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L’innovation technique répond- elle toujours à nos besoins ?

Publié le 13/04/2023

Extrait du document

« Dissertation : L’innovation technique répond- elle toujours à nos besoins ? En passant à la stature bipède, l'homo sapiens sapiens a vu sa main se libérer, entraînant conjointement une préhension d’éléments du réel, ainsi qu'une modification profonde de la structure cérébrale.

Ceci a impliqué que la main puisse désormais agir sur le réel, faisant d'elle un outil technè) mettant ce dernier en demeure, à disposition.

Au premier sens, la technique c'est donc déjà cette main humaine comme moyen de parvenir à ses fins, comme moyen d’obtention d’une certaine satisfaction de ses besoins.

Mais parce que cette technique évolue, il fallait bientôt rendre d'autant plus performant cet outil organique, le sophistiquer par le biais d'éléments du monde physique.

Ainsi, par le bâton ou la pierre ramassés à même la terre, on a pu augmenter les potentialités manuelles, satisfaire de manière plus avancée qualitativement et quantitativement les besoins qui sont ceux de l'homme.

Mais qu’est-ce qu'un besoin ? C’est l'apparition en l'homme d'un déséquilibre organique qui demande à être résorbé, l’apparition au sein de l'organisme d’un manque ou d'un excès qui demande satisfaction.

Dans l'agriculture, la prise Iors d'une chasse, la médecine (...), la technique semble sommer le réel d'offrir au corps de quoi rétablir au plus vite et de manière plus satisfaisante cet équilibre mis alors en péril.

Nlieux, elle anticipe ce besoin pour qu'il ne s’exacerbe pas sous la forme d'une douleur au sein du corps.

Mais, face au déferlement technique qui marque les temps qui sont les notres, on peut se demander d'une part si la technique secontente encore d'être le simple écho de nos besoins, et d'autre part si, dans sa course, elle ne révèle pas quelque chose de plus fondamental qu'un simple besoin humain. I. L’innovation technique : rétablir l’équilibre plus promptement Le besoin est localisé au niveau de l'organisme, ce qui implique un sous-bassement proprement biologique du besoin.

L’organisme est avant tout une structure au sein de laquelle divers éléments biochimiques entre en interaction et génèrent un champ équilibré rendant viable son fonctionnement.

Or cet équilibre est double.

D'une part, il est interne, endogène.

Le métabolisme doit s'organiser de manière à respecter certaines constantes : de la libération d'hormones, à celle des sucs gastriques, de la synthèse de l'insuline à l'oxygénation du sang, le chiffre s'inscrit au sein du processus métabolique via des moyennes, des quantités maximales et minimales à respecter.

D'autre part cet ordre est externe, exogène et écologique.

Parce l'organisme interagit avec son environnement, il doit conserver une posture pour le moins symbiotique, une posture d'accord avec lui.

L'épuisement de l’une de ses ressources invite l’organisme à réagencer de nouveaux rapports avec cet environnement, à trouver d'autres moyens de satisfaction sous peine de disparaître. Face à ce double équilibre, la technique apparaît comme une ingénierie de la maintenance.

Elle permet d’abord d'assurer le maintien de certaines constantes internes dont le besoin signale la précarité.

Elle maintient le corps dans ses écarts-types métaboliques.

D'autre part, elle somme le réel, elle le force même à maintenir cet équilibre avec le corps.

Elle creuse le sol, accélère et multiplie les récoltes.

Ce n'est plus au corps à s'adapter au monde, mais c'est bien le monde qui est mis à la disposition du corps. L'innovation technique révèle un monde de plus en plus anthropocentré : de la simple préhension du milieu proche par la main, nous sommes passés à l'emprise du monde sous des dispositifs techniques de plus en plus lourds, et dont les marges de manœuvres sont de plus en plus larges.

La technique célèbre la fin de la contemplation du monde pour en proposer un dévoilement pragmatique visant à révéler toutes les offrandes dont il est porteur pour ce nouveau seigneur à visage humain. II. La technique moderne et les sociétés d'hyperconsommation Dans le moi-Peau, le psychanalyste français Didier Anzieu nous rappelle que « toute fonction psychique se développe par appui sur une fonction corporelle dont elle transpose le fonctionnement sur le plan mental ».

En somme, le développement de l'appareil psychique humain s'effectue par « des paliers successifs de rupture avec la base biologique ».

Or, l’idée d’Anzieu, c'est précisément que le Nloi se constitue à partir de l’expérience tactile.

Ainsi, on remarque chez le nouveau-né une pulsion d’agrippement qui se satisfait d’un attachement à toutes les parties accessibles du corps ou des vêtements qui l'entourent.

Cette palpation permet l’émergence de la distinction entre ce qui est moi et ce qui n’est pas moi.

Comprenons que l'enfant qui se cramponne au sein de la mère ne demande pas simplement l'allaitement comme satisfaction d'un simple besoin corporel.

Cette stricte satisfaction du besoin ne suffit pas à l'équilibre psychique de l’enfant.

Il repère par là même ce qui relève de lui et ce qui n’en relève pas. On voit comment l'activité psychique prend appui sur un besoin dont elle dédouble la fonction.

La main du nourrisson qui s'agrippe à ce qui l’entoure n'a plus une une simple fonction nourricière : elle exprime, plus qu'un besoin physiologique, un désir psychique, celui de se reconnaître, de s'identifier.

De même, cette main de la technique, cette main de l'homme qui s'agrippe au réel dépasse la satisfaction des simples besoins.

Elle exprime le désir psychique de se retrouver, de s’identifier d'un point de vue psychique comme moi. La société de consommation répondait aux besoins stricto sensu : elle établissait un cahier des charges.... »

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