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l'obéissance est-elle au principe du comportement moral ?

Publié le 27/02/2008

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« Le comportement moral ne peut être qu'inventé par le sujet. II. Sartre, dans l'Existentialisme est un humanisme présente le cas d'un élève qui vient le voir parce qu'il se trouve devant un cas de conscience : son père et sa mère s'étaient disputés (son père inclinait à collaborer),son frère était mort à la guerre, sa mère n'avait donc plus que lui au monde.

Or, il hésitait entre s'engager dansles Forces Françaises Libres – et abandonner du même coup sa mère – ou rester auprès d'elle mais négliger unengagement patriotique et politique qui lui tenait à cœur.

Deux valeurs sont donc en conflit : la famille et lapatrie.

Ici, nous sommes véritablement devant un cas de conscience, un problème qui se pose à la consciencecomme un cas à résoudre. A. Or, ce que Sartre montre, c'est qu'aucun morale ne pourra lui dire quoi faire, tout simplement parce qu'il n'y apas de bonne ou de mauvaise solution.

Si le cas de conscience se définit par le conflit entre deux valeurségalement bonnes, il va de soi que ce n'est pas en scrutant chacune des deux valeurs qu'on pourra trouver lasolution, mais en élisant véritablement de soi-même l'une ou l'autre.

Le choix est semblable en ceci à unecréation artistique : il n'y a pas de prescription qui précède l'œuvre, c'est en choisissant l'une des deuxsolutions que je dirai laquelle est préférable, mais je ne peux découvrir d'abord laquelle est préférable pourensuite pouvoir agir. B. L'être humain ne peut donc se contenter pour agir moralement d'obéir à des principes déjà écrits, déjà connus.Il est contraint, parce qu'il est libre, de se donner ses propres principes et d'élire ses propres valeurs.

Voir lecomportement moral comme un comportement obéissant à des valeurs déjà évaluées, ou à des interdits déjàdictés, à des solutions toutes faites, ce n'est finalement rien de plus que tenter de renoncer à sa liberté. C. L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté III. Mais si chacun doit élire les valeurs qui seront les siennes, si le comportement moral sera ce que chacundécide qu'il sera, ne peut-on pas dire qu'il n'y en réalité plus de morale, que nous tombons dans un relativismeoù il n'y a plus ni bien ni mal ? Évidemment, ce n'est pas du tout le sens des propos de Sartre, mais on voitbien que si la morale n'est pas obéissance, que ce soit à une autorité (religieuse, politique, familiale) ou à unevaleur, alors nous tombons dans un grand travers : l'universalité du bien et du mal, et par là même l'objectivitéde la morale sont perdus.

Or, existe-t-il encore une morale si l'objectivité de la morale est remise en question ?Ne s'agit-il pas alors plutôt de mœurs ou d'habitudes ? Mais à l'inverse, si l'on pense qu'il y a universalité desvaleurs morales malgré tout, ne dit-on pas alors que l'on se soumet à elles, et que par conséquent on n'est paslibres face à elle, ce qui reviendrait à remettre l'obéissance au centre du comportement moral et à nier laliberté de l'homme ? A. Rousseau, dans le Contrat social pose un problème similaire dans un domaine qui n'est pas la morale, mais la politique : comment peut-on dire que le citoyen vit dans un État libre alors qu'il est contraint d'obéir à des lois,celles de la république ? A cela, Rousseau répond que l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.Autrement dit, c'est parce que le citoyen est comme dédoublé qu'il est à la fois sujet obéissant à la loi etsouverain votant la loi.

De même en morale, on pourrait dire que le comportement moral est à la foisobéissance, puisqu'il convient de ne pas simplement assouvir ses plaisirs, mais de parfois faire ce qui n'est pasle plus agréable pour être moral, et à la fois, le comportement moral est toujours par essence un B.. »

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