lui reprocher ces actes.  Ce qui nous oblige à réfléchir sur le problème du mal. Faut-il, pour rendre compte du mal, nécessairement  invoquer  l'hypothèse d'un mal radical et d'une intention mauvaise? Dans la Constitution française on dit que nul ne doit ignorer la loi.

Celui qui est ignorant ne sait pas ce qu’il fait  ou ne veut pas ce qu'il fait. Dès lors, il ne peut être tenu pour responsable, on dit qu’il est excusé ou irresponsable. De plus, l’ignorant ne sait pas qu’il commet une erreur ou une faute. Donc, peut-on lui reprocher ses erreurs ? Toutefois, on peut, par mauvaise foi, se réfugier dans l’ignorance pour se déresponsabiliser. Tout devient alors excusable et aucune responsabilité ne peut plus être imputée. Mais ceci ne revient-il pas à faire de l'homme un être sans conscience, sans raison donc sans dignité ? On peut donc lui reprocher de se complaire dans l’ignorance au point d’en oublier ses devoirs envers lui-même et autrui. Si l’ignorance n’est pas toujours pardonnable, elle ne peut que rarement servir d’excuse. Alors l’ignorance est-elle vraiment une excuse ? Que quoi puis-je être excusé d'ignorer ? Nul n'est sensé ignorer la loi dit le Code pénal...

Nous montrerons, dans un premier temps, que pour un être capable de connaître, l’ignorance ne peut être totalement excusable; ensuite, en quoi l’ignorance peut valoir comme excuse; et enfin, qu’il parait clair de penser que l’ignorance ne peut tout excuser tout simplement car l’ignorance elle-même n’est pas excusable.

« L'ignorant est quelqu'un qui ne sait pas ce qu'il fait (au sens où il ne veut pas ce qu'il fait).

Dans ce cas, il n'est pas totalement responsable, on dit qu'il est excusé.

En outre, l'ignorant ne sait pas qu'il est dans l'erreur.

Dèslors peut-on lui reprocher ses erreurs ? Cependant, on peut se réfugier dans l'ignorance pour tout excuser ( fautes,échecs et erreurs) ; tout devient alors excusable.

Mais ceci revient à nier le fait que l'homme est capable depenser, de connaître.

On peut donc lui reprocher de se complaire dans l'ignorance au point d'en oublier ses devoirs.Si l'ignorance n'est pas toujours excusable, elle ne peut que rarement servir d'excuse.

Alors l'ignorance est-elle uneexcuse ?Nous verrons d'abord comment, pour un être capable de connaissance, l'ignorance ne peut être entièrementexcusable puis en quoi l'ignorance peut tout de même excuser nos erreurs et nos fautes et enfin qu'il parait évidentde penser que l'ignorance ne peut tout excuser tout simplement car l'ignorance elle-même n'est pas excusable.

Tout d'abord, l'homme a le devoir de connaître car il est doué de raison, il ne peut se contenter de l'ignorance car celle-ci serait une solution de facilité.

S'il naît ignorant, il a tout de même le pouvoir de connaître (lepouvoir de sortir de son ignorance en quelque sorte).

Même si la connaissance ne lui a pas été transmise, il a lepouvoir de réflexion.

L'homme n'est pas fait pour rester dans l'ignorance.

De plus, l'inconscience ne peut pas être une excuse.

La conscience est psychologique ( prendre conscience dequelque chose) mais aussi morale ( conscience qui juge).

Posséder la conscience, c'est être capable de se jugersoi-même ; Alain disait « toute conscience est implicitement morale ».

Dire que l'on pense, c'est pouvoir sedemander ce que l'on doit penser (c'est être capable de se réfléchir quant à la valeur de ses actes).

Pour Alain,immoralité, c'est le refus de la conscience, c'est l'inconscience.

L'inconscience est ce qui n'est pas excusable carl'homme ne doit pas se subir lui-même, il doit au contraire soumettre ses émotions à sa volonté.

On ne peut en touscas excuser un homme qui refuse de penser.

Il est également non légitime de se réfugier derrière l'ignorance : l'homme est libre donc responsable.

Lamauvaise foi pour nier sa liberté dans le but de ne pas vouloir assumer ses responsabilités n'est pas en soi unesolution.

Dans le cas de l'ignorance simulée ou volontaire, on se pense ainsi soi-même comme une chose incapablede penser (et donc soumise à des nécessités).

L'ignorance n'est dont pas une excuse au premier abord mais si elle est prise comme prétexte, elle peutêtre une excuse légitime et ainsi atténuer la responsabilité.

Toute ignorance n'est pas coupable.

En effet, l'ignorance fait partie de la nature humaine.

Exemple del'enfant qui découvre le monde, manque d'expérience.

On retrouve cette situation également dans le cas d'uncommencement de carrière...Parce que la connaissance humaine est limitée, on ne peut pas tout connaître.

On nepeut pas reprocher à un savant de ne pas tout savoir (exemple des extra-terrestres où l'on manque d'expérience).En ce sens, toute compétence est nécessairement spécialisée, on ne peut alors savoir tout sur tout.

Lacompétence impose obligatoirement la limitation.

Un médecin ne connaît pas forcément l'astronomie.

L'ignorant est en quelque sorte prisonnier de son ignorance.

Il est le jouet de son ignorance car il ignore en faitqu'il est ignorant.

Il tombe ainsi dans l'erreur ; contrairement à Socrate qui disait « Je ne sais qu'une chose, c'estque je ne sais pas » et qui par le doute et la discussion (car « de la discussion jaillit la lumière »), parvenait à nepas se tromper.

Mais dans le cas évoqué précédemment, l'ignorant est excusé.

On peut reprendre l'imageplatonicienne pour expliciter cette idée : Un homme né dans l'ignorance est enchaîné dans une caverne (il n'a alorsvu que des ombres) ; par suite, il va prendre les ombres pour la réalité et l'apparence pour l'être.

Peut-on dès lorslui reprocher de n'avoir vu que des ombres ? Il faut alors impliquer le fait que se tromper, c'est aussi être trompé.

Si l'ignorant n'est pas responsable, il est pas responsable non plus de ses erreurs.

S'il ne sait pas, il ne peut passavoir ce qu'il fait.

Comme le disait Platon « On ne fait le mal que par ignorance du bien ».

Le plaisir n'est quel'apparence du bien : l'ignorant fait le mal car il y trouve une satisfaction (du plaisir) et il croît alors que ce plaisirest son bonheur.

Le plaisir peut très bien nous tromper et la satisfaction immédiate de ses passions ainsi que leplaisir immédiat du corps ne constituent pas toujours notre bonheur réel.

Mais, ici, on peut se demander si toute ignorance est excusable et si l'ignorance peut tout excuser.

L'ignorance n'excuse pas l'erreur, notamment l'erreur du jugement.

Le jugement est libre car on peut. »

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