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L'imagination joue-t-elle un rôle dans la connaissance ?

Publié le 23/03/2004

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Il en trouve un exemple chez Faraday: "Faraday n'était pas mathématicien, mais il ne différait des mathématiciens que par l'expression de sa pensée, par l'absence de symboles dans l'analyse. "Faraday voyait, par les yeux de son esprit, des lignes de forces traversant tout l'espace où les mathématiciens voyaient des centres de force s'attirant à distance" (Maxwell). Une nouvelle période s'ouvrit pour la science physique à la suite de Faraday; et quand Maxwell eut traduit dans le langage mathématique les idées de son maître, les imaginations scientifiques s'emplirent de telles visions dominantes. La précisions de plus en plus grande demandée à la figuration des modes de l'énergie, à la volonté de voir ont fait apparaître des constructions hypothétiques d'un intérêt logique et psychologique immense." On peut se demander si le concept même de vérité est réellement indispensable, s'il ne s'agit pas d'une idée dont il vaudrait mieux se débarrasser. En effet, elle ne semble pas s'imposer dans la pratique courante, dans l'expérience quotidienne de la vie, où nous usons d'autres critères de réussite et d'efficacité. La perception sensorielle, l'expérience, sont-elles les garanties fiables ou exclusives de la vérité ? La vérité a-t-elle besoin de preuves pour être vérité ? Ne risque-t-on pas de confondre certitude et vérité ? La vérité intervient dans notre existence la plus quotidienne, même si elle reste en elle-même un sujet d'interrogations, même si elle semble parfois nous empêcher d'agir.

Il est trop aisé de condamner l'imagination au nom d'une opposition entre perception et connaissance. Retrouver la vertu positive de l'imagination, c'est lui accorder qu'elle peut précéder et aider à la connaissance, plutôt que lui être inférieure. Dès lors, l'imagination est de nature équivoque : simple reproduction ou invention poétique, illusion ou intelligence.

« « ...

Devant le réel le plus complexe, si nousétions livrés à nous-mêmes c'est du côté dupittoresque, du pouvoir évocateur que nouschercherions la connaissance; le monde serait notrereprésentation.

Par contre si nous étions livrés toutentiers à la société, c'est du côté du général, del'utile, du convenu que nous chercherions laconnaissance; le monde serait notre convention.

Enfait la vérité scientifique est une prédiction, mieux uneprédication.

Nous appelons les esprits à laconvergence en annonçant la nouvelle scientifique, entransmettant du même coup une pensée et uneexpérience, liant la pensée à l'expérience dans unevérification: le monde scientifique est donc notrevérification.

Au-dessus du sujet, au delà de l'objetimmédiat la science moderne se fonde sur le projet.Dans la pensée scientifique la méditation de l'objet parle sujet prend toujours la forme du projet. [...] Déjà l'observation a besoin d'un corps deprécautions qui conduisent à réfléchir avant de regarder, qui réforment du moins la première vision de sorte que ce n'est jamais la premièreobservation qui est la bonne.

L'observation scientifique est toujours une observationpolémique; elle confirme ou infirme une thèse antérieure. Naturellement dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractèrepolémique de la connaissance devient plus net encore.

Alors il faut que le phénomène soittrié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments...

Or les instruments ne sont que desthéories matérialisées.

Il en sort des phénomènes qui portent de toute part la marquethéorique..

» Gaston BACHELARD Bachelard a contribué à donner à l'épistémologie française ses lettres de noblesse, en particulier en déclarant dès les premières pages de « La formation de l'esprit scientifique » (1938) : « C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. » Bachelard s ‘est battu contre deux idées fausses portant sur les sciences, répandues dans le public.

D'une part, celle qui veut que le savant arrive pour ainsi dire l'esprit « vierge » devant les phénomènes à étudier, d'autre part celle qui voit le développement des sciences comme une simple accumulation de connaissance, un progrès linéaire. En affirmant cette citation, il souhaite montrer les difficultés inhérentes à l'acte même de connaître.

Les obstacles à une connaissance scientifique ne viennent pas d'abord de la complexité des phénomènes à étudier, maisdes préjugés, des habitude de savoir, des héritages non interrogés.

« Quand il se présente à la culture scientifique, l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.

» La première bataille à livrer pour accéder à la connaissance scientifique est donc une bataille contre soi-même,contre le sens commun auquel le savant adhère spontanément.

C'est une bataille contre l'opinion : « L'opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissance.

» Ainsi les travaux de Bachelard peuvent-ils être compris comme une « psychanalyse de la connaissance ». Mais il va plus loin : « En fait on connaît toujours contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même fait obstacle à la spiritualisation. » Non seulement nous avons à nous défendre des préjugés communs, mais aussi des connaissances scientifiques antérieures.

Bachelard a su se rendre très attentif aux périodes de crise et de révolution scientifique, celles où l'on passe d'une théorie à une autre, d'un système à un autre, d'une méthode à une autre.

Si « La Formation de l'esprit scientifique » est consacrée aux obstacles premiers et naturels de la connaissance scientifique, « Le Nouvel Esprit Scientifique » s'interroge sur les révolutions scientifiques contemporaines.

La relativité Einstein ienne, la naissance de la mécanique ondulatoire, l'émergence des mathématiques axiomatiques sont le résultats d'efforts pour penser « contre une connaissance antérieure », mais cette dernière prend alors moins l'aspect de nos préjugés naturels que de notre héritage scientifique, qu'il faut reconsidérer et réformer. Or, en prenant un exemple peu Bachelard ien, on aimerait illustrer le propos de l'auteur : « Il y a rupture et non pas continuité entre l'observation et l'expérimentation. » En effet, si la science moderne prend naissance avec l'apparition de l'expérimentation, la croyance en l'observation, en l'expérience première et en ses prétendus faits estl'obstacle premier et majeur à la connaissance rationnelle. L'exemple le plus célèbre et le plus célébré reste le dispositif expérimental par lequel Galiléé , à l'aube du XVII ième, parvint à établir correctement la loi de la chute des corps.

Pour étudier cette chute des corps, Galilée ne se. »

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